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Crise à Madagascar: l’appareil de l’Etat paralysé
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Crise à Madagascar: l’appareil de l’Etat paralysé

Si ce n’est pas un coma, Dieu que cela y ressemble. L’Exécutif ainsi que le Parlement se trouvent bloqués par des intérêts politiques divergents et des visées électorales inavouées.
Y a-t-il encore un gouvernement et un Parlement ?
Les faits de ces derniers jours tentent à démontrer qu’il ne reste plus qu’une façade des deux plus importantes institutions du pays.
Le président de la Transition est bel et bien présent. Toutefois, depuis l’annonce de son retrait de l’élection présidentielle, son bloc s’est disloqué et il n’a plus la mainmise sur l’Exécutif. Son retour dans la course, grâce à la Cour électorale spéciale, a davantage aggravé la situation, ses alliés de complaisance se sont fait prendre dans son vrai-faux retrait.
Du coup, il a deux adversaires au sein du gouvernement. Le Premier ministre Omer Beriziky qui ne lui facilite pas la vie et les ministres candidats soutenus par leurs pairs qui lui refusent d’exécuter les ordres. A preuve, sa tentative de réglementer par ordonnance puis par projet de loi, a reçu une fin de non-recevoir au sein du gouvernement.
A ce rythme, on voit mal comment le gouvernement peut fonctionner normalement étant donné qu’il ne fait pas de doute que les ministres restés fidèles à Rajoelina vont rendre coup pour coup aux agressions contre le président de la Transition, mis au ban par la communauté internationale dont la position, incohérente et contestable, met de l’huile sur le feu.
La même cacophonie règne au niveau des deux Chambres du Parlement où on ne peut plus décider de quoi que ce soit. Une frange de «parlementaires» est résolue à s’opposer mordicus et les yeux bandés à toute initiative émanant du clan TGV. La succession du président du CST, Dolin Rasolosoa risque ainsi de se heurter à ce bouclier de même que les autres sujets soumis au vote au Parlement où le TGV est désormais minoritaire.
La CENIT, privée de vivre par l’Union européenne et la France, a dû prendre une posture politique en adressant un ultimatum aux candidats incriminés pour sauver les élections. Son président va entamer un périple à travers le monde pour plaider la cause du processus électoral. La Cour électorale spéciale, discréditée dès son premier acte et contestée par la communauté internationale, se trouve dans une situation délicate. L’atmosphère est plus que jamais délétère et la tenue des élections s’annonce de plus en plus compromise.
Un vide institutionnel guette ainsi le sommet de l’État. À cinq jours de la prétendue démission de Rajoelina, la question de la gestion de son intérim est loin d’être réglée. À moins qu’il décide de retirer sa candidature, selon la volonté subjective de la communauté internationale, pour pouvoir rester à la tête de l’État. Ce qui semble hypothétique et improbable étant donné que ni Ratsiraka, ni Lalao Ravalomanana, qui se trouvent également dans le collimateur de la communauté internationale, ne songent pas à réviser leur position.
On se demande comment la situation va-t-elle pouvoir être gérée sans casse. Des réactions nationalistes et extrémistes contre la communauté internationale ne sont pas à écarter. L’Armée sera-t-elle le dernier salut ?
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