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Kenzo Takada : «J’ai beaucoup aimé le métissage au marché de Port-Louis…»

26 octobre 2010, 07:10

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Kenzo Takada, célébrité de la mode, signe la collection raffinée et exclusive des 257 employés de l’hôtel de luxe So Mauritius. Cet homme de 71 ans, à qui on donnerait 25 ans de moins, promet de revenir «faire la fête avec les amis» à Maurice.


Qu’est-ce qui vous a inspiré ici à Maurice pour créer les uniformes Sofitel So Mauritius ?

Depuis que le groupe Accor m’a approché un an de cela, je suis venu au mois de janvier dernier pour visiter l’île. J’ai beaucoup aimé le métissage au marché de Port-Louis et la façon dont les gens s’habillent dans la rue. Mes créations sont puisées des styles indien et créole, qu’on voit ici et que je trouve très intéressants. Mais j’ai voulu quelque chose de classique, tout en apportant une touche moderne. De plus, je n’ai pas voulu imposer un style aux gens qui travailleront à l’hôtel, car leurs uniformes doivent avant tout refléter leur culture. Et Maurice est l’exemple idéal pour moi.

De nombreux jeunes mauriciens comme étrangers s’intéressent de plus en plus à faire de l’univers de la mode leur métier. Que pensez-vous de ces jeunes talents ?

Il y a tellement de nouveaux créateurs de la mode. Les nouveautés d’il y a dix ans sont des grands aujourd’hui. Je trouve incroyable cet intérêt de la mode auprès des jeunes. Ils sont nombreux les pays qui organisent les Fashion Week et ont des écoles de mode. D’ailleurs, cela devient aussi important pour l’économie d’un pays. La dernière fois, j’étais en Ouzbékistan où ils avaient tenu une Fashion Week, chose qu’il n’y avait pas quelques années de cela. En parlant de talent mauricien, j’ai été vraiment impressionné par le travail d’un graphiste très talentueux que j’ai rencontré à Paris. Il m’a montré une maquette. Son nom m’échappe mais je suis sûr qu’il se reconnaîtra.

Et que leur conseillez-vous à ces jeunes talents ?

Il ne faut surtout pas baisser les bras. Quand on aime quelque chose, il faut vraiment y croire. L’originalité et le talent sont aussi des atouts très importants dans tout ce qu’on fait.

Le talent ne suffit pas, il faut aussi pouvoir sortir de l’ombre et se distinguer. Est-ce que ça a été facile pour vous ?

Quand j’ai démarré en 1970, les journalistes m’ont beaucoup aidé. Ce qui les intéresse, ce sont, en effet, l’originalité et le talent. A l’époque, les journalistes n’aimaient pas parler de cet Américain ou de cet Italien qui avaient réussi chez eux et qui viennent par la suite en France. Mais plutôt de celui qui avait commencé à Paris, comme moi. Mais ce n’est plus le cas aujourd’hui.

S’il y avait à revivre cette importante étape de votre vie, notamment, vous rendre à Paris et subir à nouveau le choc des cultures, le referiez-vous ?

En 1965 quand je suis venu à Paris en bateau, en passant par Hong Kong, Singapour, Bombay, Djibouti, entre autres, j’ai vu plein de gens. Quand j’ai démarré avec mes créations, j’ai mis ma culture japonaise en avant. Ensuite, j’y ai adapté mes souvenirs de voyage, suivant mes différentes rencontres. Maintenant c’est différent. Du Japon, on se rend à Paris par avion et on ne vit pas les mêmes expériences. Ce sera donc aujourd’hui une autre aventure.

Qu’est-ce qu’un grand nom de la mode, du parfum et de la peinture reste à accomplir aujourd’hui ?

Continuer. J’ai tout simplement envie de continuer, mais finalement je n’ai pas beaucoup de temps. (Rires)

Entre le Japon, Paris et Maurice, que choisissez-vous ?

Le Japon j’aime bien, c’est ma terre natale. Paris, c’est pour le travail et Maurice, la détente.

Avez-vous d’autres projets à Maurice ?

Non pas pour le moment. La prochaine fois j’y reviendrai pour me détendre, me balader dans la forêt, la montagne ainsi que pour faire la fête avec des amis.

Propos recueillis par Karen Walter-Kawal

 

Kenzo Takada, entouré du personnel de ‘So Mauritius’. A sa gauche, le GM, Jean-Pierre Simonnet.

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