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Devanand Ritoo : « Les investissements portent leurs fruits au niveau des jeunes »
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Devanand Ritoo : « Les investissements portent leurs fruits au niveau des jeunes »

Devanand Ritoo (Photo), ministre de la Jeunesse et des Sports est satisfait des résultats enregistrés sur le plan de la compétition.et fait des Jeux des îles de 2011 le premier rendez-vous important de son quinquennat.
 
Le pays a choisi la continuité, le Premier ministre aussi en vous confiant à nouveau le portefeuille du ministère de la Jeunesse et des Sports. Quel est le sentiment qui vous anime à l’aube de ce nouveau mandat ?
Avant de répondre à cette question, j’aimerais remercier le Premier ministre, le Dr Navin Ramgoolam, pour m’avoir fait confiance en remettant à mes soins, une nouvelle fois, la destinée de la jeunesse et du sport mauriciens. C’est une grande responsabilité et j’espère être à la hauteur. C’est un véritable privilège de pouvoir continuer le travail commencé.
Avec l’aide de tous les partenaires du sport mauricien, je n’ai pas de doute que nous pourrons atteindre ensemble nos objectifs. Toutefois, cette reconduction n’est pas une fin en soi. Je sais que la responsabilité est énorme. Il est important de se remettre très vite au travail et d’atteindre rapidement les buts fixés. Je tiens à rassurer la communauté sportive de mon total « commitment » à sa cause. Je ferai tout mon possible pour lui donner tous les outils nécessaires pour le progrès du sport mauricien.
Dans ce contexte, permettez-moi de remercier la grande famille du sport mauricien – les sportifs, les journalistes – qui m’ont toujours soutenu. J’espère que cette synergie permettra au sport de progresser davantage. Cette collaboration est essentielle pour le développement continu de nos sportifs. C’est en équipe que nous devons travailler.
 
Vous étiez limité par le temps quand vous avez pris vos fonctions en septembre 2008. Quelques « chantiers » restent inachevés, nous pensons plus particulièrement aux amendements au Sport Act. Allez-vous vous y atteler cette fois ?
En effet, j’avais entrepris en septembre 2008 une course contre la montre mais avec le soutien de la communauté sportive et avec la confiance du Premier ministre et de mes collègues ministres, j’ai pu atteindre les objectifs en temps voulu.
Ceci dit, c’est vrai que le chantier du Sport Act n’a pu être complété durant ce laps de temps. Ce n’est que partie remise car nous comptons venir avec ces amendements et aussi avec d’autres amendements qui, je l’espère, vont permettre à la loi cadre du sport mauricien de répondre aux attentes et aspirations de la communauté sportive. Il faut bien comprendre que tout ce que nous entreprenons au ministère est dans l’unique intérêt du sport et des sportifs mauriciens.
J’espère que très bientôt nous pourrons faire passer ces amendements. Au sujet du Sport Act, outre les amendements, nous avons entrepris depuis quelques semaines déjà un autre chantier, celui de mettre en conformité avec la loi les fédérations qui ne le sont pas encore et ce même après neuf longues années. Un comité a été constitué à cet effet, il est présidé par Me Ravind Chetty. Il compte en son sein Ram Lollchand, qui a la responsabilité du dossier Sport Act au ministère, et un représentant du « Registrar of Associations ».
 
