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Jocelyne Veerasamy: « La joie de voir pousser des plantes »

31 octobre 2010, 01:19

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L’agricultrice en avait assez de travailler enfermée dans une usine textile pendant 13 heures d’affilée. Elle participe aussi à un projet agricole de Caritas. Heureuse d’être en plein air, entourée de plantes.

«Je touche moins que quand j’étais ouvrière d’usine, mais j’ai le loisir de voir grandir ma fille.» Jocelyne Veerasamy lance un regard en direction  de sa fille, cinq ans. Un grand sourire éclaire le visage de la fillette.

Dix ans à trimer dans une usine de textile. Dix ans à rester debout toute la journée à vérifier la qualité du produit, à plier et à emballer. De 7h30 à 20h30. Treize heures de travail par jour ? Oui, répond-elle, à cause de l’overtime. Ces heures supplémentaires que les ouvriers d’usine ne peuvent refuser. «Je me réveillais à 5h du matin et je rentrais vers 21 heures. Mon mari, qui est maçon, part à six heures et rentre à 18h30. On était tous les deux tellement fatigués.» Un couple éreinté par la nécessité de subvenir aux besoins du foyer.

Après la naissance de sa fille, Mme Veerasamy a cessé de travailler un an. Puis, elle est repartie à l’usine. De nouveau la cadence infernale qu’il faut respecter. Replonger dans une vie abrutissante et ne voir sa petite à la lumière du soleil que le dimanche… Elle décide d’arrêter. Entre le léger confort matériel et le bonheur de voir grandir la petite, le choix n’est pas difficile. La gêne matérielle s’installe quand même, mais la joie de s’occuper de son enfant la comble. Puis, un dimanche, à la messe à Sainte-Hélène, l’illumination : on demande des volontaires pour un projet de jardin potager à O’Connor, près de Curepipe.

Auparavant, quand elle proposait ses services comme employée de maison, on lui demandait des références… Pour le projet O’Connor, sa volonté seulement a été suffisante. C’est vrai qu’elle a toujours aimé s’occuper de sa petite cour… Elle n’allait quand même pas se laisser impressionner par trois arpents de belle terre qui ne demandaient qu’à être exploités.

C’était il y a deux ans. On parlait d’urgence alimentaire. C’était l’époque des émeutes de la faim ailleurs dans le monde. Jocelyne Veerasamy allait produire de la bonne nourriture bien saine. Ma fille n’aurait pas faim. «J’aime sentir la terre et le parfum des plantes et les voir pousser. J’ai davantage du courage à aller travailler le matin, après avoir accompagné ma fille  à l’école. Je touche moins, mais c’est un travail tellement agréable…»

Le travail désormais, pour Mme Veerasamy, n’est plus synonyme de tension, de bruit ou d’abrutissement. En plein air, de 8h30 à 11h30, chaque matin, six jours par semaine à s’occuper de haricots, de cottomili, de belles grosses betteraves toutes rouges, de courgettes et de calebasses…

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