Publicité

Kavita Jeetun : La fée des bougies

15 juillet 2013, 06:20

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Kavita Jeetun : La fée des bougies

Parfumées ou décoratives, les bougies de Kavita Jeetun ont un brin d’originalité. Cette enseignante très active fait tout son possible pour réussir dans ce domaine très compétitif.

 

La fabrication de bougies n’est pas forcément une activité des plus originales, car de nombreux entrepreneurs mauriciens pratiquent déjà cette activité. Kavita Jeetun est consciente de cette réalité. C’est pour cela que cette habitante de Laventure tente par tous les moyens de se démarquer des autres, en proposant une panoplie de bougies parfumées et décoratives atypiques. Pour cette passionnée de décoration intérieure, les bougies ne se résument pas qu’aux fleurs ou aux lampions : leur matière modelable l’invite à travailler des formes différentes. Bouddhas, divinités indiennes, dodos, diyas décorés d’épices ou de riz colorés, son art a de multiples visages. Elle a souvent des idées lumineuses, comme sa bougie ondulée en forme de flambeau. « Ça, c’est unique, confie-t-elle.Lors d’une soirée à la plage, au lieu d’utiliser du pétrole, vous n’avez qu’à piquer ces flambeaux en bougies tout autour. Ça crée une ambiance, une atmosphère extraordinaire ».

 

Enseignante dans une école du Nord depuis 22 ans, Kavita Jeeetun est très active dans le social. Membre de Women In Networking et formatrice de Women In Politics, elle est aussi la présidente du Lions Club de Flacq. Mais ces différentes activités ne lui suffisaient pas, l’enseignante désirait faire autre chose. Sa passion pour les bougies, dont elle apprécie la capacité à « changer l’atmosphère », ajoutée à son envie de s’épanouir et de rencontrer plein de gens, l’a poussée à se lancer dans ce business. Son aventure commence donc en 2007, suite à sa rencontre avec un homme d’affaire taïwanais qui commercialisait des machines pour la fabrication de bougies classiques. Comme le marché était très compétitif, elle a eu l’occasion de participer en avril 2008 à une foire organisée par la SMEHDA, qui permet aux PME de vendre leurs produits et aussi d’établir des contact avec de plus grands marchés.

 

Par la suite, sa rencontre avec Mickey Davidsen, directeur de la compagnie Dacom et spécialiste des bougies et des huiles essentielles destinées aux hôtels, va changer sa manière d’appréhender ce domaine. Elle qui ne fabriquait jusqu’alors que des bougies classiques et des diyas s’est engagée dans un cours intensif de six mois, en compagnie de son époux. Elle s’émerveille des techniques qu’elle découvre, et apprend à manier différentes formes de cire, à gérer les températures de cuisson et les couleurs, et à utiliser des parfums. Ce cours lui donne l’envie de diversifier ses produits. Désirant proposer des produits de qualité, elle choisit des matières premières venant d’Afrique du Sud et de France. Ses bougies sont fabriquées uniquement à la main. Il suffit de les laisser sécher et de les modeler ensuite : « Dans le moule, je travaille la cire, la fait cuire, fondre, la laisse refroidir avant de démouler. Ensuite, je commence à la façonner, à la décorer avec de la peinture, de la gravure, à l’agrémenter de motifs », explique-t-elle.

 

Selon le modèle, la fabrication d’une bougie lui prend 30 minutes à six heures. « Plus elle prend du temps à sécher, plus la bougie brûle longtemps. C’est important de savoir respecter les normes », conseille-t-elle. Ses bougies anti-moustiques à la citronnelle se vendent comme des petits pains. Et, à ceux qui cherchent à se relaxer, Kavita Jeetun propose des bougies parfumées à la lavande. L’atelier de la jeune femme est une vraie caverne d’Ali Baba : on y trouve bougies aux extraits d’ylang-ylang, de frangipane, de bougainvillée, de coco et vanille ou de cannelle et orange…

 

Même si son business prospère, Kavita Jeetun ne s’est jamais reposée sur ses lauriers. “Fabriquer des bougies prend énormément de temps, et ce n’est pas toujours facile de gérer une petite entreprise. »Heureusement, elle a le soutien de sa famille, surtout celui de son époux, qui s’occupe de la production. Pourtant, elle pense que les produits de petites entreprises telles que la sienne ne sont pas suffisamment mis en valeur. Ses bougies se vendent surtout à travers le bouche à oreille, même si « la National Women Entrepreneur Council et la Small and Medium Enterprise Development Authority nous aident en organisant plusieurs foires. » Mais les choses risquent de changer bientôt pour son entreprise, car elle participera en novembre à une foire internationale organisée par Enterprise Mauritius à la Réunion. La femme entrepreneur espère pouvoir y internationaliser ses produits.

 

Publicité