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Gaëtan Lan «Chief Finance Officer», «IBL Group»
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Gaëtan Lan «Chief Finance Officer», «IBL Group»

«Notre stratégie régionale dépendra de nos opportunités d’affaires en Afrique»
 ?  Comment évaluez-vous les résultats du trimestre d’IBL se terminant au 30 septembre 2012 ?
Je dirai qu’ils étaient satisfaisants car traditionnellement, les résultats du groupe pour le premier semestre se terminant au 31 décembre 2012 sont plus performants.
Cela, en raison de plusieurs facteurs, dont les effets liés aux fêtes de fin d’année avec un niveau de consommation qui est relativement en hausse.
En revanche, pour le deuxième semestre se terminant au 30 juin 2013, on s’attend à une période plus difficile, avec des résultats financiers qui vont refléter la conjoncture économique actuelle tant au niveau local qu’international.
? A part le secteur bancaire, les résultats trimestriels des entreprises principales montrent une baisse de profitabilité ou même des pertes. Estimez- vous qu’elles souffrent toujours des effets de la crise économique internationale ?
Certainement. La crise a été un des éléments qui ont lourdement affecté les résultats financiers des entreprises du pays en plombant dans une grande mesure leur profitabilité. Je pense particulièrement aux principaux groupes hôteliers qui souffrent toujours des effets de la crise économique européenne.
Il n’y a pas de doute que cette crise risque de perdurer encore longtemps. De ce fait, il est impératif que les entreprises prennent les mesures qui s’imposent pour limiter la casse.
? C’est-à-dire ?
Remettre en question les opérations telles qu’elles sont pratiquées jusqu’à maintenant.
Mais aussi revoir les coûts pour mieux rationaliser les activités. En clair, il faut revoir le business model pour qu’il soit mieux adapté au contexte économique local et international.
? IBL gravite autour de six clusters avec la division Retail contribuant plus de Rs 4 milliards en 2011 au chiffre d’affaires du groupe qui s’élevait à Rs 11 milliards. Pensez-vous que c’est une performance qui peut être renouvelée cette année compte tenu de l’avènement de nouveaux opérateurs dans ce secteur ?
C’est une performance qu’on arrivera à renouveler si nos revenus ne sont pas en baisse. Cependant, les pressions sur les marges de profit seront plus fortes vu que la compétition sera plus féroce avec l’avènement de nouveaux opérateurs dans le secteur de la grande distribution. Notamment Grand-Baie La Croisette, Mont Choisy Shopping Promenade ou encore Kendra qui sont venus s’ajouter à d’autres shopping centres comme Cascavelle et Bagatelle.
? Quelle analyse faites-vous du secteurcommercial à l’approche des fêtes de fin d’année ? Voyez-vous les signes d’une reprise au niveau de la consommation ?
A l’approche de fêtes de fi n d’année, les gens consomment généralement plus. C’est une tendance qui se répète chaque année à cette époque. Toutefois, une fois les festivités finies, nous entrerons dans une période difficile avec un ralentissement dans la consommation pour les mois de janvier, février ou encore mars. S’il y a une reprise de consommation, elle est conjoncturelle.
Bien entendu, les entreprises vont capitaliser sur cette reprise à coups de promotions pour doper leurs chiffres de vente.
Généralement, les maisons de commerce réalisent 20 % en plus de leur chiffre d’affaires normal au cours de cette période.
? Le «seafood» demeure un pôle de croissance pour le groupe. Or, ce secteur est confronté à d’énormes défis liés au taux de change de la roupie et aux différents accords de pêche avec l’Union Européenne (UE). Comment voyez-vous l’évolution de ce secteur au sein du groupe ?
Le seafood demeure un secteur clé du groupe qui est confronté à des défi s comme d’autres Business Units. Il y a actuellement toute la problématique liée au taux de change de la roupie ainsi que les différents accords de pêche avec l’UE. Il faut savoir gérer ces problèmes et être proactive.
Ce secteur, qui contribue aujourd’hui près de Rs 4 milliards aux revenus du groupe, a connu une constante évolution depuis sa création en 2006. Aujourd’hui, il est appelé à opérer dans un nouveau contexte économique. Il faut s’y préparer et créer les conditions pour pérenniser son développement.
? IBL a fait une première percée dans la région en rachetant 50 % de l’actionnariat de «Fresh Cut Ltd» en Ouganda. Est-ce que le groupe compte s’appuyer sur cette présence africaine pour développer d’autres marchés dans cette partie du monde ?
C’est une première percée qui ne va pas s’arrêter là. Nous comptons évidemment étudier d’autres possibilités d’investissement en Afrique dépendant des opportunités qui s’y présenteront à nous. Notre future stratégie régionale en dépendra d’ailleurs.
? Quels sont les créneaux d’activité que le groupe compte privilégier en Afrique ?
Toutes les activités où le groupe dispose d’un savoir-faire et d’une certaine compétence. Je pense particulièrement au seafood, à la logistique ou encore aux services maritimes.
Pour le moment, nous travaillons à restructurer la compagnie Fresh Cut Ltd avec la collaboration de l’actuelle équipe de direction. Nous sommes en train de mettre de l’ordre au niveau de son administration soumise récemment à des pressions suivant une forte demande des produits dans les différents points de vente en Ouganda. IBL contribue à 50 % du capital de cette société qui est spécialisée dans la vente de viande bovine. Nous avons déjà investi Rs 90 millions et nous proposons d’injecter un montant semblable prochainement.
? Etes-vous satisfait des mesures annoncées dans le budget 2013 pour encourager les opérateurs à prendre le pari régional ?
C’est toujours difficile d’encourager, voire de satisfaire des opérateurs par rapport à un nouveau projet économique, notamment dans un contexte économique difficile. Cela dit, pour ce qui est du pari régional dans le budget 2013, il y a des signaux positifs.
? Le ministère des Finances table sur une croissance de 4 % l’année prochaine. Est-ce que c’est un objectif réalisable compte tenu de la conjoncture économique internationale dégradée ?
C’est un objectif qui est tributaire de la situation économique mondiale. Il est évident qu’une détérioration du climat économique international ne sera pas bénéfique à notre économie et éloignera du coup l’estimation d’une croissance de 4 % l’année prochaine.
En revanche, nous souhaitons tous une accalmie sur le front économique, qui devrait nécessairement se traduire par une hausse du taux de croissance en 2013.
 
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