«Lonbraz Kann.» C’est le nom du premier long-métrage mauricien qui bénéficiera du «Film Rebate Scheme». Ce plan de financement sera avalisé mardi prochain en présence de l’acteur indien Jackie Shroff. Le tournage du film, réalisé par David Constantin, démarra, lui, le 1^er novembre.

Raconter le réel, avec un regard de cinéma. Dire l’impact de la fermeture d’une usine sucrière sur des hommes, des villages. Un sujet humain et contemporain que celui choisi par le réalisateur David Constantin pour son premier long-métrage. Le tournage de Lonbraz Kann démarre le 1er novembre. Il s’agit du premier film mauricien à bénéficier du Film Rebate Scheme du Board of Investment (BOI).

Si le Film Rebate Scheme a été créé, via le budget, en 2012, les autorités vont procéder à l’«endorsement» de ce plan mardi prochain. L’invité d’honneur de cette cérémonie sera l’acteur indien Jackie Shroff. Une façon de braquer à nouveau les projecteurs sur cette mesure budgétaire.

Cela, en attendant le prochain exercice, le 9 novembre. Comme «les budgets bougent tout le temps», le réalisateur David Constantin estime que l’aide gouvernementale à son film tournera autour de «Rs 50 000 à Rs 100 000». Lonbraz Kann bénéficie par ailleurs de 193 000 euros (environ Rs 8 106 000) d’ACP Culture+, agence de l’Union européenne. De 40 000 euros (environ Rs 1 680 000) de l’Organisation internationale de la francophonie et la contribution du Global Film Initiative. Ou encore des Rs 400 000 obtenues grâce à la coproduction.

N’allez pas croire que le budget de Lonbraz Kann est bouclé. La recherche de fonds n’est jamais vraiment terminée, car après le tournage, il faut assurer la postproduction, la distribution et la promotion du film. Les sous du Film Rebate Scheme, David Constantin les touchera sous forme de «remboursement, après». Une mesure, pour lui, «intéressante», puisqu’elle va, explique- t-il, «dans les deux sens». «Les autorités nous aident et nous, nous formons des équipes de techniciens locaux, grâce au contact avec des chefs de poste qui sont étrangers.» Ce Film Rebate Scheme étant une «invitation à utiliser les talents locaux et former au fur et à mesure des équipes plus rôdées».

Pour le réalisateur, le plan du BOI est «un gros morceau pour inciter les équipes à venir. Il faudrait qu’il y ait d’autres mesures pour encourager le développement de projets, la formation de techniciens». David Constantin est aussi d’avis que «cette bonne mesure implique, dans la pratique, une synergie de plusieurs institutions». Dont Air Mauritius, la Mauritius Tourism Promotion Authority, sans oublier la Mauritius Film Development Corporation.

Le mois dernier, un autre film a bénéficié du plan du BOI. Il s’agissait de Souten 2, dont certaines séquences ont été tournées à l’hôtel Touessrock, par le réalisateur Saawan Kumar. Officiellement, Souten 2 est le second film à profiter de la mesure.

Si à sa création en 2012 ce plan proposait 25 % de rabais sur les Qualified Production Expenditures aux équipes de tournage, le taux est désormais de 30 %. Son objectif : donner un coup de pouce à l’industrie cinématographique locale. En tout cas à son embryon. Selon les termes du plan, cela concerne les frais de transport, de logement, de restauration, de personnel, ainsi que la location d’équipements et de locaux, à Maurice.

Qui est éligible ? Les sociétés de production enregistrées à Maurice, incluant celles qui ont un actionnariat à 100 % étranger, ou celles qui utilisent les services d’une société de production locale en ligne. Pour l’heure, le BOI a présenté son plan à des professionnels en France, en Afrique du Sud et au 63e festival du film de Berlin.