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Les artistes sont sceptiques devant les promesses d’aide du ministère de la Culture
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Les artistes sont sceptiques devant les promesses d’aide du ministère de la Culture

L’annonce du lancement d’un «Artists’ Desk» au ministère des Arts et de la Culture, géré par Linzy Bacbotte et Ravin Sowamber pour mieux aider les artistes semblent plaire à ces derniers. Certains veulent bien croire que cette innovation sera fructueuse mais précisent qu’ils attendent des résultats concrets pour en juger.
Linzy Bacbotte et Ravin Sowamber ont été chargés de la gestion d’un Artists’ desk au sein du ministère des Arts et de la Culture. C’est ce qu’a annoncé le ministre de tutelle, Mookhesswur Choonee, lors d’une conférence de presse au siège du ministère des Arts et de la Culture, à Port-Louis,  hier, 16 août 2010.
Cet Artists’ desk sera un lieu où pourront se rendre les artistes pour soumettre leurs doléances, être écoutés. Il sera ouvert de 9h à 16h, du lundi au vendredi. Selon le ministère des Arts et de la Culture, ce bureau spécial devrait être pleinement opérationnel d’ici la semaine prochaine.
«Nous mettrons l’accent sur l’accueil et la valorisation des artistes qui s’adresseront à nous. Nous agirons comme un pont entre le ministère des Arts et de la Culture et les artistes. Ils se sentiront plus à l’aise de se confier à des personnes qui parlent leur langage», déclare Linzy Bacbotte.
«Nous minimiserons les procédures et le temps que prendra le traitement de leurs requêtes, du dépôt des dossiers à la réponse finale. Personnellement, je me donne un délai d’un mois maximum pour traiter chaque demande. Les artistes concernées auront un premier feedback après deux semaines», poursuit-elle.
Elle indique aussi qu’un pamphlet, décrivant de manière simple les différentes facilités accessibles aux artistes, est en préparation. Une fois prêt, des exemplaires seront envoyés aux artistes enregistrés.
«En lisant ce pamphlet, ils seront d’avance, pour chaque facilité, quels documents soumettre quand ils viennent nous voir et seront informés des procédures», explique-t-elle.
Linzy Bacbotte et Ravi Sowamber disent tout deux avoir de bonnes relations avec les fonctionnaires du ministère des Arts et de la Culture et pensent qu’ils pourront compter sur leur entière collaboration. «C’est un partenariat. Nous travaillerons avec eux dans le dialogue, le respect et la transparence», soutient Linzy Bacbotte.
Interrogé sur cette initiative, le metteur en scène et dramaturge Henri Favory, considère que «toute initiative pour promouvoir l’art et les artistes est bonne». Il précise toutefois qu’il espère que «les personnes choisies pourront remplir leur mission de la meilleure façon possible».
Henri Favory juge, «par expérience», dit-il, «les fonctionnaires du ministère des Arts et de la Culture tardent trop dans le traitement des dossiers. Ce n’est pas qu’ils ne comprennent pas les artistes. Ils sont bien au courant des difficultés mais, il y a d’autres enjeux», ajoute-t-il.
De son côté, le peintre Firoz Ghanty est sceptique quant à l’Artists’ Desk. «A mon sens, le ministre Choonee est en train d’installer des fusibles pour que, lorsqu’il y a des problèmes, il puisse affirmer que c’est la faute aux personnes qui sont en charge de ce bureau», avance-t-il.
D’ailleurs, Firoz Ghanty ne pense pas que Linzy Bacbotte et Ravi Sowamber soient les personnes compétentes pour s’occuper de tous les artistes pratiquant différentes formes d’art. «Il faut que ce soit des conseillers qui peuvent comprendre les spécificités de chaque domaine de l’art. Je ne suis pas convaincu. Il aurait fallu que le ministre consulte tous les artistes pour recueillir leurs propositions avant de mettre en œuvre des outils. Mais rien n’est fait. Nous entendons souvent parler d’état des lieux mais il ne se passe rien», dit le peintre.
Il ajoute que «Le Ptr et le PMSD n’ont, après tout, jamais eu de politique ou de stratégie culturelle. Dans ce domaine, ils restent ancrés dans des modes passéistes. Le ministère des Arts et de la Culture est souvent un obstacle à l’épanouissement de la culture».
Néanmoins, le peintre se dit «disposé» à mettre à contribution ses connaissances dans la culture «tout domaine confondu», à la disposition du ministère, «si le gouvernement veut vraiment faire avancer ce secteur».
Pour sa part, la chanteuse Meera Mohun fait ressortir que l’Artists’ Desk qui est en train d’être mis en place au ministère des Arts et de la Culture n’est pas une idée de cet organisme. «Cette proposition faisait partie d’une série de solutions que nous avions suggéré au ministère dans un document en juin 2009. Nous avions demandé un comptoir culturel pour prendre les doléances des artistes», souligne-t-elle.
«Enfin, mieux vaut tard que jamais», conclut l’artiste.
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