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Des associations socioculturelles s’expriment contre l’introduction du kreol à l’école

28 janvier 2010, 20:00

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Des associations socioculturelles s’expriment contre l’introduction du kreol à l’école

Lors d’une conférence de presse au siège de  la Hindu Maha Sabha, des porte-parole des sociétés socioculturelles ont dit leur opposition à l’introduction de la langue créole à l’école. 

Une trentaine de membres de 15 associations socioculturelles ont  exprimé leur désaccord quant à l’introduction du kreol Morisien comme langue d’enseignement et comme matière dans les écoles.  C’était lors d’une conférence de presse, ce vendredi 29 janvier, au siège de  la Hindu Maha Sabha à Port-Louis.

Les porte-parole des associations ont présenté plusieurs  arguments pour justifier leur prise de position.  «Ce n’est pas seulement les 60% d’élèves qui réussissent dans le système qui vont être pénalisés par l’introduction du Kréol à l’école, mais les enfants des membres de  la population générale eux-mêmes le seront également», affirme Satish Goburdhun le président de la Hindu Maha Sabha.

«Il y aura une révolution dans le pays parce que l’introduction de ce dialecte comme langue enseignée apportera une grande déception et fera reculer le pays en général», ajoute-t-il.

Les avertissements n’ont pas manqué, certains  frisant l’intimidation. «Ne touchez pas à notre langue, le Kréol doit rester là où il est. Cette conférence de presse n’est que le début, nous allons descendre dans la rue s’il le faut», déclare Sattyadev Preetum, président de l’ Arya Sabha.  «Il y aura une révolution d’idées dans le pays si les autorités de n’importe quel bord que ce soit pense à aller de l’avant avec l’introduction du Kréol Morisien à l’école et comme langue officielle», ajoute-t-il.
Une idée que soutient Krit Manohur  de la Voice of Hindu (VOH), avec plus de modération : «Nous représentons un front d’hindous unis, solide et fort, ne jouez pas avec nous. Toutefois, je demande à la presse de ne pas ramener le débat sur un plan communal. Notre révolution est pacifique, nous voulons une révolution d’idée», déclare Krit Manohur.

D’autres arguments ont été avancés, parmi, le déficit de communication des militants de la langue créole. «Avant de venir revendiquer l’introduction de la langue créole à l’école, il fallait nous consulter et ne pas le faire dans notre dos, à notre insu», déclare Satish Goburdhun.

La crainte que toutes les langues ancestrales viennent revendiquer leur droit dans les écoles une autre raison pour justifier la posture  des sociétés sociocultuelles . «Demain nous verrons les Marathis, les Tamouls, les Mandarins et autres venir réclamer qu’on introduise leur langue comme médium d’enseignement» ajoute-t-il.

Pour sa part, Somduth Dulthumun, président de la Sanathan Dharma Temple Federation, met en garde les politiciens. «Il ne faut jamais introduire le Kréol comme langue officielle», déclare-t-il. Selon lui, ce n’est pas à la veille des élections générales qu’il faut débattre de ce sujet. «C’est du chantage ! Ce dialecte ne peut pas être traité comme les langues orientales», affirme-t-il.

Somduth Dulthumun avance même que c’est un service qu’il rend à la nation en parlant le Kréol. «Le Kréol a été imposé à nos ancêtres et pour moi, c’est un service que je rends à la population lorsque je m’exprime en Kréol. Il ne faut pas venir nous l’imposer, nous ne voulons pas entrer dans un ghetto. Ceux qui font cette revendication sont des démagogues», déclare le président de la Sanathan Dharma temples association pour clore la conférence de presse, lors de laquelle tous les intervenants se sont exprimés en kreol.

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