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Fonds de l’élevage: panique dans la filière avicole
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Fonds de l’élevage: panique dans la filière avicole

L’entrée en vigueur du fonds de l’élevage a créé de nouvelles redevances. La filière avicole s’inquiète des impacts, à court terme, de cette mesure.
Une mesure qui fait jaser. L’application de la loi pour l’application du Fonds de l’élevage (FEL) a entraîné la création de nouvelles redevances. Désormais, toutes les opérations dans la chaîne de production, depuis l’importation de matières premières, de nourritures, de produits à usage vétérinaire et d’animaux vivants jusqu’à leur mise vente et leur transport, sont frappées de cette redevance.
Depuis son entrée en vigueur, le ministère de l’Élevage conditionne la délivrance des autorisations diverses au règlement de ces obligations par l’opérateur. Les professionnels de l’aviculture, l’une des filières qui ont été parmi les premiers à avoir dû faire face à cette nouvelle mesure, ont manifesté leurs craintes. D’après eux, elle aura des répercussions sur le coût des produits, dont principalement, la provende et les poussins.
«Cette mesure va avoir des impacts jusqu’aux petits producteurs. La mise en place du Fonds d’élevage est une bonne chose, mais nous déplorons surtout le fait que son application n’ait fait l’objet d’aucune discussion avec les opérateurs», se lamente un professionnel de la filière.
Explications
La loi portant sur la création du FEL date de l’année 2006, mais ce n’est qu’en octobre, l’année dernière que le ministère de l’Élevage a sorti son arrêté d’application. À titre d’exemple de redevance pour le FEL, il y a la production d’alimentation animale qui est frappée de 2 %, 5 % du prix Fob pour les animaux reproducteurs et de 500 ariary par tête pour le transport de bovin. Par ailleurs, les legs, donations ou héritage sont taxés de 100 % du montant des produits en question.
Pour Ihanta Randria­mandrato, ministre de l’Élevage, les craintes des opérateurs ne sont pas justifiées. D’après ses explications, les taux des diverses redevances appliqués ne devront pas avoir un impact sur le coût de production des éleveurs. Par ailleurs, comme c’est une loi, sa mise en application ne devrait faire l’objet d’aucune discussion.
«Depuis toujours, tous les services faits par le département de l’élevage comme la délivrance d’autorisation, les missions de contrôle sur le terrain, et le suivi des diverses maladies, sont faits gratuitement. Mais dès qu’il y a une maladie comme la varroase, c’est ce département qui va au front», a-t-elle déclaré. «La hausse de prix de la provende ne date pas seulement de la mise en vigueur de la FEL, au mois de novembre. Les prix de ce produit n’a jamais cessé d’augmenter auparavant», poursuit la ministre.
En tout cas, des professionnels affirment déjà avoir ressenti les impacts de cette mesure. Le prix de la provende a déjà augmenté de 10%. L’un des plus gros éleveurs locaux affirme qu’avec la morosité économique actuelle, il vend déjà avec une perte de 1000 ariary sur chaque kilo de chair de poulet vendu. «Le marché est mauvais et nos stocks s’accumulent. Je pense que je vais devoir arrêter l’élevage de poulet de chair, ce qui va entraîner le licenciement de la moitié de mon personnel», confie-t-il.
C’est un dossier qui reste à suivre. Une séance d’information organisée par le ministère pour les opérateurs est prévue ce matin.
(Source L’express de Madagascar)
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