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Carmen : Où le ravissement le dispute à l’envoûtement
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Carmen : Où le ravissement le dispute à l’envoûtement

Succès pour la soirée de gala de l’opéra Carmen, le vendredi 10 septembre. Le public qui s’était déplacé en grand nombre a été ravi de la prestation des artistes.
La deuxième édition du festival lyrique Opera Mauritius, vient confirmer qu’il y a un public pour le divertissement culturel de qualité à Maurice. C’est devant une assistance très diversifiée que les artistes ont donné la mesure de leurs talents. La présence de nombreux jeunes à cette soirée de gala démontre qu’on a souvent tort de procéder à des classifications hâtives en ce qui concerne leurs goûts artistiques.
Le spectacle, lui-même, est un vrai régal. Il y a d’abord les impressionnantes prestations de ceux qui tiennent les premiers rôles. Ann-Katrin Naidu incarne une Carmen, femme sensible, portant au fond d’elle ce désir de liberté qui la fait paraître si particulière, voire cruelle parfois.
Le brigadier Don José qui la tue, à la fin de l’opéra, est si bien servi par les talents de Francesco Petrozzi. Le ténor campe avec aisance ce personnage tourmenté parce qu’il est passionnément amoureux. Il se laisse porter et perd tout, même la raison. Ce qui le pousse à commettre l’irréparable acte final.
Et les autres ? Matias Tosi (Escamillo), Katrin Caine (Mercedes), Natacha Finette-Constantin (Frasquista), Véronique Zuël-Bungaroo sont tous éblouissants. Ils sont bien soutenus par les autres artistes. Tico Soopaya, qui en plus d’être l’aubergiste se fait guide du public, alors que Denys Martineau lui est réellement guide sur scène.
C’est surtout la mise en scène très réussie qui retient l’attention. Gérard Sullivan n’avait rien à prouver après tout ce qu’il aura accompli en la matière. Mais là, travaillant avec Angela Brandt de l’Opéra de Dresden en Allemagne, il réussit son travail de façon magistrale. C’est un défi majeur de diriger une troupe de plus de 300 personnes pour réaliser un spectacle de deux heures et demie.
Il n’y a pas d’opéra sans musique. Le chef d’orchestre Martin Wettges a été sublime dans ses œuvres. A souligner également la prestation des solistes mauriciens Jean-Michel Ringadoo et Sandrine Thomas Herchenroder.
Le spectacle de haute facture, le vendredi 10 septembre, au J&J Auditorium permet de grandes espérances pour l’avenir des arts de la scène. Le public est là. La salle, même si elle n’est pas parfaite, disponible. Les artistes ont du talent et de la volonté de travailler. Mais, hier, le ministre de la Culture était absent. Seul Xavier-Luc Duval, ministre de l’Intégration sociale, avait fait le déplacement. Il saura sans doute transmettre en haut lieu les attentes exprimées par Paul Olsen, l’infatigable président de la Fondation Spectacles et Cultures dans son discours de bienvenue.
 
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