Publicité
Liste électorale : des milliers d’électeurs exclus
Par
Partager cet article
Liste électorale : des milliers d’électeurs exclus

Les élections présidentielles de Madagascar se tiendront demain, vendredi 25 octobre. Alors qu’ils devraient se préparer à aller voter, de plus en plus de personnes se plaignent de ne pas figurer sur la liste électorale. 2 000 électeurs recensés ne figurent pas sur la liste à Ambolokandrina.
Une situation explosive. Les cas d'anomalies sur la liste électorale et les cartes d'électeur deviennent de plus en plus nombreux à deux jours de la date du 25 octobre. Outre les fautes sur les informations concernant les électeurs, ce sont surtout ceux qui ont bien participé au recensement mais qui ne figurent pas sur la liste électorale et n'ont donc pas de carte d'électeur, qui augmentent en nombre.
Dans plusieurs fokontany comme à Ampitatafika, Andohatapenaka et Ambohimanarina, il arrive que la moitié, voire les trois-quarts des membres d'une famille ne soient pas inscrits. Mais le cas du fokontany 5A à Ambolokandrina peut être un exemple flagrant pouvant illustrer la situation en général. Sur près de 13 300 électeurs inscrits sur les fiches de recensement électorale, seules 11 173 cartes électorales sont arrivées auprès du fokontany pour être distribuées.
«Près de 2 000 cartes électorales manquent par rapport aux noms que nous avons dénombrés sur les fiches de recensement. Alors que d'autres électeurs comme le candidat à la présidentielle Monja Roindefo en a deux.» Johnny Randrianomenjanahary, chef de ce fokontany, n'hésite pas à parler de «négligence» dans la procédure de conception de la liste.
La situation a commencé à chauffer et le ton est monté dans ce quartier. Avec l'organisation actuelle de l'élection et telle que la présidente de la Commission l'a déjà affirmé à plusieurs reprises, à défaut de cartes électorales, seuls ceux qui figurent sur cette liste définitive et qui sont dotés d’une carte d’identité nationale pourront voter vendredi 25 octobre. Et si proche du scrutin, il serait quasi-impossible d'apporter des corrections sur la liste. «Je pense qu'il faudra attendre le deuxième tour de la présidentielle et les législatives pour que ces personnes puissent être régularisées», affirme le responsable du fokontany. Comment une telle situation peut-elle arriver avec le processus qui a duré plusieurs mois
Selon un responsable proche du dossier, il y a plusieurs explications possibles sur les causes de ces «noms manquants», mais la plus logique se réfère à la saisie. «Il est possible qu'il y ait eu négligence à ce niveau», avoue notre interlocuteur.
Un autre scénario pourrait aussi remettre en cause l'opération d'élimination de doublons. Mais le nombre de noms qui ont été supprimés à la suite de ce procédé, n'est pas très important et ne peut donc pas justifier des lacunes aussi importantes pour un seul fokontany de 13 000 électeurs. Jusqu'à tard dans la soirée, hier, il était encore impossible de joindre les principaux responsables de la Commission électorale indépendante pour la transition (Cenit) qui étaient toujours retenus dans de «grosses réunions».
Difficile également de rejeter toutes les fautes sur la Cenit. En effet les électeurs ont déjà eu, maintes fois, l'opportunité de vérifier leurs noms sur des listes provisoires disponibles dans les fokontany. Visiblement, beaucoup n'ont pas profité de cette occasion. «Pour moi, avoir rempli la fiche de recensement suffit. J’ignorais que de telles fautes à ce niveau sont encore possibles», se défend Domoina Rakotomalala, une mère de famille en colère qui a découvert qu'elle ne figure pas sur la liste.
Publicité
Publicité
Les plus récents




