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Lindsay Morvan: «La Commission Justice et Vérité veut promouvoir la justice sociale, la réconciliation et la fierté identitaire»
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Lindsay Morvan: «La Commission Justice et Vérité veut promouvoir la justice sociale, la réconciliation et la fierté identitaire»

Lindsay Morvan, membre de la Commission Justice et Vérité, apprécie le déroulement de la première activité de cet organisme, le 21 juillet 2009, et annonce ses prochaines actions.
Quelle était la nature de cette première activité de la Commission Justice et Vérité ?
En fait, depuis que les membres de la Commission ont été nommés, en mars dernier, nous avons élaboré un cahier des charges. Ceci se décline en un programme d’activités, comprenant des études, consultations et auditions, par rapport à tout ce qui touche à l’esclavage et aux travailleurs engagés, de la période coloniale à ce jour. Nous avons aussi travaillé, durant ces trois mois, sur les structures à mettre en place pour rendre la Commission opérationnelle. Le 22 juillet, à l’Université de Maurice, nous avons procédé à un exercice de validation de ce cahier de charges, auprès de la société civile.
Comment s’est déroulé cet exercice ?
Pour cet exercice, nous avons réuni des académiciens, chercheurs, travailleurs sociaux, pédagogues et historiens. Nous avons travaillé sur les thèmes relatifs à ce cahier de charges. Les conséquences de l’esclavage, les travailleurs engagés, la culture identitaire, l’éducation et les transactions foncières. L’idée était d’avoir une consultation large, car nous pensons que ces sujets ne concernent pas uniquement les historiens. Finalement, nous étions à une quarantaine de personnes – un «response» dont nous sommes satisfaits. Les discussions que nous avons eues étaient d’un excellent niveau. D’ailleurs, deux experts étrangers sur la question de l’esclavage et de travailleurs engagés à Maurice, étaient présents : le Dr Richard Allen, des Etats-Unis, et le Dr Rosabelle Boswell d’Afrique du Sud, mais d’origine mauricienne.
Parlez-nous de ces discussions…
Nous avons choisi comme formule d’inviter la presse strictement à la session d’ouverture. Ceci, dans le but de permettre aux participants d’exprimer librement différents courants de pensée, sans crainte d’être cités ou critiqués par rapport à leurs prises de position. Cette formule a très bien marché, vu qu’il y a eu des divergences d’opinion, davantage sur la forme, que sur le fond. Toutefois, je ne pourrais pas dire, à ce stade, que nous avons atteint un consensus – de toute façon, ce n’était pas l’objectif de la Commission. Il était surtout question de pouvoir prendre en considération dans notre démarche, les opinions et suggestions de tout le monde. Nous les avons recueillis.
Que fera la Commission Justice et Vérité de ces informations ?
Aujourd’hui, nous avons commencé à les évaluer. A partir de la semaine prochaine, nous comptons poursuivre ces consultations sur les thèmes annoncés, mais cette fois, nous focaliserons sur chacun, spécifiquement.
Prévoyez-vous d’autres activités que ces consultations?
En effet. Nous lancerons également, dans les semaines à venir, le logo officiel de la Commission. Nous avions organisé un concours à cette fin, en juin, et le jury vient de designer le meilleur logo. Nous avons aussi préparé un pamphlet explicatif, à l’intention de la population. Ce pamphlet vise à lui expliquer les objectifs de la Commission Justice et Vérité et la procédure, afin de pouvoir nous envoyer ses propositions et ses plaintes. Enfin, nous allons bientôt démarrer les auditions. Les Mauriciens pourront déposer leurs témoignages personnels sur l’histoire de l’esclavage et des travailleurs engagés, ainsi que leurs plaintes, bien sûr, justifiées, concernant, par exemple, des terrains ayant appartenu à leurs ancêtres.
A quoi sert, en somme, la Commission Justice et Vérité ?
Bien que la Commission Justice et Vérité se concrétise sous le mandat de l’Alliance Sociale, elle est originairement, une initiative de l’Organisation Fraternelle et des frères Sylvio et Elie Michel. La Commission a été créée par le Parlement en 2008, et lancée par le Président de la République, en février 2009. Notre démarche vise principalement à rétablir la vérité sur l’esclavage et les travailleurs engagés, combler les lacunes et les silences de l’histoire à ces propos. Mais, je précise, que c’est sans pour autant réécrire l’histoire de Maurice. Du même pas, la Commission Justice et Vérité veut promouvoir la justice sociale, l’égalité, la réconciliation et la fierté d’être ce qu’on est.
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