Publicité
Décès d’Elisabeth Boullé qui laisse derrière un immense accomplissement pédagogique
Par
Partager cet article
Décès d’Elisabeth Boullé qui laisse derrière un immense accomplissement pédagogique

C’est avec une grande tristesse que nous avons appris le décès de la pédagogue Elisabeth Boullé. Cette Norvégienne épouse de feu le Dr Gaëtan Boullé est arrivée à Maurice en 1953. Elle laisse des marques indélébiles dans le secteur de l’éducation, dont la création de l’Ecole du Centre.
Quand les parents inquiets de l’éducation de leurs enfants allaient faire un tour à l’Ecole du Centre, ils étaient parfois reçus par Elisabeth Boullé.
Ainsi, bon nombre d’entre eux eurent droit non seulement à une visite guidée de l’établissement, mais furent séduits par le regard protecteur et maternel dont cette grande dame enveloppait les enfants qui lui étaient confiés. Ce qui achevait de les convaincre dans leur choix.
Elisabeth Boullé avait le tutoiement facile et, chose étrange, son interlocuteur trouvait cela naturel car elle parlait avec le cœur, ce qui est la manifestation la plus noble de la dignité.
Même dans ses polémiques les plus âpres sur l’éducation et les problèmes des langues à Maurice, cette grande pédagogue faisait constamment preuve de respect pour les idées de ses contradicteurs sans toutefois céder à la complaisance. Ce qui la rendait davantage convaincante, car on se rendait compte qu’elle ne perdait jamais de vue les intérêts des enfants et de son pays d’adoption.
C’est ce souci d’une pédagogie adaptée aux enfants mauriciens qui poussa Elisabeth Boullé, en février 1990, à rencontrer quelques parents pour concrétiser un rêve : la création d’un établissement à programme français, facile d’accès à l’ensemble de la population. Et, sous son impulsion, l’Ecole du Centre accueillit ses premiers élèves en septembre 1991. Son opiniâtreté, sa force de conviction et son audace ont su séduire des parents hésitants.
Elisabeth Boullé, née en Norvège en 1930, s’est installée à Maurice en 1953, après avoir épousé le Dr Gaëtan Boullé, décédé il y a quelques années.
Après avoir enseigné l’anglais et l’allemand au Collège de Lorette de Curepipe et au Lycée Labourdonnais, Elisabeth Boullé s’était davantage intéressée au social et aux problèmes de l’éducation vers la fin des années 1970, s’évertuant à persuader l’ensemble des autorités éducatives de la nécessité de procéder à une remise en cause de l’utilisation de l’anglais comme langue d’enseignement. Comme beaucoup d’autres pédagogues lucides, elle trouvait aberrant qu’on continue à Maurice à enseigner « l’inconnu par l’inconnu ».
Mme Boullé avait également fait une brève incursion en politique, ayant été, dans les années 1970, responsable de la Commission éducative de l’Union démocratique mauricienne, ce qui lui permit de faire valoir ses idées de réforme du système éducatif mauricien. Ces mêmes idées qu’elle a défendues pendant des années dans des articles de presse et qui ont été à la base de polémiques édifiantes qui l’ont opposée à d’autres pédagogues.
Ces dernières années, malgré de persistants problèmes de santé, Mme Boullé continuait à être très présente à l’Ecole du Centre, venant encourager ses petits protégés lors des spectacles scolaires, trouvant encore le temps de s’occuper des uns et des autres ou de se montrer attentive aux inquiétudes des parents, qu’elle s’efforçait d’apaiser. Elle continuait aussi, malgré la maladie, à participer aux débats citoyens à travers des lettres aux journaux.
Ses funérailles auront lieu ce samedi 23 juin en l’église Sainte-Thérèse de Curepipe à 9 heures.
Elisabeth Boullé laisse derrière elle ses enfants Jan, Irène et Max-Emil à qui lexpress.mu présente ses condoléances.
Publicité
Publicité
Les plus récents