Quelles seront vos priorités dans le présent mandat ?
Notre action devra se situer à plusieurs niveaux. D’abord la consolidation de nos acquis, c’est-à-dire continuer à tout mettre en œuvre pour le bien-être des sportifs mauriciens. Notre motto a été et sera toujours « le sport aux sportifs » et donc faire passer le sport en premier et avant toute considération.
Après une année 2009 très faste, avec les résultats que nous connaissons, le sport mauricien doit relever plusieurs défis cette année et surtout l’année prochaine. Donc, nous devons mettre les bouchées doubles afin que nos sportifs puissent avoir toutes les facilités pour être à la hauteur et faire honneur à la nation mauricienne. Nous devons également mettre en place de nouvelles structures pour atteindre ces objectifs et ainsi faciliter la vie de nos athlètes. L’avènement de l’Institut National du Sport (INS) en fait partie, entre autres projets.
Nous allons aussi poursuivre notre politique de formation. Cela commence à porter ses fruits. Il est important d’avoir une relève d’une grande qualité pour prendre le relais des Buckland, Milazar et autre Julie. Il faut poursuivre sur la voie de la démocratisation et de la vulgarisation du sport parmi la population. Il est primordial que chaque Mauricien puisse pratiquer une activité sportive. Il est important d’amener le sport devant la porte des Mauriciens et ce dans tous les coins de l’île.
Ensuite nous allons travailler pour continuer à faciliter l’accès aux infrastructures sportives du pays à tous les Mauriciens. Nous devons aussi veiller à ce que les infrastructures sportives soient mises à la disposition des Mauriciens après les heures de travail. Nous allons également poursuivre le processus de professionnalisation du football mauricien.
Quels sont les objectifs que vous vous fixez ?
Outre les priorités que je viens de mentionner, j’espère faire beaucoup pour le sport et les sportifs mauriciens. Je me suis fixé plusieurs objectifs et avec l’aide de tous les « stakeholders » du sport mauricien, j’espère les atteindre dans le temps requis.
D’abord, comme vous le savez, nous avons l’INS. C’est un projet ambitieux dans l’enceinte du stade Anjalay à Belle-Vue. L’INS se veut être un mini-Clairefontaine et sera un centre d’excellence et de perfectionnement, un institut où l’athlète de haut niveau aura toutes les facilités requises pour grimper d’autres échelons. Un centre où les encadrants pourront recevoir la formation nécessaire aussi. Il est appelé à révolutionner le sport de haut niveau à Maurice. L’INS sera la vitrine du sport local et le sommet de la pyramide. Il viendra compléter le système pyramidal que nous mettons en place pour le sport mauricien.
Nous comptons venir de l’avant avec un « Integrated Strategic Plan » pour le sport mauricien. Au niveau infrastructures, nous avons plusieurs projets en ligne de mire que nous espérons compléter ou entamer au plus vite : le stade de football dans le Sud, le stade de cricket dans le Nord, les stades de beach soccer, un complexe sportif moderne à Triolet, le centre de voile de Grand-Baie, le vélodrome et une piscine à Rivière-des-Anguilles.
Pour compléter le processus de régionalisation du sport mauricien, nous allons commanditer un audit des infrastructures existantes afin de connaître les manquements et les besoins de chaque région. On viendra aussi de l’avant avec la construction de structures sportives dans les écoles primaires et l’introduction d’activités sportives dans le cursus scolaire. La piste synthétique du stade de Camp-du-Roi à Rodrigues sera remplacée.
S’il y a une question qui me tient à cœur c’est la reconversion des sportifs en fin de carrière. Cela permettra aux athlètes qui ont tout donné pour le pays d’envisager l’avenir avec plus de sérénité en devenant encadrants ou entraîneurs. Il est important par ailleurs de poursuivre notre politique en faveur de la formation et de renforcer les assises du Trust Fund for Excellence un Sports (TFES). Cette structure, à travers son concept sport-études, reste l’une des conditions importantes à remplir afin que nos sportifs puissent atteindre un niveau supérieur. Et il y a, comme mentionné plus tôt, le Sports Act.
 
