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Madagascar : Les bannis tentent une « mutinerie »
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Madagascar : Les bannis tentent une « mutinerie »

La Cellule de crise Madagascar (CCM), projette de descendre dans les rues. Une grande réunion est prévue ce mercredi 3 juillet à Andrefan'Ambohijanahary.
Sondage de popularité. « Pour mettre fin à la crise », comme l'affirme l'appel lancé par René Rasolofo, ancien membre du Conseil supérieur de la transition (CST), récemment évincé, la CCM appel à une « grande réunion », à Andrefan'Ambohijanahary, le 3 juillet.
Lors d'une réunion de préparation, précédée d'une rencontre avec la presse hier à Analakely, le docteur Jules Randriamaholison, membre du CST et un des leaders du CCM, a déclaré devant l'assistance que « de la grande réunion de mercredi découlera la suite de notre mouvement ». Un mouvement dont le point culminant, en ce commencement, devra être « une grande marche pour la libération soit vendredi, soit samedi », comme l'a indiqué à ses partisans, le docteur Randriamaholison.
Créée au niveau du CST, la CCM s'est élargie à des membres du Congrès de la transition (CT), ainsi qu'à des associations politiques et de quartier. La réunion prévue ce mercredi s'apparente ainsi à un test, pour sonder l'opinion et la ferveur populaire. Pour rallier la masse à leur cause, les organisateurs de la rencontre de mercredi, projettent un déballage public des résultats des enquêtes parlementaires menées par les membres du CST, comme l'affaire bois de rose.
Interrogé sur le risque du rejet par la population de leur initiative, affichant une certaine confiance en leur démarche, à Adolphe Ramasy, membre du CST et parmi les ténors de la CCM de répondre que « la population reste passive, car elle n'est pas au courant de la réalité dans le pays ». Aussi, la Cellule de crise ne semble pas avoir prévu de plan B, dans le cas où le test de mercredi n'obtienne pas la ferveur populaire escomptée.
Soutien au FFKM
« Notre initiative consiste également en une interpellation du FFKM (ndlr Conseil œcuménique des églises chrétiennes de Madagascar). Pour rassurer l'Église du fait que la population soutient son initiative de réconciliation », a par ailleurs indiqué Théodore Ranjivason, ancien membre du CST. Il semble que les membres de la Cellule de crise veuillent accélérer le processus de réconciliation initié par les quatre chefs de file du FFKM. Notamment la rencontre entre Andry Rajoelina, président de la Transition et les trois anciens président Albert Zafy, Didier Ratsiraka et Marc Ravalomanana.
L'issue du processus de réconciliation, sous l'égide de l'Église, et particulièrement la rencontre des quatre Chefs d'État, pourrait ne pas être favorable au président Rajoelina. Raison vraisemblable de la réticence que semble afficher le numéro un de la Transition concernant ce sujet. Les membres de la Cellule de crise veulent probablement profiter de la relative faiblesse actuelle de Andry Rajoelina, acculé par la communauté internationale et une partie de la classe politique, pour éventuellement tenter de bousculer le régime actuel. Une telle situation pourrait amener l'homme fort de la Transition à s'asseoir à la table des négociations, lui qui jusqu'ici reste inflexible sur la tenue des élections avec sa participation.
Les forces de l'ordre préviennent
Affirmant le caractère pacifique de leur action, le risque de débordement n'est pourtant pas à écarter. Les forces de l'ordre préviennent d'emblée « s'il n'y a pas d'excès et si les manifestants n'entravent pas la circulation et l'ordre, nous ne nous y opposerons pas », a déclaré le colonel Florens Rakotomahanina, commandant de la Circonscription de la Gendarmerie nationale d'Antananarivo (CIRGN).
La descente dans les rues prévues par la CCM est la première du genre après la manifestation « nationaliste » du 22 mai à Tsaramasay, où les forces de l'ordre sont restées de simples spectatrices, balisant la manifestation, pour éviter les débordements. La réaction d'Ambohitsirohitra, mais surtout des forces de l'ordre, face à une éventuelle manifestation populaire est ainsi attendue, notamment en cette période où le président semble de plus en plus isolé.
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