Trois ans après l''''introduction du projet Prevokbek, Marjorie Desveaux cheville ouvrière de ce projet fait le point sur ce principe.

«Ce projet, qui consiste à utiliser le kreol en milieu scolaire dans les collèges catholiques hormis les établissements Lorette, est tellement novateur qu’il demande des évaluations et des contrôles en permanence. Nous allons donc continuer à travailler dans ce sens cette année», déclare Marjorie Desveaux. Le Prevokbek continuera à publier les manuels scolaires en kreol morisien. «La production de ces manuels est importante. Nous en avons publié quelques uns l’année dernière et nous allons de l’avant dans d’autres publications. Et là encore, il faudra faire un bilan pour savoir si ces manuels sont suffisamment efficaces. Cette activité demande néanmoins un contrôle beaucoup plus complexe» ajoute la pédagogue.

La formation des enseignants n’est pas en reste. En effet, un programme de formation sera développé cette année en direction des enseignants. Toutefois pour Marjorie Desveaux, le plus dur demeure le fait qu’il faut convaincre les autorités de la pertinence de ce projet afin qu’il s’étende au plus grand nombre. «Plus d’enfants mauriciens doivent pouvoir bénéficier de ce programme et, avec ce que nous avons pu expérimenter l’année dernière, tout porte à croire qu’il sera efficace», conclut-elle.

Pour rappel, c’est en 2004 que le BEC avise le ministère de l''Education que les collèges catholiques vont désormais suivre un programme adapté en utilisant le kreol morisien comme langue enseignée et langue d''instruction pour les matières telles que les mathématiques et les sciences dans la filière prevoc.

Pour cela, le BEC a eu le soutien de Dev Virahsawmy pour l''élaboration du programme et, depuis, le projet a été piloté par une équipe d''enseignants du Prevocationnel, encadrée par quelques personnes ressources tant locales qu''étrangères.