La relance du football est loin d’être un succès. Etes-vous déçu des résultats qui tardent à venir dans ce dossier qui vous tient à cœur ?
D’abord, je tiens à rappeler que le football mauricien est un grand malade et qu’on ne peut s’attendre à ce qu’il guérisse miraculeusement en l’espace de quelques mois. Il faut être patient et surtout prendre le temps de bien faire. Il ne faut pas se mettre une pression inutile. Je vous rappelle que le football mauricien est en reconstruction. Il ne faut pas mettre la charrue devant les bœufs.
De par les décisions que nous prenons, nous espérons faire du foot une fierté nationale. Je peux vous dire que depuis la mise en place du « steering committee », beaucoup a été fait. Pour certains, peut-être que ce n’est pas suffisant mais il ne faut pas oublier que Rome n’a pas été construite en un jour et que nous devons être patients et ne pas brûler les étapes. C’est primordial de prendre le temps voulu pour reconstruire sur du solide.
Je peux vous assurer que le gouvernement prend ses responsabilités envers le football. Nous avons investi massivement dans différents secteurs autour de cette relance et de cette professionnalisation. Il faut maintenant que les autres partenaires fassent leur part du boulot : les clubs avec une structuration complète et la mise en place de fan clubs, la fédération, les collectivités locales et le secteur privé.
Toutefois, je peux dire que la politique concernant la base du football – la direction technique nationale, le Centre technique national François Blaquart, les Jeux de l’Avenir et de l’Espoir etc. – commence à porter ses fruits. Je vous citerais deux exemples : la victoire de l’équipe de Maurice lors du tournoi tenu à l’île de La Réunion, le challenge Challenge Klébert Picard. C’est la première fois en vingt-sept éditions que la coupe quitte La Réunion. Je vous citerai aussi la victoire de l’équipe de Maurice lors du tournoi de la CJSOI. En fait, avec des joueurs différents, Maurice a su conserver son titre, ce qui n’est pas une mince affaire. Il faut ajouter à cela la bonne perf de Maurice au tour préliminaire de la CAN Juniors 2011. Nos moins de 20 ans avaient été battus 1-0 en Zambie et ont renversé la vapeur malgré un contexte difficile, la pluie, le vent. C’est bon signe. Après une longue attente, Maurice remporte un match africain, qui plus est devant le public qui s’était déplacé.
Les investissements portent leurs fruits au niveau des jeunes. C’est un signal en direction des seniors. Il est impératif qu’ils réalisent une bonne performance aux Jeux des îles. Nous sommes à une année de cette manifestation. Il est très important que l’équipe de Maurice se comporte aussi bien. Je n’épargnerai aucun effort dans sa préparation. Nous sommes sur la bonne voie quand on prend tout cela en considération. En ma qualité d’ancien footballeur, je ne peux que regretter encore une fois la mise en veilleuse du centre de formation, ce qui a fait beaucoup de mal au football mauricien.
 
On parle de plus en plus de professionnalisation et de structuration des clubs. Faut-il pousser la transformation jusqu’au professionnalisme selon vous ?
C’est principalement le but de la fédération de football à travers le processus de professionnalisation du football africain entrepris par la FIFA. Au ministère, nous allons bien sûr mettre tout notre poids dans la bataille.
Encore une fois, je tiens à dire que tout cela ne pourra se faire dans un battement d’ailes. C’est un devoir national qui nécessite le soutien de tous. Dans ce sens, les clubs ont un rôle primordial à jouer. Avec plus de moyens certes, ils devront se structurer et devenir professionnels d’ici 2012, comme préconisé par la FIFA.
 
Peut-on, en étant réaliste, demander des résultats à des amateurs qui sont confrontés dans pratiquement toutes les disciplines à une approche professionnelle voire à des professionnels qui vivent de leur sport ?
Vous avez parfaitement raison mais il ne faut pas oublier que nous sommes un petit pays et qu’il est important de ne pas nous comparer à d’autres pays où il y a beaucoup plus de moyens. Il nous faut être réaliste.
Ceci dit, Maurice est un exemple pour le continent. Le gouvernement aide énormément la communauté sportive du pays. A titre d’exemple, Maurice offre des facilités à nos sportifs que même certaines îles de la région et des pays africains n’offrent pas. C’est pour cela que nous faisons tout pour les sportifs mauriciens avec la High Level Sports Unit par exemple, le transport des sportifs, les allocations, le TFES, les facilités d’entraînement etc. et bientôt le « Retired Scheme » pour recycler les athlètes à la fin de leur carrière.
Là encore, malgré toute la volonté de ce présent gouvernement, nous ne pourrons atteindre cet objectif seul. Il nous faut des dirigeants de bonne foi, l’aide du secteur privé et du temps.
 
