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Détection et formation : Le TFES au chevet du badminton et de l’athlétisme
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Détection et formation : Le TFES au chevet du badminton et de l’athlétisme

La détection des sportifs doués et leur formation, année après année, est la condition sine ua non pour assurer la pérennité du sport dans chacune de ses déclinaisons.
Or, elle laisse à désirer depuis plusieurs années déjà, au point où elle suscite une vive inquiétude au sein du Trust Fund for Excellence in Sports (TFES) que dirige Michael Glover. Il est impératif de relancer la machine et c’est dans cette optique qu’il s’est associé au mois de septembre à deux opérations axées sur l’athlétisme et le badminton. Deux mois plus tard, il est sur le point d’accueillir au sein de ses pôles les meilleurs éléments appelés à s’illustrer aux 9es Jeux des îles de l’océan Indien en 2015.
10 heures, vendredi 26 novembre,  gymnase Navin Soonarane à Ebène. Une quinzaine de filles et autant de garçons font danser les volants sous la supervision de Stéphane Beeharry. Cela fait deux semaines déjà qu’ils s’y retrouvent les lundis et vendredis et se rendent les autres jours de la semaine au centre national à Rose-Hill. Après un dernier écrémage, les meilleurs seront aiguillés vers le pôle espoirs badminton et intégreront un sport-études.
«Nous avons commencé une opération détection au collège Saint-Esprit et au collège Lorette de Quatre-Bornes en septembre, avant les examens de troisième trimestre. Nous avons demandé aux élèves de quatre Form 2 et de quatre Form 3 de s’essayer au badminton, soit un total de 240 garçons et 240 filles.
Nous avons retenu une vingtaine de joueurs des deux sexes. Nous essayons d’obtenir une relève en badminton», explique Stéphane Beeharry, joueur de la sélection nationale et entraîneur des jeunes au sein du TFES.
Les joueurs détectés se sont entraînés cinq fois par semaine, trois semaines durant. Le début de décembre a vu le dernier écrémage : trois garçons et trois filles ont été retenus et se joindront au pôle espoir du TFES. Ils incarneront les espoirs du badminton et travailleront en vue des Jeux des îles de 2015. «Le potentiel est là. L’important est la régularité aux entraînements et la persévérance. J’espère que cette opération sera poursuivie en 2011 et que j’aurai l’opportunité d’aller à la découverte d’autres talents. Je sais qu’il y a d’autres talents mais je n’ai pas eu l’occasion de faire de la détection dans d’autres collèges», souligne Stéphane Beeharry.
Trois kilomètres plus loin, au stade Maryse-Justin, les vingt-sept athlètes détectés lors de la journée d’athlétisme organisée par le collège Saint-Esprit en septembre dernier sont en pleine séance de PPG : préparation physique généralisée et coordination générale.
Ils travaillent sous la supervision des entraîneurs locaux – Joël Sévère, Franky Lebon – et de l’entraîneur français Hervé Delarras, responsable du pôle de Nancy et qui a partagé son expérience avec les athlètes mauriciens du 7 novembre au 5 décembre.
«Michael Glover m’a fait venir pour confirmer une détection déjà faite dans les écoles. Nous avons regroupé les meilleurs de cette première détection. Ils font une PPG. Nous leur avons fait passer des tests de détente, force et endurance. Il y a du potentiel, un gros potentiel», assure Hervé Delarras.
Rodrigues entre dans la danse
Il est essentiel, ajoute l’entraîneur français, «de les garder dans les centres de formation». «Est-ce qu’ils fonctionnent ailleurs qu’à Réduit ?
Qu’est-ce qu’ils (les athlètes) vont devenir ? C’est la question à se poser», observe Hervé Delarras. Il est bien placé pour le savoir : détecter, c’est une chose, après il faut effectuer le suivi. «C’est ce que Jacques Dudal avait fait en 1985. Maintenant, on est au creux de la vague. Il faut repartir sur des détections et préparer 2015, les aiguiller vers les centres et les suivre pendant quatre ans, préparer la relève des Judex Lefou, Stéphan Buckland, Eric Milazar, Maryse Justin. Tous ces grands athlètes sont partis de là», remarque Hervé Delarras.
Son constat est sans équivoque : la détection n’a pas été renouvelée avec pour conséquence «une coupure automatiquement ». «Si on coupe le cycle, c’est fini après quatre ans», maintient-il.
Joël Sévère, membre du comité technique et directeur de développement au sein de l’AMA, encourage les 27 athlètes détectés en septembre dernier à continuer.
«Vous avez des qualités. Il faut continuer. Vous avez une longue carrière devant vous. Vous avez eu l’occasion de faire un échauffement avec Jessika Rosun (spécialiste du javelot). Il faut un minimum de trois séances d’entraînemen
par semaine», a-t-il insisté.
«Les jeunes présents ici ont fait des séances d’introduction à l’athlétisme puis des tests permettant d’avoir des indications de leur valeur dans les courses, les sauts, les lancers et l’endurance. Il y avait du triple saut sans élan, avec cinq foulées bondissantes, le lancer du Medicine Ball,  en avant et en arrière, de 2 kg pour les filles et 3 kg pour les garçons du sprint sur 30 m et 50 m et de l’endurance sur 1000 m.
Il y a un potentiel présent ici. C’est pourquoi j’ai demandé à ceux qui ne seront pas retenus dans le pôle athlétisme d’intégrer des écoles d’athlétisme dans leur région», confie Joël Sévère. Au final, 13 jeunes rejoindront le pôle espoir du TFES. Leurs parents ont été invités à une première réunion le mardi 21 décembre.
Le TFES, qui est engagé dans un dialogue permanent avec le ministère de la Jeunesse et des Sports, s’est rendu compte, comme lui, qu’il y a un énorme problème dans le secteur de la détection. «J’ai eu l’occasion d’en discuter avec Devanand Ritoo. S’il n’y a pas de relève, on ferme le TFES», remarque Michael Glover.
La journée d’athlétisme du collège Saint-Esprit avait regroupé des benjamins et des minimes uniquement, issus d’une quinzaine de collèges. L’opération détection en badminton a touché 240 filles des Form 2 et 3 de deux collèges quatrebornais. 14 jeunes de Rodrigues s’entraînent avec un objectif similaire sous la responsabilité de Daniel André. Il va sans dire ce qui pourrait être entrepris dans le domaine de la détection si les jeunes talents de tous les collèges de Maurice étaient pris en charge.
Dans les pays normaux qui ne se contentent pas de discours uniquement, ils le sont.
 
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