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Festival de théâtre : Le prix du bonheur
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Festival de théâtre : Le prix du bonheur

La première partie du Festival de théâtre a pris fin mardi soir, 30 juillet au théâtre Serge Constantin à Vacoas avec la présentation de Pu Enn Pwanie Boner, proposée par la Mauritius Drama League. Ecrite par Bhishmadev Seebaluck, la pièce est un plaidoyer contre le communalisme et pour «ki bato lamour pa fer naufraz lor resif prezize».
Empreints à la fois de poésie et de réalisme, les mots et les expressions employés font mouche, sans faux-semblant : «Nou pa mem relizion», «Nou koutim diferan»… Pu Enn Pwanie Boner met à nu notre société où les différences de communauté et de religion sont autant de barrières hypocrites qui se dressent entre les gens, les empêchant de s’aimer et d’être Mauriciens à part entière. Bhishmadev Seebaluck effleure également d’autres fléaux sociaux tels que la violence et la drogue.
Construite sur une écriture profonde, la trame qui tourne autour des amours de Pamela, jeune fille hindoue, et de Kevinn, jeune homme de foi catholique, touche à des points sensibles. En effet, leur future union n’est pas vue d’un bon œil par leurs parents respectifs. Aussi, arrive un moment où Kevinn est roué de coups par les proches de Pamela. Il finit par quitter le pays, mais reviendra trois ans après.
Entre-temps, Pamela s’est mariée à un homme violent qui la pousse à la prostitution. La mise en scène signée Anon Panyandee tente tant bien que mal de mettre en avant l’émotion qu’est censée dégager cette pièce. Le pari n’est pas toujours tenu.
Les premières minutes de la représentation s’éternisent, bien que le rythme s’accélère au fur et à mesure. Par ailleurs, la transition dansée qui relie la première à la deuxième partie et est exécutée par Jason Louis (Kevinn), est réussie, même s’il est malheureux que les effets de lumière n’aient pas été mieux exploités à ce moment-là.
Il est davantage à déplorer que face à une pièce se défendant bien, le public ait semblé faire preuve d’incompréhension, trouvant matière à rire au plus fort du drame ! S’agit-il d’un manque d’empathie ou avons-nous coutume aujourd’hui de nous amuser de tout et de rien ? Et surtout, peut-on rire de tout ? Autre question fort pertinente – ou impertinente – soulevée par Rama Poonoosamy, directeur de l’agence Immedia, à la fin de la soirée : «Eski li bon ki ti zanfan vinn dans la sal ?» Il faut dire qu’il n’est pas donné à tous de pouvoir apprécier la performance de comédiens alors même que les cris d’enfants vont jusqu’à couvrir les voix de ces derniers sur scène!
Pu Enn Pwanie Boner nous aura malgré tout offertla possibilité d’apprécier unefois de plus le talent des écrivainset metteurs en scènelocaux, dans le cadre du festival.
Il est à noter que la reprise des pièces se fera à partir du 10 août et celle de la Mauritius Drama League pourra être vue de nouveau le samedi 17 août, toujours au théâtre Serge Constantin.
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