Le sport a-t-il vraiment bénéficié des possibilités inscrites dans la « Corporate Social Responsability » (CSR) ?
Pour être honnête, oui et non. Oui, car certaines disciplines ont beaucoup perçu de la CSR et non, puisque pour en avoir discuté avec certains dirigeants sportifs, ils espéraient mieux. On espère que très rapidement la CSR pourra satisfaire la grande famille du sport mauricien.
 
Y a-t-il un moyen d’établir ou de rétablir la confiance nécessaire pour que ce processus atteigne sa vitesse de croisière ?
Il n’est jamais trop tard pour rectifier le tir. Nous avons entamé des démarches au niveau du « CSR Committee » afin que le sport bénéficie davantage des possibilités inscrites à ce chapitre. Les échos reçus jusqu’ici sont positifs.
 
Beaucoup a été dit aussi le sur le « filon » que représente le loto pour le sport. La communauté sportive attend toujours que cette manne soit distribuée…
Il faut être clair et différencier la CSR de la loterie nationale. Si la CSR peut aider à financer les projets des fédérations, par contre l’argent du loto doit servir en majeure partie à financer des projets nationaux. Ainsi, cette manne va servir au financement de l’INS et à la construction d’un stade dans le Sud. L’argent du loto sera utilisé à bon escient et dans l’unique intérêt des sportifs.
 
Les fédérations sont nombreuses à se plaindre du manque de moyens financiers…
J’ai pu constater que l’argent est le nerf de la guerre dans le sport mauricien. L’argent n’est jamais suffisant ! Il faut bien comprendre que dans son rôle de facilitateur mon ministère fait de son mieux pour aider la communauté sportive mais il faut aussi comprendre que nous ne pouvons donner ce que nous n’avons pas.
Même si au ministère nous devons faire face à un manque de moyens, je défie quiconque de venir dire que depuis que je suis en poste nous n’avons pas aidé à financer par exemple des déplacements imprévus, des stages ou encore contribué aux différents championnats africains disputés sur notre sol.
Peut-on s’attendre à des changements à ce niveau dans les mois à venir ?
Nous espérons faire beaucoup plus avec les moyens dont nous allons disposer. J’espère que la CSR apportera sa quote-part. Je vais travailler avec le ministre de l’Intégration Sociale, Xavier-Luc Duval, pour voir comment réussir l’intégration sociale grâce au sport.
 
Quel est le constat que vous faites de la situation du sport dans le pays ? Le sport va-t-il bien ? Stagne-t-il ?
Pour faire un constat, nous devons prendre en considération plusieurs facteurs et les récentes performances enregistrées. Je suis plus que satisfait de la situation. Bien sûr, elle aurait pu être meilleure mais pendant ces vingt derniers mois, j’ai rencontré des dirigeants qui ont, comme moi, une seule priorité : le développement de leur sport et de leurs licenciés.
Si dans la majeure partie des disciplines pratiquées à Maurice nous voyons un constant progrès, il faut quand même dire que dans certains cas, je dois l’avouer, nous faisons du surplace. C’est le cas dans les disciplines collectives. Je parle ici des seniors. Il nous faut avoir des dirigeants de bonne volonté, qui ne jurent que par le sport. Malheureusement, ce n’est pas toujours le cas. C’est ensemble que nous pourrons faire en sorte que le sport mauricien brille encore plus fort.
 
Durant ces derniers mois, l’événementiel a confirmé le rôle de plus en plus prépondérant qu’il joue sur la scène sportive et les liens étroits qui l’unissent au tourisme notamment et à la destination Maurice. Allez-vous œuvrer pour une visibilité accrue de Maurice sur le plan international ?
Bien évidemment, nous comptons faire de Maurice une plaque tournante dans le domaine du sport. D’ailleurs, rien que pour l’année 2009, nous avons abrité des compétitions continentales très importantes. Nous nous investissons à fond en collaboration avec le ministère du Tourisme pour développer le tourisme sportif.
 
