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Homa Mungapen : « Nous lancerons des études interculturelles dans les écoles »
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Homa Mungapen : « Nous lancerons des études interculturelles dans les écoles »

La présidente du Conseil des Religions parle du plan d’action de l’institution pour encourager la cohésion nationale et le dialogue interreligieux.
 
? Quel est le but de cette rencontre organisée par le Conseil des Religions à Vacoas ?
Cela fait partie de notre plan d’action intitulé «Cohésion nationale et dialogue interreligieux». C’est dans ce contexte que nous voulons constituer des conseils ou des groupes interreligieux locaux. Ce premier jalon posé à Vacoas nous a valu la présence de plusieurs groupes religieux.
Le Conseil des Religions a pris la mesure, au niveau national, de tous les bienfaits qui découlent du dialogue interreligieux. Les responsables appartenant à différentes religions ont tissé des liens solides. Ce mécanisme fonctionne bien au niveau national, les projets élaborés avancent.Toutefois, cela ne suffi t pas pour le pays. Nous avons pensé qu’il serait bien que le Conseil soit aussi présent et constitue des antennes dans les localités du pays. Pourquoi ? Pour qu’à ce niveau aussi, des liens puissent être tissés, des liens d’amitié, d’affection, de travail, des liens qui permettent de travailler ensemble à l’avènement d’une meilleure tolérance et collaboration.
? Pouvez-vous nous présenter ce projet-pilote ?
Nous avons besoin d’antennes régionales pour nous soutenir afi n que nous puissions réaliser notre plan d’action. Nous avons besoin pour atteindre ce but des corps religieux à travers le pays.
?  Combien d’antennes régionales espérez-vous mettre en place ?
Nous nous sommes fi xé comme objectif de constituer quatre antennes régionales cette année. Les deux premières, à Vacoas et à Beau-Bassin/Rose-Hill. La troisième devrait voir le jour à Grand-Baie au mois de mai.
Deux membres du Conseil des Religions y habitent et y avaient déjà jeté les bases d’un dialogue interreligieux. Quant à la quatrième antenne, la localité devant l’abriter n’a pas encore été choisie.
? Quel est le délai que vous vous êtes fi xé pour la réalisation de ce projet ?
Une année. Dans notre plan d’action «Cohésion nationale et de Dialogue interreligieux», nous avons prévu la création de dix antennes sur une période de trois ans.
? Quelles sont les per sonnes qui seront appelées à en faire partie ?
Le Conseil des Religions a demandé aux différents corps religieux de déléguer un représentant qui fera partie de l’antenne régionale.
? Que pourra découvrir celui qui voudrait s’inscrire à ces cours en études interreligieuses ?
Il pourra se familiariser, par ordre alphabétique, avec la foi baha’ie, le bouddhisme, le christianisme, l’hindouisme et l’islam. L’université décernera un certificat à tous ceux qui s’y inscriront.
? Avez-vous le sentiment que le Conseil des Religions a pu contribuer à une meilleure compréhension de toutes les religions présentes sur le sol mauricien ?
Je pense que oui. Sur un plan personnel, je pense au travail que j’ai commencé au départ, quand je suis allée à la rencontre des représentants des différents corps religieux. Et, là, maintenant, quand je constate tout le progrès accompli, nous n’avons pas su seulement travailler entre corps religieux, il y a eu aussi une ouverture vers les autres.
Je me suis rendue compte qu’il est facile de travailler sur un sujet religieux, mais qu’il n’est pas évident de travailler sur un projet social ensemble, surtout celui du VIH sida. Nous avons pu le faire pendant trois ans, à la demande de Kofi Annan, qui était Secrétaire général des Nations unies. Il souhaitait que le conseil se penche sur ce sujet. Nous nous y sommes attelés avec l’aide de l’UNDP. Ce projet a réuni l’ensemble des corps religieux.
? Quelles sont les autres actions à entreprendre pour un meilleur dialogue interreligieux et une plus grande harmonie sur le plan social ?
Nous avons un plan ambitieux dont font partie les études interreligieuses à l’université de Maurice. Nous ne pensions pas recevoir un accueil aussi favorable de l’université. Nous allons aussi lancer les études interculturelles dans les écoles primaires et secondaires avec le soutien de l’UNESCO. Nous aurons aussi comme partenaire le ministère de l’Education.
Nous préparons un programme destiné aux jeunes. Nous voulons les familiariser aux cultures, fêtes, croyances auxquelles ils sont confrontés bien souvent sans en avoir la moindre connaissance. Un des obstacles auxquels nous faisons face c’est la non-connaissance de l’autre alors que nous vivons dans un pays multiculturel et plurireligieux.
Nous comptons aussi lancer dans certains collèges confessionnels des petits clubs interreligieux. Nous voulons vraiment développer cette attitude d’ouverture dès le plus jeune âge.
? Comment opéreront les différentes antennes régionales du Conseil des Religions ?
Les réunions locales devraient permettre de défi nir cela. Nous avons une certaine expérience au niveau national. Les personnes réunies au niveau des régions décideront entre elles de leur mode de fonctionnement. À elles de voir comment elles souhaitent avancer. Je vais essayer de faire un résumé de ce que nous entreprenons au niveau national en demandant aux personnes présentes de nous apporter leur aide dans ces actions.
Nos priorités sont notamment la cohésion nationale et la lutte contre le VIH sida. Au plan de la cohésion nationale, nous misons sur les études interreligieuses, la création d’antennes régionales, les échanges entre les familles à l’occasion de Pâques, d’Eid-ul-fi tr, de Divali, de la célébration de l’anniversaire de Baha’ullah, les programmes à la radio. Pour ce qui est de la lutte contre le VIH sida, nous souhaitons former 750 leaders religieux.
 
Propos recueillis par
Robert D’Argent
 
 
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