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L’APEIM annonce la fermeture de ses écoles
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L’APEIM annonce la fermeture de ses écoles

Les enfants handicapés n’ont décidément pas la cote chez les décideurs. Lasse du manque de considération que leur accorde l’Etat – et d’avoir à se battre afin que le gouvernement lui paie des subsides pour l’éducation des enfants souffrant d’un handicap mental – la direction de l’Association des parents d’enfants inadaptés de l’île Maurice (APEIM) a, dans une lettre au ministère de l’Education le 8 mars, signifié son intention de fermer ses neuf écoles à travers l’île.
Une décision qui, selon l’APEIM, a laissé les autorités indifférentes puisqu’il n’y a eu aucune réaction à la lettre, insiste la directrice de l’association, Irène Alessandri.
«Ce n’est pas vrai, nous avons appelé l’APEIM pour leur confirmer que nous avons bien reçu leur lettre»,réagit pour sa part JayenTeeroovengadum, l’attachéde presse du ministre del’Education.
C’est là justement tout le problème entre l’APEIM et le ministère de l’Education. «Il n’y a jamais eu de dialogueavec le ministre VasantBunwaree qui refuse de nousrencontrer», dénonce Alessandri.
L’APEIM reproche avant tout à l’Etat de ne pas prendre ses responsabilités face aux enfants souffrant d’un handicap mental, laissant ce soin aux ONG.
«Doit-on rappeler que l’Etat offre l’éducation gratuite à tous les Mauriciens pour autant qu’ils ne fussent pas handicapés mentaux ?» demandel’APEIM dans sa lettre auministre de l’Education.
Depuis plusieurs années, c’est le principal grief de l’APEIM ; que c’est à l’Etat d’assurer l’éducation «de tout citoyen de quelque niveauintellectuel qu’il soit» ; et qu’«aucune association, pasmême l’APEIM, ne peut s’ysubstituer indéfiniment».
Mais de tout temps, l’Etat a été sourd à ces appels. Jusqu’en 2002, pas un sou n’a été versé aux 15 associations s’occupant de l’éducation des enfants souffrant d’un handicap mental. En 2006, le gouvernement accepte le principe de la parité mais selon des sources dignes de foi, l’Etat dépense Rs 50 500 par enfant «normal» pour sa scolarisation par année contre Rs 19 000 par enfant handicapé. Ce chiffre n’est pas confirmé par le ministère mais selon des chiffres officiels, seuls 0,3 % du budget de l’éducation sont alloués aux enfants avec des besoins spéciaux.
Toujours est-il que selon l’APEIM – qui offre, elle, l’éducation gratuite aux enfants dont elle a la charge – l’Etat lui doit à ce jour Rs 1 million. Ce que conteste le ministère de l’Education qui déclare ne rien devoir à cette association.
Ce qui crée une atmosphère très peu incitative au dialogue – combat incessant de l’APEIM ; «il est temps quel’on s’asseye et qu’on discute car l’Etat doit prendre le relais etnous ne pouvons pas continuer ànous parler à travers la presse !» dit Irène Alessandri. Car 250 enfants ne seront plus scolarisés à partir de janvier prochain et ce sera à l’Etat d’assurer leur scolarisation.
La réaction du ministère de l’Education en dit long sur l’attitude qui prévaut. «Noustrouverons une solution. Nel’avons-nous pas fait pour lesenfants du foyer Namasté ?»
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