Y a-t-il des actions à entreprendre en priorité à ce chapitre ?
Certainement une plus grande promotion de Maurice comme destination sportive. Avec la construction d’un stade de cricket dans le nord du pays, nous espérons attirer des pays comme l’Inde et le Pakistan le temps de tests-matches. Ces rendez-vous, comme vous le savez, permettent d’attirer une grande attention médiatique à travers le monde.
 
Le sport peut-il contribuer à faire émerger une identité mauricienne trop souvent mise à mal par la politique et les calculs ethniques ?
Je le pense sincèrement. C’est pour cela que j’aime le sport et me donne à fond dans mon travail. Le sport, de par les valeurs qu’il prône, a toujours joué un rôle catalyseur dans n’importe quelle société. Pour en avoir parlé avec mes homologues africains, si leur pays remporte la CAN, c’est une garantie de quiétude sociale pendant plusieurs mois, voire plusieurs années.
Je vous citerai aussi la grande liesse qui avait accompagné le titre de champion du monde de l’équipe de France en 1998. En tant qu’ancien sportif et même si je ne suis pas Français, je n’oublierai jamais les scènes de joie sur les Champs Elysées par exemple. Pour moi, c’est cela le sport, c’est-à-dire une communion inconditionnelle entre un peuple et ses sportifs, solidaires derrière un même drapeau. A Maurice, la situation est similaire. La société mauricienne est multiculturelle, le sport a toujours eu un rôle de rassembleur, comme ce fut le cas en maintes occasions par le passé.
Comme l’a dit notre Premier ministre, et je partage son opinion, le sport constitue une condition sine qua non pour consolider cette identité. Cela s’est vérifié lors des derniers Jeux des îles tenus à Maurice et lors des exploits de Bruno Julie en Chine. Il ne faut pas oublier que dans le sport, on n’accorde pas d’importance à la race, à la communauté et encore moins à la couleur de la peau.
 
Peut-il aider à panser certaines blessures ?
Je dirai oui. Le sport est très porteur parmi la population mauricienne. Je citerai quelques exemples : les exploits de Buckland et de Milazar, la médaille olympique de Bruno Julie en Chine, la performance de nos athlètes lors des 6es Jeux de la Francophonie au Liban l’an dernier, les performances de nos jeunes lors des Jeux des îles à l’île de La Réunion et plus récemment aux Jeux de la CJSOI. Lors de ces compétitions, les Mauriciens semblaient faits d’un même corps.
Malgré la distance, le peuple mauricien a toujours été derrière ses sportifs. Même très loin, nous avons pris et donné des coups sur le ring avec Bruno Julie. Le sport aide sans aucun doute à forger cette identité mauricienne.
 
Quel sera pour vous, sinon, le premier rendez-vous important de ce nouveau mandat ?
Il y a eu les Jeux de la CJSOI, qui  constituaient un gros morceau, désormais nous avons les Jeux du Commonwealth en Inde. Mais sans aucun doute, le premier test sérieux pour nous sera les Jeux des îles de 2011. Personnellement, j’attends beaucoup de nos athlètes eu égard aux investissements effectués.
 
