Publicité
Le cri de cœur d’Eric : « Je veux gagner ma vie honnêtement »
Par
Partager cet article
Le cri de cœur d’Eric : « Je veux gagner ma vie honnêtement »

Il avait des rêves plein la tête. Mais un beau jour, tout s’est écroulé comme un château de cartes.
Eric voulait avoir un emploi stable et fonder une famille. Mais tout s’est envolé à cause d’une erreur de jeunesse. Alors qu’il se trouve à Rodrigues, un vol est perpétré non loin de sa maison. Comme la police sait qu’il est un enfant à problèmes, il devient le suspect N°1 dans cette affaire. Eric n’a alors que 14 ans. Condamné, il doit passer quatre années au Rehabilitation Youth Center à Maurice. Ces années dans ce centre de réhabilitation, confie-t-il, ne lui apporteront rien.
Sa rencontre avec les éducateurs de rue lui donne un nouvel espoir, une nouvelle foi dans la vie. Leurs encouragements permettent au jeune Eric de prendre conscience que la vie a autre chose à lui apporter et qu’il doit se reprendre en main. Sauf que, dès sa remise en liberté, il est livré à lui-même, sans savoir quoi faire de cette liberté. Eric dort, en effet, dans la rue avec d’autres jeunes de son âge. Il lui arrivera de dormir sous les ponts et de demander l’aumône pour s’acheter de quoi manger. Un beau jour, il retrouve une amie qui était, elle aussi, placée dans un home. Les deux tombent amoureux et ne se quittent plus.
Comme un bonheur ne vient jamais seul, Eric retrouve les éducateurs de rue. Et le voilà sur les rails de la réussite. Lors d’une activité organisée par les travailleurs sociaux, Eric est présenté comme un rescapé, un jeune promis à un avenir meilleur. Sa ravanne en main, le jeune artiste parle de sa vie, de ses rêves et des jeunes qui, comme lui, n’ont pas de repères.
La presse évoque son histoire et il fait la Une des journaux. L’on s’intéresse alors à lui et il devient l’ami qu’on aurait aimé avoir. Puis, c’est le calme plat. Toutes les promesses se sont envolées et Eric se rend compte que ce n’était qu’illusion, comme cet instant d’ouvrir un paquet de cadeau qui ne contient rien.
Des années plus tard, nous le rencontrons à Quatre-Bornes lors de la Waiters Race, qui s’est tenue récemment. Le jeune que nous avions croisé trois années auparavant a changé. Il a 24 ans mais semble être beaucoup plus vieux. Il a un loyer à payer et travaille, par intermittence, pour un salaire de moins de Rs 4 000 par mois. Il nous fait part également du fait qu’il a essayé d’avoir un emploi à plein temps et qu’on le lui a refusé car il n’a pas de certificat de moralité. Son erreur de jeunesse traîne derrière lui comme un boulet.
Toutes les portes auxquelles il a frappé se ferment. Depuis peu, il est devenu papa et attend toujours qu’un employeur lui donne sa chance. «Je veux gagner ma vie honnêtement. Je suis disposé à travailler et à faire n’importe quoi…»
C’est l’appel d’un jeune homme qui ne veut pas renoncer et qui veut être un père de famille responsable…
Publicité
Publicité
Les plus récents




