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Khalil Elahee: «La mise sur pied d’un cadre régulateur qui est plus important que le litige entre le GM et la MSPA»
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Khalil Elahee: «La mise sur pied d’un cadre régulateur qui est plus important que le litige entre le GM et la MSPA»

L’expert en énergies renouvelables revient sur le différend qui existe entre le gouvernement et la Mauritius Sugar Producers’ Association.
Comment interprétez-vous le nouveau désaccord entre le gouvernement et les sucriers?
Je pense qu’il faut tout faire afin d’éviter une guerre entre le gouvernement et les sucriers. L’avenir commun de tous, dans le long terme, exige qu’on fait l’impasse sur nos ‘vested interests’. Comme il faudra résister à la tentation d’en faire toute une affaire dans le contexte des élections à venir.
Ouvrir l’actionnariat des projets de production électrique et d’éthanol, jusqu''''à 35% dans le cadre du Cane Democratisation Fund, doit être une opportunité pour débloquer la situation et donner un ‘boost’ à la concrétisation du projet Maurice Ile Durable. Les intérêts des générations futures, y compris en termes d’environnement et d’équité, doivent être notre priorité.
Le rapport du consultant sur les contrats CEB-IPPs mènera-t-il à une baisse des prix de l’électricité?
Si cette possibilité n’existe pas, il vaudra mieux ne pas en faire toute une histoire. Le gouvernement peut imposer des taxes sur les profits liés à l’utilisation du charbon ou encore demander la fermeture de la seule centrale ‘coal-only’ en ligne avec la vision MID. Les opportunités qui demeurent, surtout dans le contexte de l’après-Copenhague, doivent nous forcer à œuvrer pour l’intérêt commun qui nous unit dans le long terme.
Le gouvernement n’a-t-il pas raison de vouloir revoir les contrats signés entre les deux partis?
Au niveau de la génération électrique, il y a un retard des projets de centrale à charbon de City Power et d’incinération de Gamma Energy. Cela a pour résultat l’obligation du CEB d’investir dans des centrales à l’huile lourde à Fort Victoria. Et si maintenant le projet de Gamma Energy est revu pour ramener la puissance de 20MW à 7MW, il y a lieu de se poser des questions sur la validité même de la stratégie énergétique du gouvernement, finalisée en octobre 2009. Surtout lorsqu’on constate que la croissance de la demande sera moins que les 5% prévus, tant à cause de la gestion de l’énergie que du ralentissement de l’activité économique.
Il y a le rapport de la NESC soumis en février 2009 qui propose de concilier les objectifs de Maurice Ile Durable, soit plus de 60% de renouvelables d’ici vingt ans, avec la politique énergétique. Elle mise sur une augmentation de la demande maîtrisée à 2.5%, une optimisation de la bagasse et une ‘fast-track approach’ pour l’éolienne. Il est aussi question de la mise sur pied d’un cadre régulateur qui, selon moi, est plus important que le litige entre le GM et la MSPA. D’ailleurs, tout montre que l’après-Copenhague favorisera les énergies renouvelables et les contrats signés favorisant le charbon ne seront qu’un mauvais souvenir si nous acceptons de franchir le pas vers une Ile Maurice Durable. Dans ce sens, le GM devra chercher la fermeture de la centrale à charbon du sud dans un proche avenir !
Pourquoi, selon vous, les sucriers veulent-ils résister à ces éventuels changements?
Je ne sais pas vraiment leurs raisons parce que le rapport n’est pas public. Ce qui est étrange surtout lorsqu’on parle de bonne gouvernance et de transparence!
Finalement, ce conflit ne serait-il pas qu’un thème de campagne qui n’aboutira pas à grand-chose dans le concret?
Je suis persuadé que le conflit peut être évité! La solution est le projet MID avec une optimisation de la production électrique à partir de la bagasse et des résidus de la canne avec une participation du Cane Democratization Fund. On pourra même y ajouter les déchets verts. La cogénération est plus efficace que les procédés conventionnels et demeure une opportunité dans le cadre des flexi-factories. Non seulement, nous réduirons notre dépendance sur le charbon, mais nous pourrons aussi avoir de l’éthanol pour nos voitures. Tout cela impliquant le gouvernement, les petits planteurs, les artisans et pourquoi pas le public en général! Il faut s’éloigner du problème et chercher la solution dans la durée et dans ce qui est de l’intérêt commun!
 
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