Votre constat des 7es Jeux de la CJSOI qui viennent de s’achever à La Réunion ?
J’en dresse un bilan plutôt positif. Dans le haut niveau, l’objectif principal est de viser le plus haut possible et de récolter le maximum de médailles. Par rapport au classement final et à celui de 2008, c’est vrai, j’aurais aimé que Maurice soit mieux classée. D’ailleurs, c’était l’objectif que nous nous étions fixé.
Toutefois, eu égard aux investissements consentis, je n’ai rien à reprocher à nos représentants. Au contraire, je tiens à les remercier et à les féliciter pour les belles performances réalisées en terre réunionnaise. J’ai personnellement apprécié les performances en athlétisme – notamment celles de Darren Paul – en tennis et en football. Comme vous le savez, une médaille d’or en football pèse plus lourd que tout.
Ceci dit et comme je l’ai déjà dit en amont, ces Jeux étaient l’occasion pour moi de jauger la politique de formation que nous avons mise en place durant ces cinq dernières années. Je dois dire que je suis plutôt satisfait. Je sais maintenant ce que nous devons faire pour rectifier le tir dans certains cas et mettre plus l’accent dans d’autres.
Nous avançons dans la bonne direction. Le potentiel est là. Il faut désormais les encadrer et leur offrir les facilités nécessaires pour progresser davantage dans un futur proche. Je voudrais remercier indistinctement tous les membres de la délégation mauricienne pour leur comportement exemplaire. Ils ont rendu Maurice fière, sur et en dehors des sites de compétition.
Je dois remercier les médias qui ont permis aux Mauriciens de suivre quotidiennement l’aventure de l’équipe de Maurice. Leur couverture a également permis de mettre en lumière le potentiel des jeunes Mauriciens.
 
Pensez-vous que la prise en charge et la formation se déroulent dans les meilleures conditions des petites catégories jusqu’à l’élite ?
Avant tout, pour moi la formation est la condition sine qua non pour avoir des athlètes de qualité. C’est pour cela que depuis mon entrée en fonction, j’ai redynamisé la formation dans certains cas, comme en football, et j’ai fait de ce secteur une priorité.
Je suis très satisfait de nos jeunes. Parmi les belles performances, je retiendrai celles de nos nageurs en début d’année, de nos boxeurs, de nos handballeurs, les résultats enregistrés en football et lors des Jeux des Jeunes de l’ACNOA et plus récemment aux Jeux de la CJSOI. Ce sont des preuves concrètes que la politique de formation mise en place s’avère payante. Ces résultats sont le fruit du travail de tout le monde : ministère, fédérations mais aussi TFES. Je tiens à saluer les responsables du TFES qui abattent un travail de fourmis dans les pôles espoirs pour assurer à Maurice une relève de choix et aussi des citoyens complets.
Je voudrais dire toutefois que certaines disciplines doivent se montrer plus sérieuses et travailler pour assurer une relève de qualité.
L’idéal serait de faciliter la pratique du sport à tous les niveaux et surtout d’augmenter le volume de travail si on veut des résultats…
C’est ma philosophie. Pour aider le sport mauricien, les techniciens doivent obligatoirement puiser dans une pépinière élargie. C’est l’action que j’ai entreprise depuis septembre 2008. Notre but est de vulgariser le sport parmi les jeunes et de les inciter à pratiquer une discipline. Nous avons ainsi relancé les Jeux de l’Avenir, de l’Espoir et donné un nouvel attrait aux Jeux intercollèges.
Notre but justement est de permettre aux encadrants de détecter les meilleurs potentiels et ce dès leur plus jeune âge.
La structuration, la professionnalisation voire le professionnalisme s’imposent donc comme un passage obligé…
Certainement, mais il faut reconnaître que cela prendra du temps et qu’il est primordial d’avoir le soutien de tout le monde. Le progrès du sport mauricien passe obligatoirement par une synergie entre tous les « stakeholders ».
Malheureusement, une minorité de dirigeants sportifs a des priorités autres que le bien-être de leur discipline et du sport. Mais qu’à cela ne tienne, rien ne pourra nous empêcher d’atteindre notre objectif de déboucher un jour sur la professionnalisation du sport mauricien.
 
Le fait que les candidats au School Certificate passeront des examens en éducation physique et sportive l’année prochaine y contribuera aussi d’une certaine façon…
C’est certain. Cela créera un engouement plus grand pour la chose sportive. Je pense à l’intégration sociale par le biais du sport. Les élèves autant que les parents seront rassurés et ne s’épargneront aucun effort à ce niveau.
Propos recueillis par Robert D’Argent
 
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