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Jean Cassegrain, «Chief Executive Offi cer» du groupe «Longchamp» :
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Jean Cassegrain, «Chief Executive Offi cer» du groupe «Longchamp» :

Le groupe «Longchamp» célèbre ses trente ans de présence dans l’île. A cette occasion, son CEO, Jean Cassegrain, a fait le déplacement.
.. .. Vous avez des opérations en Europe, en Amérique du Nord et en Asie. Comment se présente « Longchamp » comme un acteur du luxe à l’échelle internationale ?
Le groupe a été fondé en 1948 par mon grand- père. Il réunit actuellement 2 000 personnes à travers le monde. Le gros de nos ventes, soit près de 35 %, est réalisé en France alors que d’autres pays en Europe y comptent pour 30 %. Cependant, au fil des années, nous avons diversifié nos marchés. De ce fait, nous commercialisons aujourd’hui 25 % de nos produits en Asie et 10 % aux Etats- Unis. Quant à la performance financière, elle reste pour le moins florissante. L’année dernière, nous avons réalisé un chiffre d’affaires de 390 millions d’euros et cette année, il sera en progression, soit autour de 450 millions d’euros. Bien entendu, une grosse part de ce chiffre d’affaires provient de nos ventes en Europe.
.. .. Qu’est- ce qui fait le succès de « Longchamp » ?
Essentiellement, c’est la qualité de nos produits. Nos acheteurs aiment notre bon rapport qualitéprix.
Ainsi que notre offre qui est renouvelée à chaque saison. Longchamp s’appuie commercialement surtout sur son produit- phare qui est son sac à main pliable. Mais aussi sur la petite maroquinerie, un créneau dans lequel nous avons bâti un nom ces dernières années.
La société s’est lancée, par ailleurs, dans la fabrication de sacs de bagage et, depuis quelques semaines, dans la confection de prêtsà- porter et celle de chaussures de luxe. Comme on peut s’y attendre, 80% de nos produits sont destinés à la clientèle féminine, car il va de soi qu’il y a plus de renouvellement de produits chez les femmes que chez les hommes.
.. .. Dans l’industrie du luxe, le « branding » est incontournable si on veut rester le leader. Comment a été construite l’image de marque de « Longchamp » ?
Disons qu’elle a été construite au fil des années, car il est évident qu’une marque comme Longchamp ne s’est pas faite du jour au lendemain.
Déjà à l’époque, c’était une démarche novatrice que de créer une marque et de la mettre sur chaque produit. Ce que mon père avait fait dans les années 50. Car la marque n’avait pas la même importance, surtout dans le secteur de la maroquinerie.
Ensuite, quand mon père a commencé à faire de la publicité autour de la marque dans les années 80, c’était aussi une idée novatrice.
Toutefois, il faut bien dire que dès son origine, la marque Longchamp a été présente dans le monde entier, notamment au Japon, aux Etats- Unis et en Allemagne. Aujourd’hui, nous capitalisons solidement sur nos bases et nous développons notre marque à travers le monde. Plus particulièrement par le biais de nos boutiques à l’enseigne Longchamp qu’on a lancées depuis une vingtaine d’années. On compte actuellement 300 boutiques dans le monde. Une présence qui a grandement aidé à mieux faire connaître la marque.
.. .. Dans quelle mesure les effets de la crise économique en Europe ont infl ué négativement sur vos opérations. Est- ce que vous prévoyez une baisse de ventes en 2012 ?
Les effets de la crise européenne commencent à se faire sentir maintenant sur nos ventes.
Heureusement, il y a énormément de touristes asiatiques qui achètent nos produits en Europe, ce qui vient contrer les effets du ralentissement de la consommation au niveau de la clientèle européenne.
De ce fait, le marché européen demeure toujours dynamique.
Du reste, nous prévoyons que nos ventes cette année seront en hausse de 17 % par rapport à 2011. Une tendance haussière qui s’est également manifestée l’année dernière avec une progression de 21 % et de 22 % en 2010.
.. .. Et 2013 ?
Pour 2013, c’est carrément de l’incertitude. Mais, heureusement qu’il y a des pays à l’intérieur de l’Europe qui continuent à bien faire.
Je pense particulièrement à l’Allemagne où la population consomme toujours. Mais aussi aux Etats- Unis et en Chine où Longchamp maintient une bonne assise fi nancière.
.. .. Est- ce que « Longchamp » a un plan de marketing pour les marchés émergents ?
Certainement. La Chine demeure un pôle de croissance pour la société. Nous travaillons beaucoup dans ce sens. Nous avons aujourd’hui 14 boutiques implantées en Chine, huit à Hong Kong et une dizaine en Taïwan. Nous avons donc une présence de plus d’une trentaine de boutiques dans la région que nous appelons la Grande Chine.
.. .. Et en Afrique ?
Nous avons une présence en Afrique du Sud à travers une chaîne de magasins. Dans la région océan Indien, Longchamp se trouve à Madagascar et à la Réunion.
Quant à Maurice, nous sommes présents seulement à l’aéroport dans les boutiques hors- taxe. Pour le moment, nous n’avons aucun projet d’ouvrir une boutique à Maurice.
Nous pourrons l’envisager plus tard. Toujours en Afrique mais au Moyen- Orient, nous sommes implantés à Dubayy et en Arabie saoudite et nous projetons de lancer une boutique à Abu Dhabi.
.. .. « Longchamp » a une longue relation commerciale avec Maurice comme un site de production. D’ailleurs, vous célébrez actuellement vos 30 ans de présence dans le pays.
Comment évaluez- vous les produits « Longchamp » fabriqués à Maurice ?
La qualité des produits est identique à celle fabriquée en France et dans d’autres pays. Il n’y a pratiquement aucune différence. Idem pour les matières premières utilisées à Maurice. De plus, tout le personnel mauricien reçoit exactement la même formation que celui qui est basé en France et utilise les mêmes méthodes de fabrication.
D’ailleurs, je note que les travailleurs mauriciens ont accumulé du savoir- faire pendant ces trente dernières années et sont aussi compétents que ceux opérant dans d’autres sites de production à l’étranger.
Notre usine à Riche- Terre a connu récemment une expansion avec l’objectif d’augmenter notre capacité de production à 8 millions de minutes ( plus de 100 000 pièces par an) et de pouvoir recruter une trentaine de personnes. Ce qui ramènera la main- d’oeuvre mauricienne à 130. Tous les produits, qu’ils soient fabriqués à Maurice ou ailleurs, sont centralisés en France qui en assure la distribution à travers les différentes boutiques dans le monde.
 
 
 
Propos recueillis par
Villen ANGANAN
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