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Louis Rivalland : « Le marché de l’assurance générale ultra-compétitif »
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Louis Rivalland : « Le marché de l’assurance générale ultra-compétitif »

? Les assureurs ont dans l’ensemble dégagé de bons résultats. A quoi est due cette bonne performance ?
Dans l’ensemble, les résultats sont effectivement positifs. Ce qui n’était pas le cas il y a quelques années, où l’ensemble de l’industrie faisait des pertes techniques.
Ces résultats sont dus à plusieurs facteurs, tels que l’absence de catastrophes naturelles comme des cyclones, ou même l’absence de man-made disasters ces derniers temps. Il y a aussi eu une certaine stabilisation des niveaux des primes dans le secteur automobile en particulier, qui ont contribué à ces résultats positifs. Il faut aussi faire la distinction entre les résultats techniques de l’opération d’assurance et les gains exceptionnels réalisables suite à la vente d’actifs des fonds propres, qui peuvent doper la profitabilité sur le court terme et qui ne sont pas liés à l’activité d’assurance.
? Les activités d’assurance-vie ont été séparées de l’assurance générale en
début d’année. Que signifi e cela pour un groupe d’assurance ?
Cela fait suite au nouvel Insurance Act 2005 mis en place en 2007. La nouvelle législation, en ligne avec les normes internationales, demande de séparer les deux activités en deux entités légales différentes. Ceci pour mieux protéger les assurés et surtout pour une meilleure transparence et une plus grande rigueur au niveau de la gestion. Alors que dans le Swan Group, nous étions déjà structurés de cette façon avec la Swan Insurance dans l’assurance générale et l’Anglo-Mauritius dans l’assurance-vie, beaucoup d’autres ont eu à se restructurer pour pouvoir être en conformité avec la loi.
Ces groupes qui ont eu à se restructurer verront une augmentation de leurs coûts, dans la mesure où certaines fonctions devront être duplifiées.
? On parle beaucoup de la bonne résilience des banques mauriciennes. Qu’en est-il des assureurs ?
L’assurance joue un rôle clé dans l’économie. La plupart des projets ne verraient pas le jour si les promoteurs ne pouvaient pas se protéger contre les risques qu’ils ne peuvent pas contrôler. En contrepartie, il est important que les compagnies d’assurance soient gérées correctement pour pouvoir couvrir les risques. Les malheurs arrivent comme on a pu le voir avec l’incendie de la Compagnie Mauricienne de Textile Ltée lundi soir. Les assureurs à Maurice paient des milliards de sinistres tous les ans. Nous avons tous à gagner à avoir un marché d’assurance sain et professionnel et nous y travaillons.
? Le marché des assurances générales est-il particulièrement compétitif à Maurice, compte tenu du nombre d’acteurs ?
Je dirais même qu’il est ultra-compétitif. Malheureusement, la compétition est telle que certaines compagnies le font au détriment de la qualité de service et au détriment de la qualité de la sécurité de réassurance. Ici, le bon marché peut finalement coûter très cher. Si un sinistre ne peut être payé, faute d’une couverture de réassurance adéquate, la compagnie d’assurance est ellemême en danger, avec les conséquences qu’on peut imaginer pour ses assurés, qui ne seront plus couverts et des sinistres non compensés. La compétition est utile car elle force une remise en question permanente. Cependant, il faut qu’il y ait assez de marge sur le long terme pour pouvoir investir dans les ressources adéquates, non seulement pour pouvoir donner une sécurité optimale, mais aussi investir durablement dans le développement de nouveaux produits et des systèmes de gestion efficaces et performants, afin d’améliorer la qualité de service. Ce qui est important pour la résilience du secteur dont nous parlions plus tôt.
 
Propos recueillis par Pierrick PÉDEL
 
 
(Lire l’intégralité de l’entretien dans le e-paper)
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