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Madagascar : Notam de l’Aviation civile malgache contre Lalao Ravalomanana

1 mars 2013, 20:00

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Madagascar : Notam de l’Aviation civile malgache contre Lalao Ravalomanana

Le retour de l’épouse de l’ancien Président est un véritable casse-tête pour les membres de la mouvance Ravalomanana. Lalao Ravalomanana, a fait l’objet d’un notam de la part de l’Aviation civile de Madagascar (ACM), lors de ses deux tentatives de rentrer au pays, hier et jeudi.

La coupe est pleine. Les leaders locaux de la mouvance Ravalomanana sont sortis de leur réserve hier. Ils déplorent entre autres le fait que Lalao Ravalomanana, s’est vue refuser, par deux fois, l’embarquement dans un avion pour rentrer à Madagascar.

«Il y a des tentatives déguisées pour empêcher le retour à Madagascar de Lalao Ravalomanana», s’est insurgée Hanitra Razafimanantsoa, qui assure l’intérim de chef de délégation de la mouvance Ravalomanana, hier à Anosy. Lors d’une rencontre avec la presse, les dirigeants locaux de la mouvance de l’ancien chef d’État ont exposé ce qui semble être un «notam » de la part de l’ACM à l’encontre de l’épouse de leur leader.

«Lalao Ravalomanana a préparé son retour pour Madagascar depuis hier (jeudi)», a affirmé maître Razafimanantsoa. L’ancienne première dame aurait acheté des billets pour la Grande île auprès d’une compagnie aérienne sud-africaine, dont le vol était prévu pour le jeudi 27 février. Selon l’avocate, «elle a reçu un avis de la part de la compagnie aérienne selon lequel, elle ne pouvait pas embarquer dans l’avion». L’épouse de l’ancien président Marc Ravalomanana, aurait fait une seconde tentative hier, mais a été cette fois refoulée, alors qu’elle aurait déjà été dans la salle d’embarquement.

Devant la presse, les chefs de file locaux de la mouvance Ravalomanana ont brandi ce qu’ils avancent comme «les recommandations émanant de l’ACM à la compagnie aérienne sud-africaine, qui suggère de ne pas laisser embarquer l’épouse de l’ancien Président, lors de ses deux tentatives de renter au pays». D’après Hanta Randriamandrato, ministre de l’Élevage, «l’ACM a justifié ses décisions par le fait que le retour de Lalao Ravalomanana pourrait présenter un danger pour les passagers du vol, mais aussi pour l’aéroport international d’Ivato».

DES RAISONS DE SECURITE

Pour la ministre de l’Élevage, « cette femme ne veut pas rentrer, elle souhaite juste d’être présente au chevet de sa mère et voir ses enfants. » Si l’on en croit Hanta Randriamandrato, l’ancienne première dame ne souhaiterait pas rester au pays et devrait repartir rejoindre son mari en Afrique du Sud. «Elle ne devrait pas être présentée comme un danger pour les autres», a ainsi ajouté la ministre issue de la mouvance Ravalomanana.

«Le directeur de l’ACM, []]Robert Razafy], a affirmé être à l’origine de ces messages pour empêcher l’embarquement de Lalao Ravalomanana », a rapporté la ministre de l’Élevage. Et la ministre d’ajouter qu’«il a également déclaré ne pas être soumis aux consignes de qui que ce soit en ce qui concerne la sécurité aérienne». Suite aux déclarations de Andry Rajoelina, président de la Transition à Toliara, lundi selon lesquelles, il ne s’oppose pas au retour de l’épouse de l’ancien chef d’État, une note a été émise par Omer Beriziky à divers départements ministériels, dont le ministère des Transports dont dépend l’ACM, pour faciliter le retour de l’ancienne première dame.

«Qu’importe ce que disent les détracteurs, je n’ai fait que mon travail », a déclaré Robert Razafy, en réaction à la conférence de presse de la mouvance Ravalomanana.

«Lalao Ravalomanana n’est pas n’importe qui », a expliqué le directeur de l’ACM, en ajoutant qu’il a émis ces avis à la compagnie aérienne sud-africaine, car « aucune mesure sécuritaire n’a été prise à Ivato, pour le retour de l’ancienne première dame, afin d’assurer la sécurité des passagers de l’aéroport».

Robert Razafy écarte entre autres toute possibilité de pression extérieure ayant éventuellement influencé ses décisions. Il propose ainsi aux membres de la mouvance de l’ancien Président de «discuter des mesures sécuritaires nécessaires pour le retour de Lalao Ravalomanana avec les responsables de sécurités malgaches».

DIVERGENCE

« La présidence de la Transition a proposé un accord secret à la famille Ravalomanana pour conditionner son retour », a déclaré une source informée. Dans cet accord figurerait l’affrètement d’un jet privé pour ramener au pays l’ancienne première dame, une condition sine qua non au retour au pays de l’épouse de l’ancien Président, d’après cette source.

«Il n’y a jamais eu d’accord secret proposé ou passé entre la Présidence et la famille Ravalomanana», a réfuté Hanitra Razafimanantsoa, intérim du chef de délégation de la mouvance Ravalomanana. Elle a mis l’accent sur le retour sans condition dont devrait bénéficier l’épouse de l’ancien Président, qui «ne fait l’objet d’aucune poursuite judiciaire, ni de peine».

«Ce retour sans condition, particulièrement de Lalao Ravalomanana, figure parmi les recommandations de la SADC (Communauté des États d’Afrique australe)», a ajouté l’avocate.

Selon cette dernière, «la présidence de la Transition aurait effectivement demandé à l’ancien couple présidentiel de louer un avion privé, aux frais de ces derniers, pour le retour à Madagascar de Lalao Ravalomanana et pour la ramener en Afrique du Sud après son séjour au pays». Une demande qui aurait été refusée par les principaux concernés. «Les raisons de ce refus sont premièrement d’ordre financier», a expliqué la vice-présidente du CST, en ajoutant que «de plus, la sécurité de l’ancienne première dame ne serait pas assurée, du fait qu’un avion privé peut être facilement détourné».

Source : L’express Madagascar

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