Neuf immigrés clandestins, venus en Italie de Tunisie et du Maroc, ont cousu leurs lèvres afin d'exiger leur libération d'un centre de détention où leurs conditions de vie sont, selon eux, intolérables.

Ces gestes, accomplis depuis samedi dans un centre situé près de Rome, ont été rendus publics dans un contexte de débat sur l'immigration, attisé par la diffusion en début de semaine d'une vidéo qui montre des migrants se faire asperger, nus et dans le froid, d'un traitement contre la gale.

Filiberto Zaratti, un parlementaire du parti d'opposition Gauche, écologie et liberté (SEL), a expliqué après avoir rendu visite aux protestataires que quatre Tunisiens avaient improvisé une aiguille à partir d'un briquet et des fils à partir de leur drap pour coudre le milieu de leurs lèvres, en un seul point.

Le centre de détention a ensuite annoncé que cinq Marocains avaient imité ce geste.

La Commission européenne a menacé mercredi d'entamer une action en justice contre l'Italie pour de possibles violations des règles communautaires en matière de droit d'asile, en raison du traitement réservé aux migrants africains arrivant sur l'île de Lampedusa. (voir )

Des centaines de clandestins se sont d'autre part noyés ces derniers mois en tentant de gagner le sol européen sur des bateaux de fortune, pour fuir les difficultés économiques et conflits qui font rage en Afrique et au Proche-Orient.

Khalid Chaouki, un élu du Parti démocrate, la formation d'Enrico Letta, président du Conseil, a par ailleurs annoncé dimanche qu'il s'était barricadé à l'intérieur du centre de Lampedusa, afin de protester contre des conditions de détention qui enfreignent, d'après lui, les droits de l'homme.