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Deepak Tulsidas : « Les commerces devront s’adapter au 24/7 »

28 octobre 2010, 04:57

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Estimez-vous que le concept 24\7 ait été suffisamment vulgarisé par le HRDC ?

Il ne fait aucun doute que les gens ont compris que le 24\7 n’est pas qu’une question de loisirs. Qu’il s’agit, en fait, d’un nouveau style de vie où l’on travaille et l’on s’amuse 24 heures sur 24, sept jours sur sept.

? Mais le public associe le 24\7 à des évènements ponctuels le temps d’un week-end dans une ville. N’y aurait-il pas là une certaine confusion ?

C’est aussi vrai. Du reste, nous travaillons sur cet aspect et nous continuerons à le faire pour que les gens comprennent notre message. Si l’économie roule 24 heures sur 7, c’est tout un autre modèle de développement qui se dessinera. Une telle situation ouvrira la porte à de nouvelles carrières et à un nouveau mode de vie. Certaines personnes travailleront la nuit et se reposeront le jour alors que d’autres travailleront le jour et sortiront le soir. Pour ce faire, il faudrait qu’il y ait des loisirs pour ceux qui ne travaillent pas.

? Comment faites-vous pour passer ce message ?

Mais à travers les journaux, les radios etc. Nous demandons aussi à chaque artiste qui se produit sur scène pendant le 24\7, de passer le message. Nous avons été dans les écoles, les villages, bref, partout dans l’île, pour expliquer ce concept. Je crois que l’idée fait son petit bonhomme de chemin mais cela prendra le temps que cela prendra. On ne peut changer la mentalité des gens en deux ans.

? Pensez-vous que les commerces et les restaurants ont compris ou même approuvent ce concept ?

Cette question nous ramène une fois de plus à un problème de mentalité. On dit qu’on veut d’une économie 24\7 mais si l’on veut manger après 22 heures dans un restaurant, on vous dira que la cuisine est fermée ! Comment pourrons-nous dès lors accueillir le touriste venant de l’Inde ou celui de Dubaï, qui lui commence sa soirée à partir de 22 heures ?

C’est la même affaire pour les commerces ! Et c’est ainsi car les boutiques sont gérées par les propriétaires et non par des managers. Du fait qu’ils croient que leur présence est nécessaire, ces boutiques ne pourront opérer tous les jours jusqu’à tard. Ce n’est que quand ce type de commerce aura évolué et que des gérants seront employés que les choses changeront. Et si elles ne s’adaptent, ces commerces familiaux vont finir par disparaître. Je vous ferai remarquer que les colporteurs ont, eux, compris le 24\7 et à la longue, ils seront les gagnants.

? Quid des autorités ? On a l’impression qu’aucun effort n’est fait pour encourager cette économie qui tournerait 24 heures sur 24 !

Ecoutez, je peux vous dire que le HRDC bénéficie du soutien du Conseil des ministres. Un soutien qui s’est concrétisé par l’installation de caméras de sécurité, par exemple. J’admets cependant que notre système de transport est totalement dépassé, qu’il ne dessert pas les nouveaux quartiers résidentiels ni même les nouveaux centres commerciaux. Ce qui veut dire que seuls ceux ayant une voiture pourront profi ter du 24\7. Or, cela ne va pas du tout dans le sens du projet. Pour que ce concept marche, tout le monde doit en être partie prenante. Les compagnies de transport ont compris cela et des efforts sont en train d’être faits.

? En d’autres mots, Maurice deviendra un pays qui roulera 24 heures sur 24 mais ce n’est pas pour demain ?

Bien sûr que non. Comme je le disais plus tôt, on ne peut changer la mentalité des gens en deux ans. Nous sommes en train de nous projeter dans le futur. Mais tout un travail doit se faire en amont. Nous devons préparer les gens, les sensibiliser à ce futur, leur expliquer ce que cela implique. Nous avons d’ailleurs mis sur pied neuf comités, qui travaillent sur ce projet parallèlement.

? Et vous êtes convaincu que ce travail se fait ?

Oui ! Mais, je le répète, je ne peux le faire seul. C’est un projet à long terme. Et pour qu’il réussisse, tout le monde doit y mettre du sien.

Propos recueillis par Deepa BHOOKHUN

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