Le karaté kyokushinkai mauricien gravit les échelons. C’est un véritable exploit qu’a réalisé le Mauricien Keni Vardin au début de novembre à l’occasion du 10th World Open Karate Tournament organisé au Japon par l’International Karate Organisationprésidée par Kancho Shokei Matsui. Il a passé un tour face au Brésilien Guilherme Locatelli, référence en karaté kyokushinkai tant en Amérique qu’au niveau international.

Au Tokyo Dome, stade pourvu de 55 000 places et situé dans l’arrondissement de Bunkyo, à Tokyo, Keni Vardin fut le dernier des trois combattants mauriciens faisant partie de la sélection africaine à entrer en action.

Il se retrouva face au Brésilien Guilherme Locatelli, membre d’une équipe fortement représentée, le Brésil détenant le titre de champion du 9th World Open Karate Tournament.

Le combat fut d’une intensité inouïe. Les deux combattants ne se sont pas fait de cadeau. La première minute fut très équilibrée, mais le Mauricien prit le dessus tant physiquement que techniquement.

Il devait l’emporter avec un score final de 5–0. «Cette victoire est non seulement une victoire de l’île Maurice sur le Brésil mais aussi une preuve que même avec des moyens limités, on peut se surpasser. Il suffi t d’y croire. Je saisis l’occasion pour remercier Médine Ltd pour son soutien et son indulgence, grâce auxquels je peux poursuivre ma carrière de karateka. Je dédie cette victoire à mon préparateur, Omar Patel, qui a cru en moi et qui m’a soutenu pendant ces cinq dernières années », déclare Keni Vardin.

Le camp brésilien a pris la défaite de son représentant sportivement, ajoute-t-il, ce qui lui fait penser que le haut niveau est désormais accessible.

Au deuxième tour, Keni Vardin était opposé à l’un des meilleurs combattants polonais du circuit, Patryck Sypien. Le Mauricien fut surpris 5 secondes avant la fi n du round par un coup de pied circulaire au visage qui permit à son adversaire de le mettre K.-O. et de s’imposer
 par ippon.

Le premier combattant mauricien à entrer dans l’arène fut Touyaven Armoogum. Il livra un combat très disputé contre le Japonais Seiygun Kinoshita. Le Mauricien a assuré sur les plans technique et physique, mais le Japonais l’emporta sur décision.

Le combat fut intense et Touyaven Armoogum a évolué à l’aise à ce niveau, commente Keni Vardin.

18 combattants africains

Le troisième Mauricien engagé dans ce tournoi mondial était James Kistohurry. Face au Russe Goderzi Kapanadze, James Kistohurry adopta la stratégie du combat rapproché et cela porta ses fruits. Il sut composer avec l’intensité des coups et resta dans le combat contre un adversaire qui avait la rage de vaincre. Goderzi, deuxième de l’All America 2011, l’emporta sur ippon dans les derniers instants du match. «Ce combat m’a permis d’identifier mes faiblesses.

Cela m’aidera à m’améliorer pour les combats à venir», confie le Mauricien. Keni Vardin (ceinture noire 2e dan, 31 ans, 95kg), James Kistohurry (ceinture noire 1er dan, 33 ans, 94kg) et Touyaven Armoogum (ceinture noire 1er dan, 27 ans, 90 kg) ont intégré la sélection africaine forte de 18 combattants à l’issue du championnat d’Afrique qui s’est tenu à Cape Town en juillet dernier. Ils ont mis le cap sur le Japon le 31 octobre. C’est la première fois que Maurice comptait trois représentants à ce niveau.

Les championnats du monde se sont déroulés au Tokyo Dome les 4, 5 et 6novembre. Ils ont attiré des milliers de spectateurs venus de différents pays et continents.

«Ce tournoi a vu la participation de 192 combattants venant d’Amérique du Nord, d’Amérique du sud, d’Europe, d’Afrique, d’Asie, de Russie, du Moyen Orient et du Pacifi que Sud. C’est le tournoi par excellence, combattre dans ce tournoi est le rêve de tous les adeptes de karaté kyokushinkai. Pour y accéder, il faut non seulement être parmi les meilleurs sur le plan national mais aussi sur le plan continental», précise Keni Vardin.

Les participants mauriciens sont arrivés au Japon le 2 novembre. La pesée officielle et l’enregistrement des combattants ont été effectués le lendemain. Le tournoi a débuté peu après. Les trois karatékas mauriciens ont eu le privilège de tirer contre les meilleurs karatékas au monde.

A l’issue du tournoi, ils ont suivi un stage de deux jours au mont Fuji. «Nous invitons les jeunes à se joindre en nombre à notre famille, souligne James Kistohurry, car nous aimerions partager les bienfaits du karaté kyokushin avec un plus grand nombre d’adhérents. Je tiens, aussi, à remercier le Sempai Yousouf Ramjan pour son soutien continu et le Sensei Nanda Venkatakisnen pour son accompagnement durant la préparation.»

Robert DARGENT