Publicité
Jimmy Harmon: «Le Prevokbek a permis de changer d’attitude vis-à-vis du Kreol Morisien»
Par
Partager cet article
Jimmy Harmon: «Le Prevokbek a permis de changer d’attitude vis-à-vis du Kreol Morisien»

Quand, pourquoi et où le Bureau d’Education Catholique (BEC) a-t-il initié le projet Prevokbek ?
Nous avons démarré le projet en 2005. De 2001 à 2003, les collèges catholiques sont entrés dans le Prevocational Education avec l’ouverture d’une filière préprofessionnelle dans chaque établissement du secondaire. C’est à la suite d’une évaluation du programme national que les autorités catholiques de l’époque, sous la direction du Père Hervé de St Pern et de Daniel Merven, ont emprunté la voie de la langue  Kreol Morisien pour atteindre les objectifs de base en literacy et en numeracy. C’est Dev Virahsawmy qui a élaboré le programme dans un premier temps et a assuré aussi la formation des enseignants.
 
Combien d’élèves intègrent le Prevokbek chaque année ? Comment fonctionne ce système ?
Chaque année, nous accueillons quelques 425 élèves en pré-vocationnel. Actuellement, le nombre d’élèves dans nos établissements est de 1500 au total, comprenant  les niveaux Form I, II et III.  Les élèves sont dans la filière pré-vocationnelle pour trois ans, après quoi ils sont canalisés par le ministère de l’Education vers des centres techniques.  Nous  orientons aussi nos élèves vers nos trois centres techniques catholiques, dont les scolarités sont malheureusement payantes, ne recevant aucun soutien financier de l’Etat. Par rapport à nos examens bilingues, nous avons même innové au niveau du contenu avec l’inclusion des project work, ainsi que des épreuves orales et écrites. Le taux de réussite tourne autour des 70%.
 
Le programme scolaire du Prevokbek a-t-il connu une évolution au fil des ans ? Combien d''''''établissements proposent aujourd''hui le Prevokbek?
Oui. Il y a eu une nette évolution. Il y a une meilleure acceptation du projet.
Nous avons débuté avec neuf collèges. A ce jour, quatorze sur dix-sept  établissements suivent  le programme Prevokbek. Les trois autres utilisent depuis peu certains matériels en Kreol Morisien. L’étape la plus importante durant ces cinq ans, a été, surtout, l’élaboration d’un médium d’enseignement bilingue (Kreol Morisien/Anglais), avec au bout de trois ans, des questionnaires d’examen bilingue. Nous nous sommes inspirés des modèles qui existent dans les pays scandinaves, l’Afrique du Sud et l’Inde. C’est M. Kader Calla, ex-directeur du Mauritius Institute of Education (MIE), qui a nous aidé en 2008 à travailler sur les aspects techniques.
 
Peut-on conclure que le projet Prevokbek est une réussite ?
Pour reprendre les termes employés par M. Lindsay Thomas, vice-recteur au Collège du Saint Esprit,  lors de notre Award Ceremony qui a eu lieu  hier (17 septembre 2010), pour récompenser les élèves, le Prevokbek pourrait être qualifiée d’une «révolution dans l’éducation depuis l’indépendance». Il faut dire que la question de choix de medium d’enseignement est évoquée dans de nombreux rapports depuis 1941. A mon avis, le Prevokbek a aussi aidé le pays à changer d’attitude vis-à-vis du Kreol Morisien, ce qui a  été un des éléments à inciter nos décideurs à offrir le Mauritian Kreol comme matière optionnelle dans le primaire.
L’autre réussite a été l’élaboration de deux manuels, de niveau élémentaire, l’un pour le  Kreol Morisien comme sujet, et l’autre, un manuel bilingue pour les maths. Nous publierons une deuxième série pour le niveau intermédiaire à la fin de cette année pour le Kreol  Morisien, les Maths mais aussi, un manuel pour English for Non Native Speakers, les Sciences, et la littérature Kreol Morisien, avec l’adaptation d’une œuvre de Ruyard Kipling.
Vu qu’aucun système n’est parfait, que reste-t-il, selon vous, encore à améliorer dans le Prevokbek ?
Le grand problème dans le pré-vocationnel, c’est la courte durée du programme qui est de trois ans. Le BEC a fait une requête auprès des autorités pour que les élèves de prevoc aient les mêmes possibilités que les élèves du mainstream à poursuivre leur scolarité pour six ans dans leurs établissements. Nous sommes disposés à démarrer ce projet dans certains de nos établissements en mettant à profit l’expertise de nos centres techniques.
Alors, cinq ans, ça se fête… Qu’a prévu le BEC pour commémorer cette cinquième année d’existence ?
Depuis le début de cette année, chaque collège a organisé des activités à son niveau. Pour terminer l’année 2010, nous avons prévu deux activités regroupant tous nos établissements, dont le Award Ceremony qui vient d’avoir lieu et le prochain, qui sera un Sports/Fun Day au stade Maryse Justin pour le 30 septembre 2010. En novembre, nous aurons également une activité pour nos professeurs. 
Propos recueillis par Béatrice HOPE
 
Publicité
Publicité
Les plus récents




