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Kristèle Ng Man Sun : Avoir toujours bonne mine grâce au maquillage
6 juillet 2013, 01:36
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Kristèle Ng Man Sun : Avoir toujours bonne mine grâce au maquillage

La Mauricienne Kristèle Ng Man Sun a réussi à se faire une place dans la cour des grands du maquillage à Paris et Londres en tant que cosmétologue puis comme formatrice à l’international. Désormais consultante en free-lance, elle a lancé sa boutique en ligne, «My Beauty Time».
Kristèle Ng Man Sun, 34 ans, qui vit à Londres et qui s’est livrée par mél, a longtemps hésité avant de trouver sa voie. Il faut dire que ce n’est pas simple d’être l’aînée de Renaud et de Linda Ng Man Sun, deux personnes à forte personnalité. Son père est un spécialiste du VIH/Sida à la retraite et sa mère esthéticienne et propriétaire d’un cabinet d’esthétique à Port-Louis.
Si Kristèle opte pour des matières scientifiques au Couvent de Lorette de Port-Louis, c’est dans l’optique d’étudier la médecine et de marcher sur les pas de son père. Or, celui ci la décourage. «Il m’a dit que c’était trop dur et m’a suggéré de m’orienter vers l’informatique car il voyait bien que j’aimais cela. J’ai eu mon premier PC à 14 ans et je passais des heures devant l’écran.»
Sa mère aurait bien voulu lui apprendre l’esthétique mais cet art ne l’intéresse pas du tout. Ses matières principales d’études en Form VI sont donc les sciences et l’informatique.
Pour meubler les huit mois d’attente jusqu’à son départ pour des études supérieures en Grande-Bretagne, elle fait un stage dans une société informatique. Et là elle déchante, car elle réalise qu’elle n’a pas envie d’être analyste programmeuse toute sa vie.
C’est là qu’elle pense à la cosmétologie. Lorsqu’elle l’annonce à ses parents, ils tombent des nues. «Tout le monde chez moi pensait que j’avais perdu la tête. Même ma mère avait du mal à y croire. La famille me demandait si j’avais vraiment fait le bon choix !»
Elle fait deux ans d’études en cosmétologie à l’université de Newcastle upon Tyne, en Angleterre, et complète sa formation dans une école privée à Montpellier, en France. Comme elle est bilingue, elle veut voir du pays et du monde et devenir formatrice internationale pour une marque de soins. Un tel poste est inexistant à Maurice et en France, il est rare et par conséquent très convoité.
Kristèle réussit à avoir un entretien d’embauche comme maquilleuse chez By Terry. Cette marque réputée de cosmétiques a été conçue par Terry de Gunzburg, maquilleuse chez les soeurs Carita à Paris puis directrice artistique maquillage du couturier Yves St Laurent (YSL). C’est elle qui a créé Touche Éclat, produit phare d’YSL. Kristèle ne pouvait donc rêver mieux. «Je crois que ce qui a convaincu la fille de Terry, c’est que j’ai dit que j’étais là pour évoluer et non pas finir comme simple maquilleuse. Le fait de travailler dur sans exiger le salaire que je méritais a permis à Terry de m’apprécier et de me prendre sous son aile ».
Elle a la chance d’être choisie pour maquiller les candidates de Miss France 2001. «Maquiller les candidates pour ce concours m’a permis de gagner en assurance et de pouvoir m’imposer à des personnes plus âgées que moi et qui avaient plus d’expérience.»
Elle est ensuite recrutée par Decléor et Carita où elle devient formatrice internationale junior puis senior. Elle voyage énormément pour animer des séminaires sur les cosmétiques. «Le fait de voyager dans presque 60 villes et de parler devant un parterre de 100 à 400 personnes de plusieurs nationalités a affermi ma personnalité. Voyager était devenu comme une drogue pour moi.»
Au bout de trois ans, elle est débauchée par une chasseuse de tête pour être responsable de la formation internationale chez La Colline, marque de cosmétiques suisse Premium dont le concept est basé sur l’oxygénation cellulaire pour des propriétés anti-âge. «Les formules de La Colline sont hyper high-tech et innovantes. Ce fut un poste à responsabilité où j’ai eu la chance de développer des protocoles de soins visage et corps pour leur institut situé place de l’Opéra à Paris.» Sa connaissance de l’outil informatique lui sert à développer des manuels, des books et des présentations qu’elle met à profit lors de ses formations.
