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La Fête des mères de Katia

2 juin 2009, 20:00

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Une tranche&nbspde pain recueillie avec sa voisine et un morceau&nbspde sardine, c’est le repas qu’a mangé Katia, le jour de la Fête des mères. <BR>&nbsp<BR>La jeune femme, d’une trentaine d’années, habite à côté de l’hôpital Dr Jeetoo et fait les poubelles la nuit pour trouver à manger pour ses quatre enfants qui sont encore en bas âge. La journée, elle demande l’aumône et cherche de l’aide là où elle peut en trouver. Si la journée est bonne, elle peut se procurer Rs 200, argent qui sera utilisé pour s’acheter des vivres. <BR>&nbsp<BR>Certains jours, c’est avec Rs 10 qu’elle essaiera de vivre. Elle aimerait changer de vie. Mais un parcours typique l’a mené là où elle trouve. A 14 ans, elle est tombée amoureuse d’un homme. Neuf mois après, elle se retrouve enceinte de son premier enfant. Le père disparaît. Puis, arrivent les trois autres qui ont trois pères différents. Les trois autres géniteurs partiront et la laisseront avec les quatre enfants.<BR>&nbsp<BR>Comme un malheur ne n’arrive pas seul, Katia perd sa mère. Ainsi va la vie de cette jeune femme. Un après-midi alors qu’elle demandait l’aumône, un homme a tenté de l’agresser. Mais elle a pu prendre la fuite. Depuis elle se bat pour avoir une vie descente. Katia ne s’est pas rendue récemment à son premier rendez-vous d’embauche tout simplement car l’argent qu’elle avait économisé pour son transport de Port-Louis à Phoenix a été utilisé pour qu’elle achète de la nourriture pour ses enfants. <BR>&nbsp<BR>«Je veux sortir de cette galère, mais qui voudrait m’épauler? Personne», confie-t-elle. Et pourtant, un employeur est disposé à la prendre pour un emploi à Phoenix. Devrons-nous un jour voir sa photo en une d’un journal pour commencer à réfléchir. Katia a besoin d’une épaule sur laquelle elle pourra pleurer, une voix pour l’encourager quand elle fera une chute, quelqu’un qui ne la jugera pas mais qui sera là pour l’écouter. Qu’adviendra-t-il à ses quatre enfants? Devront-ils, eux aussi, suivre les traces de leur mère? <BR>&nbsp<BR>La solution serait peut-être que chaque famille, qui a des moyens, prend en charge une famille à problème. Etre là comme un soutien. Il y a justement une famille modeste des Plaines-Wilhems qui a essayé de venir en aide à une famille à problème de la région du nord. «Nous étions à la plage quand une femme nous a accosté. Elle pleurait et voulait de l’aide. Seule sans un sous Sandra, demandait l’aumône pour nourrir ses deux jumelles. Au lieu de lui donner de l’argent, nous avons été là pour cette jeune femme. Toute la famille s’est mobilisée pour l’aider. Ses enfants vont désormais à l’école et elle a trouvé un emploi comme caissière. Son employeur ne voulait pas la prendre car elle est issue d’un quartier à problème. Nous sommes intervenus pour être un peu comme un parrain», confie Yvan. Un an après, Sandra s’est repris en main et fait désormais partie de la famille d’Yvan. Il avance cependant que les premiers mois ont été durs: «Elle était brisée, désespérée et n’avait foi en rien. Quand on a écouté son histoire, on a compris qu’elle n’est pas fautive, que ses parents étaient, eux-mêmes, une famille à problème».<BR>&nbsp<BR>L’espoir renaît de ce genre de gestes…

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