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Indira Seebun

Dans le cadre de la journée de la Femme, célébrée ce 8 mars, Indranee Seebun, ministre des Droits de la Femme, dresse un portrait de la Mauricienne d’aujourd’hui, dans toutes ses facettes et sans prendre des pincettes.
Quelle est la place de la femme dans la société mauricienne aujourd’hui?
Les femmes mauriciennes commencent à comprendre qu’elles sont sur un pied d’égalité avec les hommes, particulièrement avec la promulgation de l’Equal Opportunities Act. Aujourd’hui, elles profitent de toutes les facilités qui sont mises à leur disposition, à travers les centres des femmes.
Quel est le thème de la Journée mondiale de la Femme cette année et pourquoi l’avoir choisi?
Le thème retenu par le ministère des Droits de la Femme, pour la Journée mondiale de la Femme, le 8 mars, est «Opportunities for Women’s Empowerment». «To empower», signifie aider les femmes à s’épanouir. Avec toutes les crises mondiales qui nous guettent, il faut munir les démunies. Aujourd’hui, les femmes peuvent s’engager dans de multiples activités, notamment, l’entreprenariat. Quant à l’empowerment, il y’en a plusieurs types. Par exemple, le social.
Mon ministère a lancé un programme nommé «Participatory Advisory Committee». Il sert à encourager les femmes à donner un coup de main dans les services communautaires. Cela n’était pas possible dans le passé, parce que les femmes ne savaient pas comment s’y prendre et il n’y avait pas de plate-forme pour elles. Le «Participatory Advisory Committee» est une plate-forme qui permet aux femmes de s’engager dans la politique, en tant que parlementaires. Nous sommes en train de former les volontaires pour qu’elles acquièrent des techniques de communication. Afin qu’elles fassent mieux entendre leurs voix.
Et après, comment s’engagent-elles en tant que politiciennes?
Au ministère de la Femme, nous leur demandons de commencer leur carrière politique au sein des collectivités locales. Elles pourront ensuite se présenter aux élections des villages et des conseils municipaux. Toutefois, il ne s’agit pas de se lancer en politique comme ça. Faire de la politique peut paraître très glamour. Mais je pense qu’il faut avoir un sens de l’engagement, être bien formée et adhérer à une école de pensée. Il faut faire de la politique parce qu’on y croit et pour défendre une cause.
Comment expliquer que les sempiternels postes de ministres de Droits de la Femme et de la Sécurité sociale ne soient réservés qu’aux femmes à Maurice?
Peut-être que le fait que plus de femmes seront formées à la politique prochainement incitera prochainement les dirigeants à leur donner d’autres portefeuilles. Il est vrai que la société mauricienne est patriarcale mais, maintenant, les femmes doivent montrer plus de force et de capacité. Aussi, je sais que certaines pensent que faire de la politique est coûteux, mais elles se trompent!
Donc, les dirigeants des partis politiques seront plus accueillants envers les femmes si elles sont formées?
Oui…mais d’abord, je considère que les femmes doivent également savoir accueillir les femmes. Malheureusement, à Maurice, les femmes ne font pas de ‘lobbying’ pour les femmes.
Vous avez parlé des femmes entrepreneurs. Quelles sont les facilités qui leur sont offertes?
Des facilités pour acheter de la terre, des facilités de financement, plus d’accès à la formation… D’ailleurs, il existe un conseil pour les femmes entrepreneurs. Il est basé à Phoenix. Concernant le financement, je trouve qu’il est assez encourageant pour les femmes qui démarrent une entreprise, de pouvoir obtenir un emprunt à 6%. De plus, Rs 20 m ont été allouées par l’Etat pour la formation des femmes entrepreneurs.
Selon vos observations, quels sont les défis des femmes mauriciennes?
Premièrement, je pense qu’elles devraient être plus vigilantes quant à leur santé, surtout dans leur vie sexuelle. Il faut qu’elles soient plus responsables, afin de ne pas avoir recours à l’avortement. C’est dangereux pour la santé. Elles peuvent même y perdre la vie. Si elles sont en couple, l’homme aussi doit se montrer responsable. Deuxièmement, beaucoup de femmes souffrent d’obésité. Elles n’ont pas la culture de l’exercice. En Inde, les femmes marchent régulièrement le matin, tandis qu’à Maurice…
On entend quotidiennement des cas de viol, violence conjugale, pour n’en citer que quelques-uns… Peut-on dire que les femmes ne sont pas respectées à Maurice?
Les femmes doivent savoir se faire respecter.
Insinuez-vous par cela que ce sont elles, les fautives?
Non, ce n’est pas ce que je veux dire. Les femmes à Maurice sont trop tolérantes. Par exemple, en cas d’harcèlement, il faut qu’elles le dénoncent dès le départ. Même quand cela se passe au sein de leur famille ou que c’est leur mari qui est le coupable. Les femmes doivent parler! Celles qui n’arrivent pas à faire face à leurs problèmes peuvent en parler en appelant deux «hotlines», le 119 ou le 139.
Pour conclure, quel sera l’étendue de l’accueil du Parti Travailliste (PTr), auquel vous appartenez, vis-à-vis des femmes souhaitant faire de la politique pour les prochaines élections?
Le PTr encourage plus de femmes à venir en avant et expliquer leurs intentions si elles veulent intégrer le parti. Hormis un intérêt prononcé pour la politique, il faut qu’elles croient en notre leader, Navin Ramgoolam, et qu’elles partagent l’esprit de notre parti.
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