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Les frères Brijmohun passionnés de photographie et de cinéma
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Les frères Brijmohun passionnés de photographie et de cinéma

A parler des réalisateurs du cinéma mauricien, on ne peut passer sous silence la contribution de Raj et de Surendra Brijmohun. Leur studio fait partie du patrimoine local.
Liés par une commune passion pour la photographie et le cinéma, les frères Brijmohun, Raj, récemment décédé, et Surendra, n’ont pas hésité à mettre en commun leurs talents pour se faire un nom dans ces deux domaines. Ils ont commencé à travailler ensemble dans celui de la photographie pour intégrer ensuite le cercle du 7e art.
En 1974, les deux frères lancent Brijmohun Films Studio, une des premières entreprises de ce genre à Maurice. Le complexe existe toujours à Rivière-du-Rempart et fait désormais partie du patrimoine du village. Après le décès de Raj, survenu il y a un mois, Surendra se retrouve seul pour continuer l’aventure.
“A l’époque où nous avions commencé, on ne disposait pas de toutes ces nouvelles technologies. Il n’y avait pratiquement pas de lumière et on utilisait des feuilles de cartons et on filmait en noir et blanc”, explique Surendra. Il ajoute que son frère et luiavaient une passion aussi fortequ’ils ont tout appris par eux-mêmes.Ils travaillaient avec des pellicules et cela n’était pas du tout facile, ajoute notre interlocuteur.
Au fil des années, les deux frères ont suivi l’évolution et ils passèrent aux différentes méthodes. “Kuma apre nouinn gayn kamera click ek ban roll film kot ti ena douz foto”,explique-t-il. Vers 1985, ils ont innové avec les photos en couleurs et là encore cela se faisait manuellement. Les frères Brijmohun se sont ensuite frottés à l’industrie du cinéma sur le sol mauricien. Ils avaient d’ailleurs eu, il y quelques années, les honneurs d’un article de l’express où l’auteur les a qualifiés de « pionniers du cinéma mauricien. »
BEEKHRE SAPNE
Les deux frères aimaient filmer avec la même rigueur les événements de l’époque : des scènes de vie de l’île Maurice profonde aussi bien que les rassemblements politiques. Ils ne manquaient pas de mettre sur pellicules le cheminement de sir Seewoosagar Ramgoolam.
A leurs débuts, Raj et Surendra ont réalisé des films en hindoustani, dont Beekhre Sapne. Ces films ont été projetés sur grand écran à travers l’île. “J’étais à la fois directeur, producteur et acteur. Il y avait également beaucoup d’artistes locaux qui ont eu l’occasion de démontrer leurs talents”, note Surendra.
Un moment inoubliable pour Surendra a été le jour de l’ouverture de leur studio. Les deux frères étaient alors presque sans le sou. Ils n’ont pas pour autant baissé les bras car ils avaient dès lors compris l’intérêt des Mauriciens pour la photographie et le cinéma. “Nou ti pe fer li parski li ti nou passion. Tou larzan ki nou ti pe gayne nou ti pe met li dan nou bizness mem ek dan nou ban fi tir proze”, explique Surendra.
Même si les équipements et les techniques ont évolué au fil du temps, les deux frères ont jalousement conservé leurs vieux appareils et leurs premiers outils de travail. “J’aimerais bien pouvoir un jour monter une exposition avec tout ce que nous avons conservé. Ce sera mamanière de partager mon expérience avec les jeunes et les Mauriciens en général”, ajoute-t-il.
Depuis le décès de Raj, Surendra consacre le plus clair de son temps à animer des émissions à la MauritiusBroadcasting Corporation et à s’occuper de son studio. Il met la dernière main à son prochain film. “C’est un film qu’on avait réalisé sur feu Sir Seewoosagur et j’attends le bon moment pour le lancer”, dit-il. Néanmoins, la priorité de Surendra reste la bonne marche de son studio et la satisfaction de ses clients.
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