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Commerce de dragées : L’entrepreneuriat, pilule amère pour Violaine Louison

25 août 2013, 20:00

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Commerce de dragées : L’entrepreneuriat, pilule amère pour Violaine Louison

Les autorités encouragent les femmes à avoir leur propre petite entreprise, mais celles qui s’y risquent n’ont pas toujours la partie facile. C’est le cas de Violaine Louison, qui souhaite commercialiser des dragées, entre autres.

 

Vacoassienne de 33 ans, Violaine Louison, qui a travaillé dans le textile et l’hôtellerie, s’essayant même au télémarketing, n’aurait jamais cru qu’elle galérerait autant pour se mettre à son compte… C’est sa soeur installée à La Réunion qui l’encourage à se lancer dans la commercialisation de dragées et lui avance une somme d’argent.

 

À distance, elles planifient la commercialisation de ces friandises de qualité supérieure importées de France. Les commandes de dragées, de ballotins et autres décorations pour baptêmes, mariages et communions sont passées. Lorsque Violaine Louison demande un permis d’opération à la mairie de Vacoas, on la dirige vers la Small and Medium Enterprise Development Authority, où on lui propose des cours basiques en management, en gestion, en accueil de la clientèle.

 

Garantie

 

Lorsqu’elle termine sa formation, on lui laisse entendre qu’on l’aidera à démarrer, mais sans plus de précisions. Son stock étant arrivé à Maurice, elle doit rétribuer un courtier maritime et s’acquitter de taxes auprès de la Mauritius Revenue Authority. Elle se retrouve avec une tonne de cartons qu’elle case dans une pièce chez sa mère à la cité La Caverne, Vacoas , en attendant de trouver un local à louer. Elle frappe à plusieurs portes, mais les montants demandés sont exorbitants, oscillant entre Rs 20 000 et Rs 46 000. Résultat : chaque après-midi, elle rentre bredouille.

 

Son père, qui a une maison à la rue Boundary en face de Winner’s, décide de la lui céder. Elle se dit que c’est toujours bon à prendre, surtout en face d’un supermarché aussi bien fréquenté dans la région de Quatre-Bornes. Pourtant, la mairie de la ville des fleurs lui refusera le permis d’opération car elle ne dispose pas d’aire de stationnement. Et même si elle leur fait remarquer que d’autres commerçants exerçant un peu plus loin n’ont pas non plus de parking, c’est peine perdue.

 

À la Banque de développement, on lui fait comprend qu’elle n’est pas éligible aux emprunts car elle n’a ni terrain à mettre en garantie ni équipements à acheter. À bout de forces et à court d’arguments, Violaine Louison se dit que le seul recours qui lui reste, c’est un piston politique. Elle accepte d’agir comme agent au cours des dernières municipales.

 

Mais une fois la joute électorale terminée, les promesses tombent aux oubliettes. À force de chercher, Violaine Louison a fini par trouver un local à l’entrée de la route La Caverne n° 1, à Vacoas mais le montant du pas-de-porte demandé est de Rs 150 000 et le loyer de Rs 3 500.

 

«Comme je débute, je n’ai pas Rs 150 000 en poche», soupire-t-elle. Elle refuse de demanderde nouveau de l’aideà sa soeur qui a jusqu’iciconsenti à des dépenses deRs 1,5 million. «Deux années se sont écoulées et mon stock dort toujours. Je n’aurais jamais cru que vouloir être femme entrepreneur serait aussi dur…»

 

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