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Jean-Maurice Labour : «La méfiance entre les Mauriciens trouve son origine dans la politique »
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Jean-Maurice Labour : «La méfiance entre les Mauriciens trouve son origine dans la politique »

Lors de l’émission «Face à Face», sur Radio One, hier lundi 31 janvier, l’abbé Jean Maurice Labour a déploré que les relations entre les groupes socio-culturels et la politique créent une mésentente entre les Mauriciens.
Le vicaire-général du diocèse de Port-Louis, Jean-Maurice Labour, affirme que ce sont les relations entre la politique et les groupes socioculturels qui sont à l’origine des plus gros problèmes entre les différentes religions, à Maurice.
«Nous avons identifié la source de la méfiance que nous Mauriciens nourrissons les uns envers les autres. Elle se trouve au plus niveau de la politique. Nous devons devenir une vraie société citoyenne laïque. Les choses politiques et religieuses sont bien distinctes. Malheureusement ce n’est pas le cas à Maurice. Il y a une relation incestueuse entre les groupes socioculturels et la politique», soutient le vicaire général sur les ondes de Radio One, lors de l’émission «Face à Face» animée par Rabin Bhujun.
Jean-Maurice Labour avait été sollicité pour réagir après la polémique autour de l’enseignement du « Bible Knowledge », une matière au programme d’études dans les collèges catholiques. Le vicaire général précise que c’est vrai que ces institutions encouragent les études du « Bible Knowledge », mais il a tenu à préciser que ce n’est nullement  obligatoire.
«Ce n’est qu’une minorité qui trouve que le Bible knowledge est un problème pour les non-catholiques. Que dans un collège catholique, il y ait un encouragement à l’étude biblique, cela n’a jamais été un problème. D’ailleurs le sujet est facultatif», poursuit le père Labour.
L’animateur de l’émission a ensuite suggérer que l’éventuelle solution au problème posé pourrait être l’enseignement d’une étude comparative des religions qui privilégie l’interreligieux. Jean-Maurice Labour affirme qu’il accueille favorablement l’idée. «L’étudiant apprendra sa religion mais aussi la religion de son prochain. Mais il faut qu’il y ait une volonté politique d’introduire l’étude de l’interreligieux dans le curriculum», a répondu le vicaire-général de l’église catholique.
Outre le problème au niveau des collèges, le vicaire général craint qu’il y ait, dans le long terme, l’absence de dialogue social. Il soutient qu’il y a déjà trop de gens qui ont peur de s’exprimer, à cause de la pression politique. «Les dirigeants religieux ne veulent pas parler de peur que les subsides leur soient coupés. Ce qui est dommage c’est que la religion délie au lieu de lier», a-t-il soutenu.
Pour rappel, la polémique autour de l’enseignement de la matière « Bible Knowledge », a débuté, le lundi 24 janvier. Ajeet Gopal, le président de l’association socioreligieuse Kranti, avait consigné une déposition au poste de police de Quatre-Bornes contre le collège du Saint-Esprit. Il avait allégué que ce collège imposait l’étude du « Bible Knowledge » à tous ces élèves jusqu’à la Form III.
 
 
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