Au gré de ses déplacements, elle réalise comment différentes cultures réagissent différemment à un même produit. «J’ai ressenti cela presque partout où je suis passée. Il faut être très diplomate pour n’offusquer personne même lorsque l’on n’est pas d’accord et que l’on n’est pas dans son pays d’origine», dit-elle. Elle ajoute que «le plus dur a été de maquiller les princesses des Émirats arabes sous leur voile. Il ne fallait surtout pas les contredire et les normes européennes de maquillage ne passaient pas du tout. Par exemple lorsque l’on se fait un smoky eye, on doit se mettre juste un brillant à lèvres ou un rouge à lèvres clair. Et si l’on passe outre et que l’on décide de mettre un rouge à lèvres foncé, pour ne pas dire pétard, le maquillage des yeux doit être doux. Or, aux Émirats arabes, c’est tout ou rien ! Il fallait foncer le maquillage des yeux et mettre un rouge à lèvres écarlate. C’est le maquillage que les princesses arabes adorent.»
Elle cite aussi l’exemple des produits de soins qui font un tabac en Asie, aux textures légères et ultra raffinées que les Asiatiques appliquent en couches superposées. C’est un rituel de layering, ce qui explique aussi que le chiffre d’affaires le plus important en cosmétiques se fait en Asie. Kristèle ajoute que les Japonaises et les Coréennes ont une longueur d’avance sur les Européennes en matière de technologies de soins et de maquillage. «Cela fait des années qu’elles utilisent les BB Cream pour Blemish Balm Cream ou CC Cream pour Colour C o n t r o l Cream, alors qu’en France, c’est actuellement la déferlante de ces produits de soins. Les Européennes, elles, sont très conscientes des actifs synthétiques et chimiques. De ce fait, elles préfèrent les produits naturels ou issus de l’agriculture biologique. De plus, les Anglaises et les Françaises adorent foncer leur peau à l’aide de poudres bronzantes ou de produits auto-bronzants.»
Kristèle prend un plaisir particulier à former les directeurs et managers cosmétiques par rapport aux nouveaux produits et protocoles de soins. «Pour convaincre, il faut être incollable sur les questions posées. L’astuce est de toujours se mettre au niveau de l’interlocuteur, d’être toujours attentive et de sourire même quand on n’est pas d’accord. Et puis, il faut connaître la culture.»
Un bon cosmétique, explique-t-elle, est celui qui est adapté aux besoins de la peau. Appelée à dire pourquoi les cosmétiques et produits de soins sont si chers, elle réplique que c’est en raison de divers facteurs, dont la complexité des formules, le nombre de principes actifs qu’ils contiennent.
Le maquillage est important, souligne-telle, car il donne bonne mine, même lorsque l’on est fatigué. «Comme disait Coco Chanel, on n’a pas une seconde chance de faire une première bonne impression ! Un bon maquillage est celui qui se base sur la carnation et qui tient compte de la forme des yeux et du visage.»
Cette bloggeuse lifestyle (www.simplyenjoymylife.com) qui écrit sur tout ce qui l’intéresse – cela va des cosmétiques aux restaurants testés – travaille désormais en consultante freelance. «Je bosse 12 heures par jour, bien plus que lorsque j’étais simple salariée.» L’envie lui est récemment venue de créer un site marchand et de proposer des marques de soins et de cosmétiques qu’elle apprécie, par exemple, la marque américaine Suki qui offre des soins cosmétiques naturels, les produits espagnols Sepai, très high-tech, le maquillage minéral américain Jane Iredale, pionnière en la matière, et les éponges démaquillantes naturelles Konjac.
Kristèle a donc conçu sa boutique en ligne – www.mybeatytime.co.uk – et ne se contente pas seulement de vendre. Elle consulte et conseille en ligne avant de déstocker et de faire expédier les produits commandés. La livraison s’effectue généralement au bout de cinq jours. Jusqu’à présent, elle a eu des commandes d’Australie, du Canada, de France, d’Angleterre et de Maurice. Bien que son site marchand a bien démarré, Kristèle, qui est une fonceuse, veut que cela aille plus vite.
Mariée à son ami d’enfance – elle le connaît depuis la maternelle – Kristèle sera à Maurice à la mi-juillet et ne manquera pas de donner des conseils aux clientes de sa mère. Celui qu’elle donne lors de cet entretien est qu’on ne se maquille pas à 20 ans comme à 50. «A 20 ans, on peut tout se permettre. A 50 ans, le maquillage est plus correctif. Il doit donner un éclat au teint et ne pas filer dans les ridules.» Tout un art…
«J’AI DIT QUE J’ÉTAIS LÀ POUR ÉVOLUER ET NON PAS FINIR COMME SIMPLE MAQUILLEUSE.»
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