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Deva Armoogum, Nouveau «Chairman» du «Mauritius Institute of Directors» (MIoD)
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Deva Armoogum, Nouveau «Chairman» du «Mauritius Institute of Directors» (MIoD)

Quels sont vos objectifs en tant que « Chairman » du MioD ?
En tant qu’institution mandatée pour promouvoir la bonne gouvernance, le MIoD a d’énormes responsabilités, telles que définies dans le Financial Reporting Act de 2004 et notre Constitution. Il se doit de former les actuels et futurs directeurs, en mettant à leur disposition les outils nécessaires pour optimiser leur performance au sein des comités de direction, que ce soit dans le privé ou le secteur public.
Notre comité de direction s’est attelé à remettre à jour notre stratégie.
Mais, dans les grandes lignes, l’enjeu principal demeure une ouverture vers les cadres, dont les jeunes et ceux du secteur public.
Nous travaillons aussi sur un certification programme pour professionnaliser le métier de directeur, qui est très différent de celui de gestionnaire.
Dans le court terme, nous préparons l’organisation de notre deuxième conférence internationale sur la bonne gouvernance. Celle-ci sera panafricaine, dans le but de jeter les jalons d’une coopération interrégionale, comme nous l’avons fait en 2011 avec les pays de l’Asie.
Notre objectif est de faire du MIoD le point de ralliement de tous les directeurs. Et, d’être le représentant attitré des autorités pour tout ce qui touche à la gouvernance et à l’éthique de l’entreprise.
Comment se passe l’évolution du MIoD ? Y a- t- il un réel intérêt des directeurs et cadres pour la bonne gouvernance ?
Le MIoD a connu une ascension fulgurante pendant ses cinq années d’existence, et nous comptons aujourd’hui plus de 830 membres.
En tenant compte de notre taux de croissance, nous serons au moins 1 300 dans les trois ans à venir, ce qui démontre l’intérêt soutenu pour la bonne gouvernance.
Nous organisons en moyenne 40 sessions de formation par an, comprenant les cours de formation réguliers ( NdlR : Director Development Programme ), ateliers de travail, conférences avec le concours de conférenciers de haut calibre, des formations internes. Ainsi que les fameux Corporate Governance Bytes, pour ceux qui sont passionnés par les débats sur les dossiers brûlants.
Nous avons pu mettre sur pied le Directors Forum, avec la participation de bon nombre de personnalités des secteurs publics et privés, et nous avons signé des accords de partenariat avec plusieurs institutions similaires au MIoD à travers le monde.
La première publication du Directors Forum , le Best Practice Guidelines for the Appointment of Directors , a été présentée à notre assemblée générale et est accessible sur notre site Internet ( NdlR : www. miod. mu ).
Mais, pour en arriver là, il a fallu les efforts de notre équipe, hypermotivée, que ce soit au niveau de la direction ou du management. Nous avons aujourd’hui cinq employés à plein- temps ( et un sixième à venir) qui, sous la férule de Jane Valls, s’engagent à offrir un service de très haute qualité à nos membres et nos clients en général. Sans compter les apports fi nanciers de nos généreux mécènes, sans lesquels nous n’aurions jamais pu décoller et accomplir tout ce que nous avons fait à ce jour.
Quels sont les bénéfi ces que l’institut peut apporter au développement des entreprises locales et au pays ?
Les facteurs de risque se multiplient de nos jours. Pour s’assurer que la richesse qui entre par la grande porte ne sorte pas par la porte de service, il faut mettre en place des stratégies de défense. Ces stratégies ne font toujours pas partie du cursus universitaire, surtout dans les Business Schools , qui privilégient plutôt les stratégies d’attaque.
Il ne faut pas oublier que les cas Enron, Lehman Brothers et autres sont les conséquences directes de ce manquement.
Le MIoD a pour objectif d’aider les comités de direction à trouver le juste milieu entre la capacité de dénicher et exploiter les opportunités de croissance, et le défi de gérer d’une façon intelligente et efficace les risques qui en découlent.
C’est un travail de sensibilisation, mais aussi de formation soutenue.
C’est là que nos cours aident, de façon pratique, les cadres et les directeurs à mettre en place les mécanismes de contrôle. Ils permettent aussi d’instaurer dans les entreprises une culture axée sur l’éthique et la gouvernance, valorisant le travail d’équipe, la créativité et l’innovation, et privilégiant le long terme et la durabilité aux gains à court terme, ainsi que le respect de l’environnement et le social.
Des scandales concernant des transactions frauduleuses ont terni la réputation de Maurice sur le plan international. La bonne gouvernance et la « business ethics » peuvent- elles aider à réinstaurer un climat de confi ance pour attirer davantage les investisseurs ?
Ces scandales risquent de nous faire beaucoup de tort. Cela, malgré les bonnes notes que l’on récolte d’un peu partout et qui nous placent en première position en Afrique et dans le peloton de tête au niveau mondial. Beaucoup d’études ont démontré que les investissements convergent vers les entreprises qui opèrent dans le respect de la bonne gouvernance. Il en va de même pour les pays qui garantissent un climat d’affaires et d’investissement propice et sain.
La success story de Maurice s’est bâtie sur la force de ses institutions, le respect des droits individuels, la liberté d’expression et des valeurs démocratiques. Cependant, il ne faut pas se bercer de l’illusion que nous serons toujours les seuls en Afrique à posséder ces atouts. Si nous ne faisons pas attention, nous serons rattrapés par beaucoup d’autres pays, qui s’acharnent à mettre en place des conditions de réussite axées sur la bonne gouvernance, que ce soit au niveau politique, institutionnel, ou au niveau des entreprises publiques et privées. La bonne gouvernance et l’éthique sont la clé de tout développement durable. Il s’agit de ne jamais l’oublier et, au MioD, nous en faisons notre mission principale.
 
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