Elle devait recevoir le «Dadasaheb Phalke Academy Award» ; Mala Sinha l’a refusé, mécontente du «manque de respect» des organisateurs à son égard.

Mala Sinha, légendaire actrice de films tels que Pyasa de Guru Dutt, Dhool Ka Phool et Gumrah de BR Chopra ou encore Geet de Ramanand Sagar, est très en colère. A l’origine de son courroux : ce qu’elle considère comme étant un «manque de respect» du comité organisateur des Dadasaheb Phalke Academy Awards. Poussant l’actrice à refuser cette récompense.

«Ils ont commis une grave injustice envers moi», lâche Mala Sinha, très remontée. «Quand les membres du comité, dont le président, m’ont demandé d’accepter cette récompense en tant qu’‘artiste de légende’, j’étais contente de le faire», raconte-t-elle. C’était il y a un mois.

Mais lorsqu’ils se sont rendus à son domicile pour lui remettre officiellement le carton d’invitation, Mala Sinha s’est dit «profondément choquée». «Mon nom n’était pas inscrit à côté des autres récipiendaires de cet award, tels que Asha Bhosle et Pamela Chopra (l’épouse de feu Yash Chopra).» Aux dires de l’actrice, elle s’est sentie «insultée». «J’aurais mieux préféré qu’ils me giflent qu’ils m’insultent de cette façon !» C’est ainsi qu’elle leur a dit de reprendre leur invitation et de s’en aller. «Je ne peux dire à quel point je suis en colère. Certes, Asha Bhosle et Yash Chopra sont de grands artistes. Mais suis-je si ‘négligeable’ en comparaison pour que l’on m’insulte de la sorte ? Il est préférable qu’ils ne me donnent aucune récompense. Je n’en veux pas !» D’en rajouter une couche : «Quelle est la contributionde Pamela Chopra au cinéma pour que l’on puisse imprimer son nom et pas le mien ?» 

Le président des Dadasaheb PhalkeAcademy Awards, Santosh Jain, lui, se défend. «Elle voulait avoir son nom sur le carton d’invitation. Mais il y a 50 lauréats et nous ne pouvons pas imprimer le nom de chacun d’entre eux», ditil. Avant de poursuivre : «Après, Pamela Chopra a reçu le Saraswatibai Phalke Award pour avoir soutenu Yash Chopra pendant toute sa carrière.»

Mala Sinha n’en démord pas. Et estime avoir fait des films notables. «Récemment, je regardais Dhool Ka Phool, qui est sorti en 1959. Cela m’a impressionnée de constater à quel point ce film était avant-gardiste. J’ai commencé ma carrière dans les années 50 et je l’ai poursuivie jusque dans les années 90.» De révéler qu’elle avait même reçu deux propositions de films hollywoodiens dans les années 60, en tant qu’actrice principale. Son père, qui s’occupait de sa carrière, les aurait refusées : «notre culture ne permet pas à nos filles de travailler dans cette culture de proximité qui prévaut dans le cinéma occidental. Alors, excusez-nous», aurait-il dit aux réalisateurs.

«Voilà le respect qu’on m’accordait à Hollywood, lance Mala Sinha. Voyez comment l’on me traite ici...»