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Mananara nord à Madagascar: le délestage provoque des émeutes meurtrières
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Mananara nord à Madagascar: le délestage provoque des émeutes meurtrières

Un patient a rendu l’âme en bloc opératoire suite à une coupure de courant. Des affrontements soldés par un mort s’en sont suivis. Le siège de la Jirama a été mis à sac avec cinq foyers de policiers.
Des émeutes ont embrasé la ville de Mananara-nord ce week-end. Le fokonolona a tenté une attaque contre le commissariat. Frappé d’une balle de la police, un adolescent de treize ans a trouvé la mort. En état d’énervement total, une masse humaine a pris d’assaut cinq maisons de policiers pour balancer dehors toutes les affaires qui s’y trouvaient avant de les brûler. Le chef secteur de la Jirama a vécu un pareil cauchemar. Après avoir envahi son bureau pour y mettre à mal des ordinateurs, une moto et une bicyclette, la foule s’est déchaînée sur son foyer pour le mettre à sac et brûler dans la cour les mobiliers et les objets de valeur.
C’est un délestage qui a mis le feu aux poudres.
«Un souffrant a succombé pendant une intervention chirurgicale. Une coupure d’électricité a eu lieu à ce moment-là. Une défaillance au niveau de la centrale thermique en était la cause», explique Feno Randrianarison, responsable de la communication auprès de la Jirama. «Il faut tout de même noter qu’un centre hospitalier est censé être équipé d’un générateur de secours, surtout lorsqu’il est doté d’un bloc opératoire, justement pour prévenir un pareil drame», indique-t-il.
L’échec de l’intervention chirurgicale a suscité la colère des proches du défunt. L’effervescence a fait tâche d’huile. Avant-hier, entre 18 et 21 heures, des citadins sidérés et de surcroît, saturés par les délestages à n’en plus finir, se sont joints à eux dans les rues pour prendre d’assaut le siège de la Jirama. Repoussés par les forces de l’ordre, les manifestants ont battu en retraite pour revenir à la charge lorsque leurs rangs se sont gonflés. Des tirs de sommation ne sont pas venus à bout leur rage, contraignant les forces de l’ordre à se replier. C’est alors que le siège de la Jirama et la maison du chef secteur en ont fait les frais.
Après ces actes de vandalisme, la foule a marché vers la terminale de la Jirama.
«Le commissariat est un passage obligé pour s’y rendre. Les manifestants se sont alors heurtés à la police. Une balle meurtrière a frappé le jeune garçon de treize ans lorsque l’un de nos éléments a accidentellement appuyé sur la gâchette», indique le contrôleur général Désiré Johnson Rakotondratsima, directeur général de la police nationale. Après cette bavure, l’échauffourée a viré en un règlement de comptes entre le fokonolona et la police.
L’hémorragie a continué dans la matinée d’hier. Des individus en furie se sont rués vers les maisons de cinq policiers pour piller et brûler leurs biens.
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