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Krit Munohur: « Le GM ne doit pas se laisser piéger… L’abolition du CPE est un faux débat!»
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Krit Munohur: « Le GM ne doit pas se laisser piéger… L’abolition du CPE est un faux débat!»

Le président de la Voice of Hindu adresse un avertissement ferme au gouvernement. Il ne faut pas que l’Etat «tombe dans le piège» de ceux qui militent pour l’abolition du Certificate of Primary Education (CPE).
Pourquoi êtes-vous contre l’élimination du CPE?
Pour nous, c’est un faux débat. La VOH conseille au gouvernement de ne pas entrer dans le piège des personnes qui l’alimentent. C’est un avertissement fort. Nous n’avons pas besoin de changer le système éducatif à chaque fois qu’une voix s’élève contre le CPE!
Vous affirmez qu’il y a actuellement un débat. Qui est à l’origine de celui-ci, selon vous ?
Il y a bien un débat et j’ai entendu récemment le Père Grégoire dire qu’il faut éliminer le CPE. Vu que le débat à ce sujet se poursuit, nous constatons qu’il est en train de devenir sérieux.
Supposons. Dans ce cas, quelles seraient les motivations de ces personnes pro-abolition du CPE?
Je l’ignore. Je ne sais pas si leurs motivations s’établissent sur une impression qu’une certaine communauté connaît la réussite dans ce système éducatif et que d’autres sont pénalisées… Franchement, je ne sais pas ce qui peut les motiver.
Vous défendez ardemment le CPE. Pourquoi y croyez-vous tant?
Je pense que tous les enfants qui naissent à Maurice, naissent égaux. Tous les enfants mauriciens ont la chance d’avoir accès à l’éducation. Le pays a eu droit à deux boums dans le domaine de l’éducation. Premièrement, l’ancien Premier ministre, Seewoosagur Ramgoolam, a donné à tous les enfants l’accès à l’éducation quand il l’a rendu gratuite. Deuxièmement, l’actuel PM, Navin Ramgoolam, a amené le transport gratuit. Ces deux privilèges visaient les enfants pauvres en particulier.
Aujourd’hui, le gouvernement investit encore énormément dans l’éducation.  Il ne faut pas abolir le CPE parce qu’il y a une petite poignée d’enfants qui n’est pas en train «d’apprendre».
Une des raisons de ceux qui veulent que le CPE soit enlevé est l’élimination de l’énorme pression de la compétition qui pèse sur des enfants qui ont seulement onze ans. Qu’en pensez-vous?
Ecoutez, personnellement, j’ai réussi ce qu’on pouvait appeler le «CPE» dans les années 70. Savez-vous qu’à l’époque, il fallait prendre part aux examens de la 6ème et, ensuite, à ceux de la Petite Bourse? Les examens n’étaient-ils pas difficiles à ce moment là? D’ailleurs, les élèves de cette époque ne disposaient pas de toutes ces facilités qu’ont ceux d’aujourd’hui. D’accord, on parle d’en finir avec le CPE, mais que propose-t-on à la place?
Dans son plan stratégique 2008-2020, le ministre de l’Education, Vasant Bunwaree, propose, entre autres, qu’il y ait un examen crucial en «Form III ou IV» quand les élèves sont plus âgés. Il abolit le CPE dans le sens qu’il deviendrait un examen de fin de cycle primaire «normal» et influencé par l’évaluation continue. Croyez-vous que les élèves ne subissent pas la pression des examens au collège?
Je vous dis que pour nous, le CPE c’est la base de l’éducation d’un enfant. La compétition, même à cet âge, est saine. C’est bien qu’ils fassent des efforts pour obtenir l’entrée dans les meilleurs collèges.
Donc, que préconisez-vous pour améliorer cette année scolaire pour l’élève en fin de cycle primaire?
Il faudrait peut-être diminuer le nombre de matières au CPE. Ou peut-être donner aux élèves de 6ème davantage d’outils afin de réussir les examens du CPE. Pourquoi ne pas leur offrir des leçons particulières gratuites après l’école, par exemple?
Au lieu de chercher à abolir le CPE, pourquoi ne pas placer des professeurs qualifiés dans les écoles ZEP (Zone d’Education Prioritaire)? Depuis leur ouverture, les écoles ZEP n’ont contribué qu’à la ghettoïsation des enfants défavorisés.
Comment se mobilise la VOH pour défendre le maintien du CPE?
Nous avons des réunions quotidiennes avec des parents d’élèves. La semaine dernière, nous en avons rencontré 1 200, lors d’une réunion, à Palmar. Des pédagogues à la retraite leur expliquent les dangers de l’abolition du CPE.
En fin de semaine prochaine, nous organisons une grande réunion dans le nord, à Goodlands. Puis à Terre Rouge. Par la suite, nous continuerons à Bambous, à Midlands… Nous comptons rencontrer des parents partout à travers l’île.
Et si, finalement, malgré vos campagnes, Vasant Bunwaree ne changeait pas de position par rapport au CPE?
Le ministre doit considérer sa carrière politique. Il ne faut pas qu’il oublie quelles personnes l’ont propulsé à son poste!
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