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Cassam Uteem : «L’Ecriture m’a fait comprendre la souffrance des Chagossiens»
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Cassam Uteem : «L’Ecriture m’a fait comprendre la souffrance des Chagossiens»

L’ancien président de la République a participé au lancement du numéro 7 de la revue l’Atelier d’écriture qui s’est tenu le jeudi 21 janvier à salle polyvalente du Centre Culturel Charles Baudelaire à Rose-Hill.
L’initiative est de Barlen Pyamootoo, écrivain Mauricien, auteur du roman Bénarès. Depuis un an et demi, des écrivains se réunissent tous les samedis au Centre Culturel Charles Baudelaire pour produire des nouvelles à publier au nom de l’amour pour la littérature.
Barlen Pyamootoo et le CCCB sont à leur 7ème numéro de cette revue. Parmi les 6 textes sélectionnés dans la revue celui de Cassam Uteem, ex-président de la République de Maurice qui livre une expérience poignante avec le peuple chagossien.
Les circonstances de la rédaction de cette nouvelle émouvante qui a pour titre «Madame Lolo l’îloise», l’ancien Président les précise lors de la présentation du texte. «C’était en Angleterre, j’accompagnais la délégation chagossienne et je devais improviser un rôle d’interprète pour Madame Lolo qui témoignait lors d’une séance devant la cour. C’est en rentrant chez moi que j’ai écrit ce texte et c’est là que j’ai découvert la souffrance que vivait ce peuple», devait témoigner l’ancien Président de la République.
C’était dans un silence presque religieux, devant la centaine de personnes présentes, que Cassam Uteem répondait aux questions. «Comment peut-on empêcher une personne de rentrer chez elle ? Cette atteinte à la souveraineté de Maurice a provoqué une souffrance incommensurable. La lutte continue, l’affaire est actuellement devant la cour internationale de La Haye. Je fais un appel aux Mauriciens pour qu’ils se mobilisent», ajoute-t-il. L’une des écrivains présents, Jacqueline Pilot, s’est même sentie coupable de n’avoir rien fait pour les Chagossiens. «C’est maintenant que je me rends compte que je n’ai rien fait en faveur des Chagossiens», dira-t-elle. Ce texte de Cassam Uteem, est venu mettre en lumière cette indifférence généralisée.
Le texte le plus court de la revue semble avoir volé la vedette aux cinq autres qui sont des œuvres littéraires remarquables. A l’instar de l’essai de Guillemette de Grissac, «Le Clézio et moi», où l’auteur se place de l’autre côté d’une œuvre, comme lectrice. Cette Mauricienne passionnée de littérature décrit comment celle-ci est au centre de sa vie.
Catherine Boudet, docteur en sciences politiques et spécialiste des processus de construction identitaire et politique à l’île Maurice, rappelle le rôle de l’atelier qui fait ressortir l’esthétisme de l’écriture. Pour l’auteur de «Poème fleuve pour un disparu», le but de l’écriture est d’informer, c’est pourquoi il est nécessaire de la détacher de l’émotionnel. Toutefois, elle précise que la poésie permet à la fois l’esthétisme, l’imaginaire et l’émotionnel.
 La Mauricienne, Jacqueline Pilot, écrivain, a présenté son œuvre «Colombe, gare au serpent», un poème sur la capitale à différentes heures de la journée.
Pour sa part, Yves-Alain Corporeau, conseiller culturel auprès de l’ambassade de France et directeur du Centre Culturel Charles Baudelaire, a terminé la session en soulignant la force des mots qui a tenu cette assemblée pendant presque une heure et demie dans une profonde écoute. «Des mots qui ont résonné en chacun de nous», a-t-il conclu.
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