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L'adieu à Mandela dans une joie mesurée
8 décembre 2013, 10:40
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L'adieu à Mandela dans une joie mesurée

L’Afrique du Sud vit le deuil national d’une manière particulière, entre tristesse et joie mesurée.
Il n’existe aucun lieu en Afrique du Sud où ne plane en ce moment l’ombre de Nelson Mandela. Un pays entier prend le temps, depuis jeudi soir, de se remémorer la vie et la contribution à l’histoire du grand homme qui a réconcilié une nation déchirée par l’apartheid. Cependant, tandis que le pays est officiellement plongé dans le deuil national, un contraste saisit le visiteur. Au lieu de la tristesse à laquelle on s’attend, c’est une joie mesurée qui habite les Sud-Africains.
Saloni Wahi, une Indienne installée à Johannesbourg depuis huit ans, attribue ce sentiment à la réalité humaine la plus simple. «La population attendait ce moment de repos pour Mandela», raconte-t-elle d’une voix triste. Triste de ne pas avoir eu la chance de son mari qui a rencontré une fois dans sa vie cet homme si près des Sud-Africains. «Je me souviens de ce jour, mon époux était aux anges en rentrant à la maison», poursuit-elle.
Engagée aux côtés des enfants sud-africains délaissés, Saloni Wahi est venue, hier, samedi 7 décembre, comme tant d’autres expatriés installés en Afrique du Sud, au Mandela Square à Sandton City, ou l’immense statue de l’icône regarde une foule «arc-en-ciel», cosmopolite, venue la saluer.
Les journalistes sont partout dans les lieux publics, pour diffuser ce moment d’émotion qui traverse l’Afrique du Sud. Gillian Pillay, journaliste à la South African Broadcasting Authority (SABC) a tenté de contenir autant que possible son émotion à l’antenne, quand elle a ouvert le journal de 6 heures du matin en direct de Soweto, devant le domicile de Mandela, transformé en musée. «Les gens sont heureux que Mandela soit finalement en train de se reposer. Nous n’avons pas le temps en ce moment d`être en deuil. Mais je sais que quand ce moment sera passé, je mesurerai le poids de cette disparition», explique-t-elle. «Mandela est un personnage global. Etre là à travailler, à raconter ce qui se passe devant son domicile, au lendemain de sa mort, même si c’est un moment de peine, c’est une occasion unique dans une carrière », ajoute la reporter de SABC.
Vendredi, la foule n’a pas cessé de grossir à Soweto, notamment dans la rue Vilakazi, qui a donné au monde deux prix Nobel de la Paix, Nelson Mandela et Desmund Tutu. Ce dernier avait l’air déchiré quand il est apparu devant le public dans sa soutane fuschia. Il a été parmi les architectes de la libération de Nelson Mandela en 1990, mais il se dit aujourd’hui préoccupé par la cohabitation entre Sud-Africains. «Que vat- il se passer maintenant que le père nous a quittés. Lui qui nous a unis au moment même où il a quitté la prison. […] Ce pays doit démontrer que nous sommes bien des membres d’une seule famille. Il nous a appris la leçon extraordinaire et pratique du pardon», tient à rappeler Desmund Tutu.
Partout ailleurs, le discours est le même. «Mandela a unifié l’Afrique du Sud. Il a été une bénédiction pour ce pays. La jeune génération, qui n’a pas connu l’apartheid est pleinement consciente de cette contribution immense», commente Dokalo, une étudiante de Johannesbourg. Sa camarade de classe, Tola, écrit dans le livre des condoléances une seule phrase pour signifier que Mandela est un modèle transgénérationnel : «Lala Ngoxoto Tata, nous honorerons tout le temps ton nom.»
Si Mandela a incarné le grand rêve sud-africain et le dirigeant que tout homme d’Etat de la planète devrait prendre pour modèle, pour les Sud-Africains il était avant tout un homme d’une grande simplicité «C’est incroyable à quel point il était simple», retient surtout le haut-commissaire mauricien de Port-Louis à Johannesbourg, Ismael Dossa. Le «destin», dit-il, a voulu qu’il soit en poste en Afrique du Sud au moment de la libération de Mandela et maintenant au moment de sa disparition.
Abdoollah Earally & Loic Forget
(d’Afrique du Sud)
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