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Gabriel Mayer (6e du Tour de Maurice 2012) : «S’il y avait un avenir, oui. Probablement en France»
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Gabriel Mayer (6e du Tour de Maurice 2012) : «S’il y avait un avenir, oui. Probablement en France»

Le dimanche 16 septembre, à l’arrivée du Tour de Maurice cycliste 2012, le jeune Gabriel Mayer (Black River Sporting Club) est entré dans la cour des grands. A 17 ans seulement, il s’offrait une belle sixième place au classement général final, confirmant tout le bien qui est pensé de lui depuis ses débuts alors qu’il était minime deuxième année.
Que ressent-on à 17 ans quand on termine sixième du Tour de Maurice cycliste en présence des meilleurs coureurs de son pays et de la région ?
– A vrai dire, je ne réalise toujours pas. Mais je suis vraiment satisfait de ma performance. Je suis tombé malade deux semaines avant, je ne me suis pas entraîné pendant une semaine de peur de retomber malade. Finalement, à une semaine du Tour, j’ai repris l’entraînement sérieusement. Je pense que c’est mon stage en France qui a payé sur la récupération et le rythme que je n’ai pas perdu. Et puis, j’ai de super sponsors qui m’ont aidé à arriver à cette place, je pense bien sûr à Specialized en particulier.
Etes-vous satisfait de votre Tour cette année ? Vous attendiez-vous à un tel résultat ?
– Je suis plus que satisfait. Je ne m’attendais justement pas à ça surtout après ma maladie.
A quel âge êtes-vous monté sur une bicyclette pour la première fois ?
– Je suis monté sur une bicyclette comme la plupart des enfants à 3 ans, mais sans les petites roues ! Et puis bien plus tard, c’est mon papa et aussi Colin Mayer qui sont devenus pour moi des exemples de la discipline.
Quand vous êtes-vous dit qu’il était temps de faire de la compétition ?
– Si la fédération avait inclus les catégories inférieures à celle de minimes, j’aurais déjà pu participer à des compétitions. Bien qu’ayant déjà fait deux courses en benjamins alors que je n’avais pas l’âge pour y participer.
Où commence alors votre carrière de cycliste ?
– Ma carrière commence donc en deuxième année minime.
Quel a été votre parcours de sportif jusqu’ici ? Quel est votre palmarès ?
– J’ai fini trentième au général du trophée Madiot en France. J’ai été champion de Maurice minimes, vice-champion de Maurice sur route cadets, champion de Maurice sur route cadets, champion de Maurice VTT cadets. Je compte aussi une troisième place à la Colin Mayer Classic et une sixième place au Tour de Maurice 2012.
Avez-vous envie aujourd’hui de gravir d’autres paliers, d’atteindre d’autres sommets ?
– Je verrai en fonction de mes études et de mes choix à venir. Mais cette année, vu que je suis en forme, je pense aller aux Championnats d’Afrique. Mais cela n’a pas été officialisé encore.
Quelles sont les conditions qui doivent être réunies pour faire du cyclisme de compétition à Maurice et progresser ?
– Les conditions  doivent être, avant toute chose, la sécurité sur les routes durant les courses. Beaucoup de gens sont effrayés par l’attitude dangereuse des automobilistes et je les comprends. Ça les pousse souvent à s’orienter vers d’autres activités comme le VTT. Et c’est bien dommage pour le cyclisme sur route. Ensuite, il faut absolument partir et se frotter à d’autres compétitions à l’étranger. 
Et puis il y a la question du matériel. Aujourd’hui, on trouve quasiment tout ce dont un cycliste à besoin grâce à des importateurs comme La Trobe qui est, du reste, un de mes sponsors. Mais le cyclisme reste un sport relativement cher. Il nous manque aussi une piste, qui serait vraiment bienvenue pour les entraînements et la progression de ce sport ici.
Les conditions actuelles à Maurice vous incitent-elles à continuer à faire des efforts afin de cueillir des succès sur le plan local ?
– Non, la sécurité sur les routes ne m’incite pas vraiment à faire des efforts pour cueillir des succès sur le plan local. J’aurais vraiment souhaité que les autorités en aient conscience et puissent au moins bloquer les routes lors de compétitions importantes.
Avez-vous le sentiment que votre avenir de coureur se trouve ici ?
– S’il y avait un avenir dans une carrière cycliste, ça ne serait définitivement pas à Maurice. Le cyclisme à Maurice ne demande pas autant de sacrifices ou de choix à faire qu’en France. Je peux comparer par expérience. A Maurice, on peut être fort sur le vélo tout en étant fort ailleurs. Je prends l’exemple de Thomas Desvaux. En France, un triathlète ne peut pas être un coureur pro.
Votre avenir de coureur pourrait-il se trouver ailleurs ?
– S’il y avait un avenir, oui. Probablement en France.
Quel rôle a joué l’entraîneur français Bertrand Carabin dans votre carrière depuis deux ans maintenant ?
– Il a joué LE rôle dans ma carrière. Sans lui, je ne pense pas que j’aurais pu obtenir le résultat que j’ai fait au Tour de Maurice. Il m’a non seulement entraîné avec patience et minutie, mais il m’a également hébergé et a surtout réussi à supporter mon fort caractère. C’est plus qu’un simple entraîneur à mes yeux…  Je le remercie vraiment pour tout ce qu’il a fait.
Est-ce facile de concilier sport de haut niveau et études ?
– Tout est question d’organisation. Mais en même temps, on ne peut pas tout faire à la fois.
Quels sont vos objectifs dans ces deux domaines ?
– Je suis actuellement en dernière année scolaire, je n’ai jamais redoublé de classe jusque-là et ce n’est donc pas le moment de le faire. En conséquence, cette année sera l’année de mes études plutôt que celle du vélo. C’est mon objectif premier. Quitte à réduire l’intensité de mes entraînements. Après mon bac, je ferai un choix définitif sur la continuité, sérieuse ou pas, de ma carrière cycliste. Je dois dire qu’après le Tour j’ai eu beaucoup d’éloges même venant d’autres coureurs chevronnés. Cela m’a quand même énormément motivé. Et puis toutes ces victoires, cela ne s’oublie pas si facilement !
Propos recueillis par Robert D’Argent
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