Ce Mauricien qui est établi en France depuis plus de 8 ans est un artiste à suivre. Il est très critique envers la scène locale. De retour dans l’île, il se produit les vendredis ou les samedis soir au Stage Kamikaze du Banana Club à Grand-Baie. Rencontre.

Ne lui demandez pas ce qu’il pense de l’univers musical local, Hexley a la critique pendue au bout de la langue. «Quand j’écoute la radio, j’ail’impression d’être dans les années 60-70. Nous sommes très en retard. Et se sont toujours les mêmes artistes que j’entends participer aux concerts. Où son tles jeunes talents ? On ne leur donne pas la chance de se mettre en avant», fait-il ressortir.

Passionné de musique, Hexley qui ne nous dévoilera pas son nom de famille, connaît sa première scène alors qu’il est étudiant au collège Friendship. C’est dans les hôtels en tant qu’animateur qu’il trouve dans un premier temps sa voie.

A 23 ans, il décide toutefois de quitter l’île pour s’établir en France où il espère que l’herbe sera plus verte. «Je ne suis pas parti en France pour fuir mais pour avoir autre chose que l’île ne pouvait me procurer», explique-t-il avant d’ajouter «je trouve qu’ici nous sommes limités et que nous ne donnons pas la chance aux jeunes artistes. A l’époque je connaissais beaucoup d’artistes qui faisaient la Une des journaux. On disait aussi que j’avais une belle voix, mais personne ne m’a donné ma chance.»

C’est dans la grande rue de Sainte-Catherine à Bordeaux où il a élu domicile que Hexley enchante les passants de ses reprises. «J’y allais 3 à 4 fois par semaine. Je chantais devant 5 à10000 personnes. Je représentais à moi seul un concert de JohnnyHallyday», soutient Hexley.

Le jeune homme qui se dit simple et détestant se flatter raconte que c’est dans Sainte- Catherine qu’il fait la rencontre d’un musicien du célèbre artiste, Jamiroquai, qui va l’aider à lancer son album. Strange Soul Attraction composé de 12 titres est sorti en 2010 et a connu un certain engouement en France raconte Hexley.

«Il m’a fallu 4 ans pour me lancer et 2 ans pour être reconnu. L’ascension a été formidable. En 2013, j’ai fait une tournée de plus de 170 dates en France avec mon album et mes reprises intimes», explique-t-il. Il a alors côtoyédivers artistes connus à l’instar de Corneille et a participé aushowcase de ce dernier.Il apparaît dans les médias etpasse dans les émissions radiophoniqueset télévisées. Toutefoisle chanteur avance que ce n’estpas l’album qui a fait son succès.«Ce sont les reprises intimes»,soutient-il.

Ce que le chanteur appelle ses «reprises intimes», sont des reprises de titres résolument contemporains à l’instar de ceux de Rihanna. Hexley y incorpore une bonne dose de touche personnelle tout en y adjoignant son talent d’animateur. «Ce n’est pas seulement venir chanter, mais c’est une interaction entre le chanteur et son public», explique Hexley. Celui qui se dit Moïse souhaiterait guider les artistes de son île natale vers «une autre façon de jouer.»

Hexley qui repart bientôt pour son pays adoptif compte revenir à Maurice pour mettre sur pied un album qu’il veut «différent avec à la fois des mots en créole avec ce côté soul et séga»,explique-t-il avant de conclure «un album qui permettra d’écouter une autre manière le séga.»