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Jerry Acis de Terre de Paix : «Mes enfants ne connaîtront pas la misère…»
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Jerry Acis de Terre de Paix : «Mes enfants ne connaîtront pas la misère…»

Jerry Acis aurait pu mal tourner. Aujourd’hui Youth Leader à Terre de Paix La Fondation pour l’enfance, il revient sur son parcours.
Mère alcoolique, fratrie de trois enfants nés de pères différents et inconnus, école buissonnière, alcoolisme précoce… La cause semblait entendue pour Jerry Acis. Mais parfois dans le malheur, interviennent des inconnus qui changent une vie.
Une vie qui démarre en 1988. Du père, il ne reste qu’une signature au bas d’un carnet de santé.
«Je fréquentais l’école primaire de Cité-Kennedy. Mes amis et moi passions nos journées près d’une rivière à Solférino. Nous buvions du vin qui coûtait Rs 10 acheté avec de l’argent volé à la maison.»
Jerry commet de menus larcins. D’abord, dans les cultures de légumes où ils trouvent de quoi accompagner le mauvais vin. La police les connaît…
La mère, souvent en état d’ébriété, le frappe. Intervient le couple Adolphe qui veut inculquer des règles de vie à ce petit garçon de 11 ans. Jerry ne restera que 6 mois chez ses bienfaiteurs : «Ils étaient trop stricts j’avais perdu ma liberté.»
Car l’appel du vagabondage est trop fort. Et la mendicité. La police intervient et sa petite sœur et lui se retrouvent dans un shelter durant 10 mois.
La suite relève d’un parcours jonché de rencontres quasi-miraculeuses. «Pierre-Yves Pougnet, chez qui mon grand-père travaillait, a toujours été là.»
Jerry se retrouve à Terre de Paix. Il passe enfin son CPE à treize ans. Puis, il est inscrit à l’Ecole technique St-Joseph. Devenu le meneur d’un petit groupe d’élèves indisciplinés, il se fait expulser.
A Terre de Paix, il est pris en charge par Jean-Yves Chavrimootoo, Youth Leader, qui l’emmène au centre de Montfort. Il est difficile de perdre certaines habitudes : il vole des outils et il est expulsé à nouveau. Son mentor intervient. Il est réintégré puis suit des cours de soudeur à l’IVTB. Les samedis, grâce à Pierre-Yves Pougnet, il travaille chez Panagora.
Sa vie se stabilise. Jerry se retrouve à dix-huit ans à l’Exit Home de Terre de Paix (voir encart). Il doit se préparer à voler de ses propres ailes. Longues conversations ponctuées d’éclats de voix avec Alain Muneean et Jean-Yves Chavrimootoo. Et c’est le déclic. «Ils ne m’ont jamais culpabilisé, même quand je volais. Ils m’encourageaient à me prendre en mains. Je me suis rendu compte que je pouvais utiliser mes capacités de meneur pour de bonnes choses.»
«Je compris qu’il me fallait laisser derrière Cité-Kennedy et mes malheurs. Puis j’ai rencontré ma copine Christine et nous avons voulu avoir un enfant…»
Il y a deux ans, est né Luca. «Il est tout pour moi. Je suis maintenant Youth Leader à Terre de Paix et mon fils y est en maternelle. On me dit qu’entre Luca et moi, il y a trop d’affection…»
Chez la famille Acis, à Coromandel, on accueille des jeunes un peu perdus qui se cherchent. Sa sœur a un bébé et tous deux s’occupent du grand frère. Luca connaîtra autre chose que l’alcool, l’école buissonnière et la révolte sourde émanant des blessures de l’enfance. Le cycle est rompu…
 Encart
Terre de Paix, La Fondation pour l’enfance
A Terre de Paix, sont accueillis des enfants vivant dans un milieu hostile. A travers le Young Children Residential Care Project, on leur pourvoit une structure de type familial.
Le Youth Home Project concerne les adolescents de quatorze ans à monter. On leur apprend à acquérir de l’autonomie et l’indépendance, sous la tutelle de deux Youth Leaders. Les jeunes sont orientés vers des cours pré-professionnels et des stages en entreprises. Ceux qui en ont les aptitudes sont dirigés vers les collèges du mainstream.
L’Exit Home Project a pour objectif de préparer de façon intensive les jeunes jusqu’à dix-huit ans, à quitter la structure de Terre de Paix et assumer des responsabilités d’adultes.
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