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Issa Soormally : Circonspect… comme un banquier
27 septembre 2013, 05:06
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Issa Soormally : Circonspect… comme un banquier

Dans 18 jours exactement, Issa Soormally, «Senior Vice-President» à la Bramer Bank, prendra ses fonctions de «Second Deputy Governor» à la Banque de Maurice (BoM). Portrait d’un professionnel qui a connu une ascension fulgurante.
Sous des dehors très ouverts, Issa Soormally cultive le secret. Lors de notre entretien, on sent qu’il est parfois son propre censeur. Impossible, par exemple, de connaître le fond de ses pensées sur des questions qu’il juge délicates comme le mandat qui sera le sien à la Banque de Maurice (BoM), ce qu’il pense d’une éventuelle baisse ou hausse du Repo Rate ou encore les difficultés que ses confrères et lui ont rencontrées sur le plan opérationnel et qu’il compte évoquer au niveau stratégique avec le gouverneur de la BoM. Cette circonspection serait apparemment l’apanage de tout banquier…
De ce que cet homme de 40 ans consent à révéler, on apprend qu’il est le cadet de trois enfants. Son père est un surintendant de police à la retraite et sa mère a toujours été une femme au foyer dévouée à sa famille.
C’est au John Kennedy College qu’Issa Soormally fait ses études secondaires car ses parents veulent qu’il devienne ingénieur. Les matières pour lesquelles il opte en Form VI sont donc la physique, les mathématiques et le dessin industriel. En parallèle, il prend régulièrement part aux examens de l’Alliance française. À la fin du secondaire, il se classe juste après les lauréats et fait des demandes dans l’optique d’obtenir une bourse étrangère.
En attendant d’être fixé sur son sort, le jeune homme décroche un stage à la Banque nationale de Paris intercontinentale (BNPI) grâce à son grandpère. Et dès qu’il met les pieds dans cette institution bancaire, il est impressionné par cet univers monétaire et par les gens qu’il y côtoie. Si bien que, contre toute attente, quand la direction lui propose d’être embauché et de se charger de sa formation bancaire, l’offre est trop belle pour être refusée.
Issa Soormally travaille donc à Maurice et part régulièrement pour Paris et Montpellier pour sa formation. L’Internet n’existant pas à l’époque, c’est par courrier qu’il reçoit les différents modules du programme d’études. Sa formation dure huit ans. «C’est ainsi que j’ai pu me familiariser avec les bases des techniques bancaires», confie-t-il.
Lorsque la Barclays absorbe la BNPI, Issa Soormally passe d’une institution à l’autre. Loin d’être un handicap, sa formation française est un avantage et se marie bien avec la culture bancaire anglaise. «Les deux institutions ont de bonnes pratiques qu’il fallait réunir pour avoir une approche bancaire unique et forte.»
En tant que manager, il assume la responsabilité de l’agence de Goodlands où il réussit à étoffer le portefeuille clientèle. Au bout de deux ans, Issa Soormally est rappelé à la maison mère à Port-Louis où il est nommé Area Manager et Head of Schemes and Campaigns. «J’étais chargé de promouvoir les nouveaux produits comme les prêts logements et les hypothèques et de renforcer les segments. On a créé ‘Premier’ et ‘Prestige banking’». Issa Soormally est aussi sollicité afin de faciliter la transition pour les employés absorbés par la Barclays.
Apprécié pour la qualité de son travail, il obtient deux promotions jusqu’à son départ en 2008 et est nommé Head of Sales and Distribution et Head of Specialist Sales and Alternate Channel. Il a l’occasion de se perfectionner en matière de pratiques bancaires internationales, notamment auprès de l’ABSA sud-africaine. Quand la reporting line passe de l’Afrique du Sud à Dubayy et l’Inde, il fait partie de l’équipe qui va discuter de la stratégie du retail banking.
Bien qu’il soit tout à fait dans son élément à la Barclays, Issa Soormally est ambitieux et réalise qu’il lui faudra du temps pour gravir d’autres échelons. Quand la South East Asian Bank est rachetée par la British American Investment, on lui propose le poste de Senior Vice-President, soit le numéro 2 de l’institution. Il franchit le pas et travaille en tant que tel sous la direction de Chris Underwood, remplacé ensuite par Jayraj Sonoo et finalement par Ashraf Esmael.
«Pendant toutes ces années, j’avais travaillé pour des multinationales. Là, c’était l’occasion d’oeuvrer pour une institution locale et de m’occuper d’autres portefeuilles que le retail comme le leasing, l’international banking, le card business et bien d’autres choses encore.»
La nouvelle institution née de ce rachat, la Bramer Bank, démarre ses activités avec six agences et cinq distributeurs automatiques qu’elle hérite de la défunte banque. La politique de la nouvelle direction, qui repose sur «un service taillé sur mesure pour rester proche du client», porte ses fruits vu qu’aujourd’hui, la Bramer Bank possède 20 agences et 26 distributeurs automatiques à travers l’île et sa part de marché est d’environ 3 %, le tout en cinq ans d’existence. «J’ai contribué à mettre en place des mécanismes de contrôle plus professionnels et à faire en sorte que la Bramer soit plus visible et présente sur le marché.»
Il est bien connu que ce n’est pas tant le retail banking mais davantage l’offshore qui est profitable aux banques. Qu’estce qui fait qu’un nouveau venu sur la place puisse intéresser une clientèle étrangère ? «Les banques internationales offrent un service uniformisé et donc plus rigide, ce n’est pas toujours ce que recherchent les clients. La compétition est certes féroce mais on essaie d’offrir à la clientèle des solutions personnalisées. Et puis, une jeune banque est plus souple.»
Ses réalisations l’auraient fait remarquer au niveau politique et c’est ainsi qu’avec le départ d’Iqbal Mohammed Belath comme Second Deputy Governor de la BoM, le Premier ministre l’aurait, selon la formule consacrée, recommandé comme successeur au président de la République.
Cet homme marié et père de deux enfants de 16 et 11 ans déclare qu’il ne pouvait refuser un poste aussi prestigieux. «Après 22 ans de carrière, cette nomination me permettra de servir mon pays et d’apporter du sang neuf à l’institution », conclut Issa Soormally.
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