Midi. Une épaisse fumée noire flotte autour de l’hôpital Jeetoo et enfume les rues et les maisons avoisinantes. L’incinérateur de déchets de l’établissement de santé de la capitale fonctionne à plein régime. 

« Il est difficile de croire que cela se passe dans un pays civilisé ! Le ministère de la Santé est censé s’occuper du bien-être de la population. Ici, c’est tout le contraire que nous vivons au quotidien », déclare Ishtiyack Nazir, un habitant de la région. « Nous sommes obligés de garder les portes et les fenêtres fermées en permanence, pendant la journée. Ce sont surtout les enfants qui fréquentent les écoles avoisinantes qui courent le plus de risques », s’indigne ce dernier.

Selon Ishtiyack Nazir, d’autres habitants et lui-même ont, à maintes reprises, contacté les autorités concernant cette situation : « Que ce soit le ministère de la Santé ou celui de l’environnement, ils sont tous au courant du problème. On nous a promis de déplacer cet incinérateur depuis des années, mais rien de concret n’a été fait à ce jour », poursuit notre interlocuteur.

En fait, la future délocalisation des incinérateurs de déchets avait été annoncée au Cabinet, le mois dernier. Le ministre de tutelle, Lormus Bundhoo, avait déclaré qu’il était « grand temps d’avoir une politique nationale qui harmonisera la destruction des déchets médicaux ».

Selon lui, ce sont surtout l’hôpital Victoria et l’hôpital Jeetoo qui seront les premiers établissements concernés par ce projet. Cela, en raison de leur position géographique, soit dans des régions à forte densité de population. L’aide et l’expertise du ministère de l’Environnement, de l’Organisation mondiale de la Santé et probablement d’un consultant étranger, seront sollicités pour la réalisation de ce projet.

Une source au ministère de la Santé indique que le but est de trouver une solution qui bénéficiera tant au secteur public et privé. Ainsi, un Private Public Partnership (PPP) est évoqué pour la création d’un incinérateur national pour tous les établissements hospitaliers de l’île. Selon lui, cela devrait résoudre le problème de financement, car « cela coûte très cher d’avoir un incinérateur approprié et moderne ».

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