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Jet-Skis: la polémique enfle

18 janvier 2014, 14:31

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Jet-Skis: la polémique enfle

La vitesse qui dépasse la limite autorisée en mer, des engins loués à des mineurs, des dommages causés à l’environnement marin… La liste des dénonciations est longue concernant les Jet-Skis malgré les assurances données par les opérateurs. Et, après Trou-aux-Biches, c’est au tour des forces vives de Mahébourg et de Flic-en-Flac de monter au créneau.

 

Ils ont certifié que leurs Jet-Skis opèrent en dehors du lagon de Trou-aux-Biches. Mais cette assurance donnée par Jayraj Woochit de North West Ltd et par Hemant Kumar Dookun de Blue Shell Ltd, qui sont en opération depuis le début du mois, n’aura pas dissipé les craintes des plagistes. Plusieurs d’entre eux s’élèvent contre l’absence de sécurité pour les baigneurs de même que des pratiques qu’ils estiment aller à l’encontre des législations.

 

À l’instar d’une plagiste qui affirme que «les Jet-Skis sillonnent également le lagon, juste à côté des baigneurs et ce, durant toute la journée, à la recherche de clients». Elle soutient que pendant le week-end, «ils ont raté de quelques centimètres la tête d’une enfant». Pis, indique-t-elle en se fondant sur ses renseignements, les clients pilotant ces engins n’auraient même pas besoin d’une licence de skipper.

 

Sans compter le fait, soutient une autre plagiste, que ces scooters des mers sont aussi loués à des mineurs. Elle affirme avoir vu un de ses voisins, âgé de seulement 14 ans, sur un de ces Jet-Skis, en mer. Choquée, elle déclare qu’elle en aurait immédiatement informé des gardes-côtes. Ces derniers lui auraient alors répliqué que cette activité est ouverte à ceux qui ont au minimum 16 ans et qu’ils ne peuvent contre-vérifier, car les mineurs ne possèdent pas de carte d’identité.

 

La liste des dénonciations à l’encontre des Jet-Skis est longue. Parmi, la vitesse qui, selon des témoins, dépasserait largement la limite autorisée en mer. «Un client est tombé à l’eau dimanche parce que celui qui pilotait le Jet-Ski allait beaucoup trop vite», indique-t-on.

 

Autre point que soulèvent des plagistes : les dommages causés à l’environnement marin. Par exemple, dénonce une passionnée de snorkelling, «dimanche, j’ai vu que les Jet-Skis ne traversaient pas par la passe comme cela devrait être le cas pour accoster la plage». Au contraire, indique cette habituée qui dit connaître parfaitement ce site de plongée, «ils traversent par-dessus le récif».

 

Ce qui irrite également les habitués de Trou-aux-Biches c’est que les opérateurs ont planté une pancarte dans le sable devant des bungalows, pour promouvoir leurs prestations. [NdlR, depuis, les opérateurs soutiennent avoir fait le nécessaire pour l’enlever].

 

Interrogé sur les allégations de plagistes, le patron de Blue Shell Ltd se défend. «On respecte toutes les législations de la Tourism Authority. Maintenant je ne sais pas pour notre concurrent», soutient-il. Il déclare que ses quatre engins sont tirés par une corde attachée à un bateau jusqu’à la plateforme située en dehors du lagon. Il ajoute que ses Jet-Skis sont équipés de turbines à air et non d’hélices, comme d’anciens modèles, et qu’ils sont réglés à 60 km.

 

«Les Jet-Skis font 10 centimètres sous l’eau et nous n’avons accepté pour l’heure que des clients de 16 ans ou plus.» Mais il concède que ces derniers n’ont pas besoin de skipper licence, hormis un gilet de sauvetage. Hemant Kumar Dookun précise avoir investi Rs 10 millions pour ce projet.

 

Mais la polémique ne cesse d’enfler et après Trou-aux-Biches, c’est au tour des forces vives de Mahébourg et Flic-en-Flac de monter au créneau. Opérer des Jet-Skis hors lagon représente des dangers pour le système marin, préviennent-elles. «Nous ne resterons pas les bras croisés. Nous faisons circuler une pétition», s’indignent des opérateurs touristiques du Sud.

 

À Flic-en-Flac, Karl Lamarque, président de l’Association des plaisanciers de l’Ouest, crie à la perturbation du quotidien des dauphins avec l’utilisation de Jet-skis hors lagon. «Le bruit les dérange énormément», soutient-il.

 

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