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La Librairie Allot mise sous liquidation après soixante-quatre ans d’existence
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La Librairie Allot mise sous liquidation après soixante-quatre ans d’existence

La librairie fréquentée par la bourgeoisie curepipienne et inaugurée en 1947 a fini par baisser le rideau la semaine dernière. Les hypermarchés ont eu raison de son chiffre d’affaires.
Un pan du patrimoine culturel de Maurice est sur le point de disparaître. Après avoir ouvert ses portes en 1947, la très vénérable Librairie Allot a finalement été placée sous liquidation judiciaire. Sise aux Arcades Currimjee, à Curepipe, elle n’a pu faire face à la concurrence effrénée des grandes surfaces qui ont apparu dans l’île à la fin des années 90. 
Durant la seconde partie du siècle dernier, la librairie gérée par le couple Jean et Madeleine Allot a été un lieu incontournable pour les familles bourgeoises de la Ville Lumière. C’était l’un des endroits, avec la Librairie du Trèfle, où l''on pouvait se procurer le dernier roman ou la dernière revue éditée à Paris.
Dans les années 80, le couple Allot cède la librairie à Jean Desjardins, Yvan Charoux ainsi qu’à Jacques et Maurice de Marassé Esnouf. Celle-ci ouvrira des antennes à Port-Louis, Rodrigues et à l’aéroport de Plaisance. Malheureusement, deux d’entre elles ont dû fermer leurs portes.
Avec le temps, la clientèle de la librairie s’est étiolée. Certains des habitués sont décédés tandis que leurs enfants ont migré vers la côte. Délaissant ainsi l’Arcade Currimjee pour les hypermarchés aux rayons achalandés de nombreux romans et magazines.   
Il y a cinq ans, dans un dernier sursaut, la Librairie Allot a tenté de se réinventer.  Un espace créatif a donc été installé à l’intérieur de l’enseigne pour les férus de la décoration. Mais l’initiative n’a pas permis d’éponger les dettes avoisinant une poignée de millions de roupies, qui ne faisaient que s’accumuler, la location étant, entre-temps, passée de Rs 10 000 à Rs 50 000.
La semaine dernière, les trois employées de la librairie ont été remerciées par le propriétaire, Jean Desjardins, également patron de la Compagnie de distribution de presse (Codip). Celle-ci s’avère être une filiale créée pour l’importation et la commercialisation de la presse étrangère. 
Raj Gangoosirdar a aussitôt été nommé Receiver Manager. Un appel d’offre a été publié dans la presse pour ceux intéressés à acquérir les actifs de la librairie, de même que l’enseigne. La date limite de soumission des offres a été fixée au 24 juin 2011.
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