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Joe Lesjongard : « Ce gouvernement fait une règle de ce qui devrait être une exception »
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Joe Lesjongard : « Ce gouvernement fait une règle de ce qui devrait être une exception »

Les coûts additionnels sur les chantiers de travaux publics deviennent de plus en plus exorbitants et surtout trop fréquents. Plusieurs dossiers ont été évoqués au parlement ces dernières semaines. Le député Joe Lesjongard qui s’intéresse particulièrement aux infrastructures publiques est révolté par la proportion que prennent les choses.
Comment expliquez-vous que les coûts additionnels sont aussi importants sur les travaux publics ?
Il n’y a qu’une seule explication, c’est le manque de planification. Tout projet doit être planifié correctement avant le lancement de l’exercice d’appel d’offres. Par exemple, pour la construction d’une route, l’autorité concernée doit faire une étude et à partir de cette étude faire des vérifications sur le terrain et des tests pour vérifier la structure du sol. Ce n’est qu’ensuite que les spécifications de l’appel d’offres sont préparées en se basant sur les données fournies par l’étude et recueillies sur le terrain.
Le ministre des Infrastructures publiques, Anil Bachoo, estime que les imprévus sont normaux sur des chantiers de grande envergure ?
Je ne suis pas du tout d’accord avec le ministre Bachoo. La loi qui régit les contrats tombant sous le Public Procurement Act fait provision pour des variations works ne dépassant pas 30% de la valeur du contrat initial, qui est une norme internationale et sont uniquement liés à des unforeseeable circumstances. Donc, on ne peut même pas justifier des coûts additionnels au-dessus de la barre des 30%. Qui plus est, l’élargissement d’un pont et le changement de trajectoire du réseau de distribution d’eau et du tout-à-l’égout ne peuvent être présentés comme des imprévus. Dans le cas du fly-over du rond-point du Caudan il y a clairement un abus des procédures.
Si le pays est effectivement devenu un grand chantier, comme le dit le Premier ministre, sommes-nous condamnés à payer pour des travaux additionnels continuellement ?
Non. Ce gouvernement est en train de faire une règle de ce qui devrait être une exception. Il n’est pas normal, parce qu’il y a plusieurs chantiers, qu’on soit obligé de payer des montants additionnels. Il faudrait peut-être voir le nombre restreint de compagnies qui se sont partagé les contrats avec certains qui se sont taillé la part du lion et qui n’arrivent pas répondre à leurs engagements dans les délais. Ils demandent du temps additionnel en évoquant toutes sortes de raisons qui sont suivies par des réclamations additionnelles.
Devons-nous nous attendre à d’autres surprises ?
Il se peut que le ministre des Infrastructures publiques soit en présence d’une réclamation additionnelle astronomique sur le projet d’autoroute reliant Terre-Rouge àVerdun. C’est une affaire à suivre.
L’opposition a évoqué la possibilité d’une stratégie des entrepreneurs pour soumettre de propositions basées sur des sous-estimations en sachant qu’ils pourront faire des réclamations additionnelles ?
C’est une possibilité. Mais elle est difficile à prouver.
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