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Elections à Madagascar : Les deux camps crient victoire
22 décembre 2013, 04:50
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Elections à Madagascar : Les deux camps crient victoire

Au lendemain du second tour de la présidentielle malgache, les mouvances Ravalomanana et Rajoelina estiment toutes deux que leurs candidats respectifs ont gagné.
Est-ce les prémices d'une future contestation des résultats ? Depuis la clôture du scrutin du second tour des élections présidentielle et législatives, vendredi, chacun des deux camps – la mouvance Ravalomanana et son candidat Jean-Louis Robinson d’un côté, le camp Rajoelina représenté par Hery Rajaonarimampianina de l’autre – célèbre déjà sa victoire.
Dans le quartier général du poulain d’Andry Rajoelina, actuel président de la Transition, on parle d'une part de voix pouvant aller jusqu'à 70%. Chez Jean-Louis Robinson, soutenu par l’ancien président Marc Ravalomanana, on a fait sauter le champagne, vendredi soir, en direct sur une chaîne de télévision privée. « Les résultats que nous avons en notre possession montrent que nous avons gagné et que je suis déjà le président de Madagascar. Ne vous laissez pas manipuler par les médias publics qu'il faudra améliorer quand on sera au pouvoir », a déclaré Robinson. « Il y a la logique indiscutable des chiffres et je pense que les chiffres parlent déjà d'eux-mêmes », rétorque-t-on dans le camp de Rajaonarimampianina.
Cette stratégie des deux gagnants n'étonne pas la Commission électorale nationale indépendante pour la transition (Cenit). « C'est leur droit mais, pour nous, ce sont les procès verbaux et les chiffrent qui comptent. Il faut donc que chacun attende avec patience ces résultats et la Cenit travaille en toute transparence », déclare Atallah Béatrice, présidente de cette institution. « Que ceux qui voudront contester les résultats le fassent par la voie légale », ajoute Fatma Samoura, représentante des Nations unies.
En réalité, il n'y a pas encore de tendance dominante dans les premiers résultats du second tour de la présidentielle. Comme au premier tour, Jean-Louis Robinson mène dans la majorité des districts de la capitale et de sa périphérie. Mais l'écart de voix entre les deux hommes est assez faible et tourne entre une dizaine et une centaine de voix dans beaucoup de bureaux de vote. L'ancien ministre des Finances de la Transition est même en tête dans certaines localités au poids non négligeable comme le centre d'Antanimena. En province, les premières estimations montrent que Hery Rajaonarimampianina pourrait l’emporter dans de nombreuses grandes villes. Mais il est encore difficile de donner une première tendance générale, le nombre de bureaux de vote traités par la Cenit étant encore peu significatif.
« Il faudra attendre quelques jours avant d’avoir des résultats provisoires fiables. La procédure de traitement et de validation des résultats venus des bureaux de vote, pour la présidentielle, sera plus rapide qu’au premier tour, vu qu'il n'y a plus que deux candidats, mais l'opération devrait néanmoins nécessiter du temps », explique un responsable de la Cenit, interrogé au siège de l'organisme à Alarobia. Pour les législatives, il est encore davantage plus difficile d'avoir une idée précise de la situation pour le moment.
La participation en baisse
Compte tenu de l'enjeu du scrutin, tout le monde s'attendait à une forte affluence dans les bureaux de vote malgaches, vendredi, pour le second tour des élections présidentielle et législatives. Mais le taux de participation devrait être inférieur aux 61% du premier tour, le 25 octobre. Les affluences record de 70% dans de nombreux quartiers de la capitale n’ont pas été observées cette fois. Dans ces localités de référence, la Cenit évoque un taux de 50%, voire 45% seulement, pour le second tour. Le scénario serait le même dans les provinces. Deux explications sont avancées. Tout d'abord, le scrutin tombe dans une période de fêtes de fin d'année durant laquelle l'ambiance ne se prête pas trop à la politique. La fréquentation des marchés de la capitale et les embouteillages à Antananarivo vendredi en sont la preuve. Autre raison : le peu d'intérêt pour les deux candidats qualifiés de la part de beaucoup d’électeurs qui ont voté pour les candidats malheureux du premier tour.
Encore des couacs
Comme au premier tour des élections, des problèmes d’organisation ont été constatés vendredi, même s'ils n'ont pas entraîné de perturbation majeure dans le déroulement du scrutin. Des électeurs qui ont voté le 24 octobre disent par exemple avoir disparu de la liste du second tour dans leurs bureaux de vote. D'autres prétendent qu’ils étaient bien inscrits sur la liste de la présidentielle mais pas sur celle des législatives. « Ces scénarios sont impossibles. Je pense que ces gens se sont trompés de bureaux de vote », répond Béatrice Atallah, présidente de la Cenit.
La liste d’électeurs ajoutée entre les deux tours a également fait l'objet de quelques contestations. Des fokontany (conseils de district) affirment avoir envoyé une centaine de noms à rajouter mais qu’une dizaine seulement apparaissent sur la liste définitive. « Nous avons fait le maximum, mais je pense que ces gens devront désormais attendre la révision annuelle pour pouvoir figurer sur cette liste », déclare la présidente de la Cenit.
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